Liberté d'expression au Maroc : un tiers des Marocains estime qu'elle n'est pas du tout garantie


Rédigé par le Mardi 5 Décembre 2023

Selon une enquête récente, 77% des résidents du Maroc pensent qu'il est difficile voire impossible de critiquer les politiques publiques dans le pays, tandis que 51% d'entre eux ne se sentent pas en sécurité lorsqu'ils expriment leurs opinions.



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Les résultats de cette étude, présentées à Rabat par l'Institut marocain d'analyse des politiques en collaboration avec l'organisation Internews et le Forum marocain des jeunes journalistes, avaient pour objectif de recueillir les opinions des citoyens marocains sur la liberté d'expression, son cadre juridique au Maroc, ainsi que leurs perceptions de l'accès à l'information.

Cette étude repose sur les données recueillies auprès d'un échantillon représentatif de la population marocaine âgée de plus de 18 ans, composé de 1 645 personnes, avec une répartition de 49 % d'hommes et 51 % de femmes. De plus, elle englobe des entretiens approfondis avec 30 participants.

Selon les résultats, 49 % des sondés jugent que la liberté d'expression est importante, tandis que 37 % la qualifient de très importante. Seulement 8 % estiment qu'elle n'a pas d'importance. Par ailleurs, 42 % pensent que la liberté d'expression est relativement garantie au Maroc, tandis que 33 % estiment qu'elle ne l'est pas, et 9 % considèrent qu'elle ne l'est pas du tout.

En ce qui concerne le sentiment de sécurité lors de l'expression d'opinions, 51 % ne se sentent pas en sécurité, alors que 21 % se sentent en sécurité. De plus, 25 % déclarent pouvoir s'exprimer parfois dans l'espace public, 9 % affirment pouvoir le faire toujours, 18 % rarement, tandis que 41 % ne peuvent pas s'exprimer dans l'espace public et 7 % ne le peuvent pas du tout.

Les conclusions révèlent qu'une majorité de 77 % estime qu'il est difficile de critiquer les politiques publiques, tandis que 19 % pensent le contraire. En outre, 66 % rejettent les pratiques de surveillance et les atteintes à la liberté d'expression, alors que 14 % les soutiennent.

En matière de compréhension juridique et de confiance dans les institutions, 76 % des participants ne sont pas au fait de la législation sur la presse et la publication. En revanche, 12 % possèdent une connaissance superficielle, 10 % une connaissance moyenne, et seulement 2 % déclarent avoir une connaissance approfondie de cette loi.

En ce qui a trait à la confiance dans la capacité de la justice à sauvegarder la liberté d'opinion et d'expression, 50 % manifestent de la méfiance, auxquels s'ajoutent 13 % qui n'ont aucune confiance du tout. En contrepartie, 21 % ont confiance dans la capacité de la justice à protéger la liberté d'opinion et d'expression, tandis que 5 % affirment avoir une confiance absolue.

En ce qui a trait à la possibilité de critiquer le gouvernement, 50 % ne soutiennent pas ce droit, alors que 38 % y sont favorables.

En résumé, en ce qui concerne l'appréciation de l'efficacité du droit d'accès à l'information au Maroc, 83 % considèrent ce droit comme important, tandis que 8 % estiment qu'il n'est pas du tout important. De plus, 43 % estiment que le droit à l'information est relativement garanti, 6 % pensent qu'il est totalement garanti, 27 % estiment qu'il n'est pas garanti, et 10 % estiment qu'il n'est pas du tout garanti.

Pour conclure, cette enquête, réalisée dans le cadre du projet "Liberté d'expression", une initiative conjointe d'Internews, de l'Institut marocain d'analyse des politiques et du Forum marocain des jeunes journalistes, a pour objectif d'évaluer la situation de la liberté d'expression et du droit à l'information au Maroc.




Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Mardi 5 Décembre 2023
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