Les transferts d'argent des migrants résistent au Sars-Cov-2

En 2020, les MRE ont procédé à l’envoi de 7,4 milliards de dollars


Rédigé par Noureddine Batije le Lundi 17 Mai 2021

Pandémie ou pas, les transferts d'argent des migrants résistent et parviennent, quand même, à déjouer les anticipations négatives aussi modérées soient-elles.
Au titre de l’exercice 2020, ils sont restés solides et, n’ont, en tout et pour tout, enregistré qu’une légère baisse de1,6 % par rapport au niveau enregistré en 2019, c.-à-d bien avant l’avènement du Sars-Cov-2 et les conséquences désastreuses qu’il a provoqué et qu’il continue de provoquer encore.



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Evoquant les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire, la dernière édition de la note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement fait état d’un flux de 540 milliards de dollars transférés, nettement supérieur aux IDE et aide publique au développement qui, finalement, n’ont, respectivement, drainé que 259 milliards de dollars et 179 milliards.

Tendances régionales

Aussi convient-il de souligner que le niveau de ces transferts varie d’une grande région à une autre
Au moment où ces flux à destination de l’Amérique latine et des Caraïbes ont progressé de 6,5 %, contre 5,2 % pour l’Asie du Sud et 2,3 % pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ceux en faveur des régions Asie de l’Est-Pacifique, Europe-Asie centrale et Afrique subsaharienne ont enregistré un renversement de tendances avec des baisses respectives de 7,9 %, 9,7 % et 12,5 %.

Toujours est-il que, dans la lignée du rebond attendu de la croissance mondiale en 2021 et 2022, la Banque mondiale table sur une augmentation de ces transferts à destination des pays à revenu faible et intermédiaire de 2,6 % en 2021, à 553 milliards de dollars, puis de 2,2 % en 2022, à 565 milliards.

Aussi, faut-il aussi garder à l’esprit que l’évolution future des transferts de fonds reste intimement liée à l’évolution de la qualité et de la quantité de vaccination.


Qu’en est-il du Moyen-Orient & Afrique du Nord

Pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, les transferts d’argent des migrants l'an dernier ont augmenté de 2,3 %, à environ 56 milliards de dollars. Une évolution que la Banque Mondiale impute essentiellement à la solidité des transferts vers l’Égypte et le Maroc : ils ont grimpé de 11 % dans le cas de l’Égypte, pour atteindre un niveau record de pratiquement 30 milliards de dollars, et de 6,5 % pour le Maroc pour atteindre 7,4 milliards de dollars. Et ce, au moment où la Tunisie a également bénéficié de cette tendance, avec une progression de 2,5 %.Alors que des pays comme Djibouti, le Liban, l’Irak et la Jordanie ont connu une dynamique inverse, avec un repli supérieur à 10 % en 2020.

En termes de perspectives, la Banque mondiale estime que l’année 2021 devrait se solder par des transferts en progression de 2,6 %, suite à deux principaux éléments : une reprise modeste dans la zone euro et un ralentissement des envois en provenance des pays du Conseil de coopération du Golfe

Noureddine BATIJE




Lundi 17 Mai 2021
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