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Schizophrénie
La seule chose qui peut susciter la curiosité à ce sujet est le constat du paradoxal soutien accordé par le champion des Frères musulmans et sultan néo-ottoman Erdogan aux Azerbaïdjanais, pourtant chiites. L’Azerbaïdjan a exporté de plus en plus de gaz, ces dernières années, et acheté de plus en plus d’armes, qu’il utilise à présent pour tenter de récupérer le Haut-Karabagh, qui a fait l’objet d’un nettoyage ethnique en règle de la part des Arméniens, quelques 600.000 Azerbaïdjanais ayant été obligés de fuir leurs foyers lors de la première guerre, achevée en 1994. Le dernier coup de « génie » tactique des Azerbaïdjanais est de regrouper leurs blindés en terrain découvert et d’attendre que l’artillerie arménienne les transforme en ferrailles calcinées.
Jihad à gage
Erdogan, de son côté, a de plus en plus besoin d’argent pour tenter de redresser la mauvaise situation économique dans laquelle ses ambitions géostratégiques et son aventurisme militaire ont plongé la Turquie. Des rumeurs font
également état de l’usage de drones kamikazes israéliens Harop contre les chars arméniens, ce qui ferait que les trois religions monothéistes soient représentées sur le champ de bataille. Ankara pourra toujours rétorquer que les Azerbaïdjanais sont des cousins, puisque ethniquement turcs. Alors qu’avec les Arméniens, c’est une vielle et sale histoire de génocide que les Turcs nient jusqu’à présent catégoriquement.
Mollah stress
La cohérence idéologique ne semble pas non plus étouffer les mollahs de Téhéran, qui appuient discrètement les arméniens chrétiens contre leurs coreligionnaires azerbaïdjanais.
Rédigé par Ahmed NAJI le Vendredi 2 Octobre 2020 sur www.lopinion.ma