M. Nizar Baraka critique le «gouvernement de la peur» et déplore les opportunités de réforme manquées
L'organe exécutif n'est rien de plus qu'un "gouvernement de peur", vu les craintes qu'il diffuse parmi les citoyens concernant l'infection par le Coronavirus, la perte de travail, la fragilité et la pauvreté. C'est ainsi que M. Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, a décrit le gouvernement actuel, qui est censé être un organe exécutif compétent, lors d'une journée d'étude de groupe Istiqlalien à la Chambre des représentants, le samedi 10 octobre 2020 au siège du Parti à Rabat sur la rentrée politique et les défis de la scène.
Il a noté que le travail du gouvernement était caractérisé par des occasions manquées, car il n'a pas profité des initiatives proactives de Sa Majesté le Roi pour créer un fonds spécial pour contrer les effets de la pandémie, pour établir un confinement qui a duré 80 jours pour limiter la propagation de la pandémie, pour soutenir les groupes sociaux touchés dans les secteurs formel et informel, et pour doter le ministère de la Santé du matériel logistique dans le cadre de la préparation et de la précaution.
En contrepartie, le gouvernement s'est résigné à la logique de l'autosatisfaction et n'a pas mis en œuvre les préparatifs nécessaires pour renforcer les capacités économiques et hospitalières, et le bilan quotidien est devenu élevé en termes de taux de cas confirmés et de décès, ainsi que l'incapacité des cas contacts à payer les frais du dépistage, qui devraient atteindre aujourd'hui 33 mille tests par jour au lieu de 25 mille. Le Secrétaire général a noté la contradiction dans le nombre de lits de réanimation dévoilé par le Chef de gouvernement (3000 lits) et le ministre de la Santé (1800), ajoutant que les mesures précédentes, en plus de l’élargissement du nombre des tests de dépistage, étaient à l'origine du succès de plusieurs pays face à la maladie, comme la Corée et la Nouvelle-Zélande.
Le Secrétaire général a déclaré que fournir des lits de réanimation n'est pas suffisant. Il est nécessaire de fournir des appareils respiratoires, de former des spécialistes en réanimation, de donner une chance au secteur privé et de couvrir les villes qui n'ont pas de laboratoires pour dispenser les citoyens de se déplacer vers d'autres villes.
En ce qui concerne la rentrée politique, M. Nizar Baraka a affirmé qu'elle est particulière.
En effet, Sa Majesté le Roi, dans son discours, a passé en revue les caractéristiques d'une feuille de route pour la relance économique et le rôle du Fonds Mohammed VI d’investissement stratégique, et l'importance de l'intégration de la protection sociale, au niveau de la couverture sanitaire et l'indemnisation familiale.
M. Nizar Baraka a estimé que la mauvaise gestion de la crise était à l'origine de manifestations défavorables. En effet, pour la première fois le Maroc connaît une contraction de la croissance économique avec moins 5,5 selon le ministre des Finances et 6,5% selon le Wali de Bank Al-Maghrib.
Quant au chômage, il est en hausse en raison de la perte de 500 000 emplois, en plus de 200 000 nouveaux chômeurs, et 500 000 chômeurs devraient s’ajouter à la fin de l'année en cours, ce qui augmentera le taux de chômage à 14,5% qui est un pourcentage qui remonte à 1995.
Un autre indicateur qui n'est pas moins important que ses prédécesseurs est la réduction du taux de pauvreté de 14,5% à 4,8% en 2014, mais aujourd'hui l'indice revient à la hausse, enregistrant 6,6% et une augmentation d'un million de pauvres ainsi que de larges catégories sont devenus vulnérables, dans le sens où ces catégories ont perdu leur logement, leur travail et leurs moyens pour faire face aux dépenses afin de maintenir le même niveau de vie.
D'un autre côté, et dans le contexte de ce qu'il a décrit comme l’absence d’investissement du temps politique et la mise en œuvre des mesures efficaces pour restaurer la confiance des citoyens, le Secrétaire général a indiqué que le gouvernement actuel, pour la première fois, n'avait pas d’échéances pendant son mandat, et pourtant il s’est préoccupé par des conflits internes entre deux composantes principales, à savoir : l'échange d'accusations et le manque d'harmonie entre la majorité gouvernementale, en plus de la suspension de lois importantes comme le Code pénal en raison de points de vue divergents sur l'enrichissement illicite et la loi électorale, qui fait toujours l'objet de controverses, ajoutant que le Chef du gouvernement doit résoudre ces différends et parvenir à des consensus qui mettent fin à la perturbation de la majorité des réformes en cours.
M. Baraka a souligné que la pandémie du Coronavirus n'est pas l’unique responsable de la situation difficile actuelle, vu que le gouvernement d'Abbas Al Fassi a été confronté à une grave crise mondiale en 2008 et a pu atteindre un taux de croissance de 5% et en 2011, et a transféré au gouvernement suivant des indicateurs équilibrés et solides socialement et économiquement, mais le taux de croissance a alors reculé vers 4,4%, puis 3%, et a remarquablement régressé maintenant à moins 5%, en plus de la forte contraction de la production agricole à 30 millions de quintaux, notant que le Plan Maroc vert, lancé en 2009, a fixé le rendement minimum à 60 millions de quintaux de céréales quelles que soient les conditions climatiques, en plus de la crise de l’eau dans les campagnes. Il a ainsi affirmé que le prochain gouvernement n'aura pas de marges confortables pour gérer les affaires publiques, mais se trouvera face à une crise difficile.
M. Nizar Baraka a salué le bilan du groupe parlementaire du Parti et ses positions fermes dans des étapes importantes et difficiles, tels que le Hirak du Rif et Jarada, et sa position pour l’éducation gratuite et la défense de l’Amazigh, en plus du raffinement des textes juridiques à l’instar des lois de finances et du droit pénal, appelant les membres du groupe Istiqlalien à continuer les efforts pour défendre le citoyen marocain et son pouvoir d'achat et s'opposer aux politiques impopulaires, dans le cadre des principes Istiqlaliens, et d'égalité économique et sociale
La rédaction avec istiqlal.ma