Ligue des champions : L'année ou jamais pour Manchester City et Guardiola?


Rédigé par le Mardi 6 Septembre 2022

Souvent placés, jamais gagnants, Manchester City et Pep Guardiola repartent à l'assaut d'une Ligue des champions qui leur échappe, mardi à Séville, comptant sur leur recrue Erling Haaland, évidemment, mais aussi une expérience chèrement acquise.



Le souvenir de la déconfiture en demi-finale contre le Real Madrid, début mai, est encore vif dans les esprits des Sky Blues qui avaient manqué de réalisme à l'aller (4-3), avant de s'effondrer dans les dernières secondes du temps réglementaire et de s'incliner (1-3) après prolongation.

Le fait que les autres adversaires de Madrid -- PSG en huitième, Chelsea en quart, Liverpool en finale -- aient connu des frustrations similaires n'avait pas atténué la stupéfaction le soir-même, ni la déception à posteriori.
"Oui, c'est dur pour nous, on ne peut pas le nier", avait admis Guardiola, rodé aux conférences de presse d'après-désillusion européenne, tout en promettant: "il nous faudra un jour ou deux, mais on se redressera, on remontera la pente."

A l'orée de sa septième campagne européenne avec les Citizens, Guardiola sait bien que les compteurs sont remis à zéro.

La litanie des échecs passés - la finale perdue contre Chelsea en 2021, le quart contre Lyon en 2020, celui contre Tottenham l'année d'avant... - ne pèsent plus vraiment, ni ses 11 ans d'attente depuis son deuxième sacre européen avec Barcelone (2011), le dernier en date.

La C1, "pas une obsession" pour Pep 
"Ma vie ne dépend pas" d'une victoire en Ligue des champions, a-t-il assuré début août. "J'essaye de la gagner. Tout le monde essaye de la gagner. (Mais) ce n'est pas une obsession. Améliorer l'équipe, jouer mieux, ça c'est le principal pour moi", a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que la perception extérieure était différente.
 
"Si on gagne, on sera des génies, sinon on sera des ratés. Rien ne change", a-t-il résumé, sarcastique. Mais City veut croire que son jour viendra bientôt.

Tout d'abord parce que, depuis deux saisons, Guardiola a quasiment cessé d'expérimenter sur les matches décisifs pour faire confiance à son système jusqu'au bout, même si l'absence de vrai récupérateur en finale contre Chelsea, en 2021, peut être vu comme un pari perdu.

Ensuite parce que l'arrivée détonante de Erling Haaland à la pointe de l'attaque -- un poste en souffrance depuis deux saisons -- a gommé ce qui, sur le papier, semblait la seule vraie faiblesse de son effectif.

Avec 10 buts en 6 journées, un record pour un néophyte en Premier League, le Norvégien a déjà balayé tous les doutes sur son adaptation à sa nouvelle équipe ou à son nouvel environnement.

City veut aller vite 

Avec Kalvin Phillips acheté à Leeds pour compenser le départ de l'emblématique Fernandinho, et l'arrivée du Suisse Manuel Akanji en défense, City a opéré par petites touches cet été et réalisé un bénéfice de plusieurs millions de livres grâce aux départ de Gabriel Jesus et Oleksander Zinchenko à Arsenal ou Raheem Sterling à Chelsea.

Bien calé à la 2e place du classement, dans la roue d'Arsenal, avec déjà la meilleure attaque, et de loin (20 buts en 6 journées), City se déplacera en confiance à Séville, avant un choc en championnat samedi, contre Tottenham, qu'il ne devance qu'à la différence de buts.

Dans un groupe G très abordable qui compte également le Borussia Dortmund et Copenhague, Guardiola retrouvera un Séville FC qui a bien mal commencé sa saison.

Battus sèchement chez eux par Barcelone (3-0) ce week-end, les Andalous n'ont qu'un point en quatre journées et la pression sur leur entraîneur Julen Lopetegui est maximale.

Pas de quoi émouvoir City, grand spécialiste des qualifications précoces pour les huitièmes et qui, avec le calendrier très dense en raison du Mondial au Qatar dans deux mois et demi, aura à coeur de ne pas faire traîner les choses.



LODJ avec AFP




Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Mardi 6 Septembre 2022
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