Analysons leur efficacité
Le marché du travail marocain est marqué par des défis persistants et complexes : un chômage élevé, une inadéquation entre les compétences et les besoins du marché, et une faible participation des jeunes et des femmes. Pour y répondre, l'État a mis en place plusieurs Politiques Actives du Marché du Travail (PAMT) à travers l'ANAPEC. Ces politiques visent à promouvoir l'emploi, améliorer l'employabilité et encourager l'auto-emploi. Mais sont-elles suffisantes ?
Le programme Idmaj, par exemple, vise à offrir une première expérience professionnelle aux jeunes diplômés, mais son impact reste limité. Bien que plus de 663 500 chercheurs d'emploi aient été aidés entre 2016 et 2022, la majorité des bénéficiaires sont concentrés dans les grandes villes et les secteurs traditionnels, laissant de côté de nombreux diplômés des petites villes et des secteurs émergents.
Le programme Tahfiz, qui soutient les nouvelles entreprises par des exonérations fiscales et sociales, n'a pas réussi à inverser la courbe du chômage de manière significative. Les statistiques montrent que les femmes et les petites entreprises en zones rurales restent largement sous-représentées parmi les bénéficiaires, ce qui limite l'impact global du programme sur l'emploi.
De plus, le programme Taehil, destiné à améliorer l'employabilité par des formations adaptées, n'a pas réussi à combler l'écart entre les compétences des diplômés et les besoins du marché. Les formations proposées ne sont souvent pas en adéquation avec les exigences des secteurs à forte croissance, ce qui réduit leur efficacité.
Enfin, le programme Auto-emploi, malgré des résultats encourageants en termes de création d'entreprises, fait face à des obstacles majeurs tels que l'accès au crédit et l'accompagnement post-création insuffisant. Ces lacunes limitent la capacité du programme à créer des emplois durables et à réduire le chômage de manière significative.
Le programme Idmaj, par exemple, vise à offrir une première expérience professionnelle aux jeunes diplômés, mais son impact reste limité. Bien que plus de 663 500 chercheurs d'emploi aient été aidés entre 2016 et 2022, la majorité des bénéficiaires sont concentrés dans les grandes villes et les secteurs traditionnels, laissant de côté de nombreux diplômés des petites villes et des secteurs émergents.
Le programme Tahfiz, qui soutient les nouvelles entreprises par des exonérations fiscales et sociales, n'a pas réussi à inverser la courbe du chômage de manière significative. Les statistiques montrent que les femmes et les petites entreprises en zones rurales restent largement sous-représentées parmi les bénéficiaires, ce qui limite l'impact global du programme sur l'emploi.
De plus, le programme Taehil, destiné à améliorer l'employabilité par des formations adaptées, n'a pas réussi à combler l'écart entre les compétences des diplômés et les besoins du marché. Les formations proposées ne sont souvent pas en adéquation avec les exigences des secteurs à forte croissance, ce qui réduit leur efficacité.
Enfin, le programme Auto-emploi, malgré des résultats encourageants en termes de création d'entreprises, fait face à des obstacles majeurs tels que l'accès au crédit et l'accompagnement post-création insuffisant. Ces lacunes limitent la capacité du programme à créer des emplois durables et à réduire le chômage de manière significative.
Les Recommandations : Vers une Amélioration des PAMT
Pour maximiser l'impact des PAMT, plusieurs recommandations clés émergent :
Élargir la cible des programmes : Les programmes doivent inclure les jeunes en rupture de scolarité, les diplômés des petites villes, les chômeurs de longue durée, et les personnes en situation de handicap. Cela permettrait de toucher une population plus diversifiée et de mieux répondre aux besoins variés du marché du travail.
Améliorer le ciblage : Les programmes doivent être adaptés aux besoins spécifiques de chaque groupe de bénéficiaires. Par exemple, les formations doivent correspondre aux exigences des secteurs à forte demande.
Renforcer l’accompagnement : Un accompagnement personnalisé et un suivi régulier sont essentiels pour maximiser l'efficacité des programmes. Les bénéficiaires doivent recevoir un soutien continu pour surmonter les obstacles et garantir la pérennité de leur emploi ou de leur entreprise.
Renforcer la coordination : La collaboration entre les différents acteurs impliqués dans les politiques d'emploi doit être améliorée. Une meilleure coordination permettrait d'éviter les doublons et d'optimiser les ressources disponibles.
Adopter une approche territoriale : Les programmes doivent être adaptés aux réalités locales et les services doivent être décentralisés. Cela garantirait une meilleure prise en compte des spécificités régionales et une plus grande efficacité des interventions.
Intégrer les nouvelles technologies : L'utilisation des technologies pour faciliter l'accès à la formation, à l'information et aux services d'emploi est cruciale. Les plateformes en ligne peuvent offrir des solutions innovantes et accessibles pour améliorer l'employabilité des jeunes et des femmes.
Élargir la cible des programmes : Les programmes doivent inclure les jeunes en rupture de scolarité, les diplômés des petites villes, les chômeurs de longue durée, et les personnes en situation de handicap. Cela permettrait de toucher une population plus diversifiée et de mieux répondre aux besoins variés du marché du travail.
Améliorer le ciblage : Les programmes doivent être adaptés aux besoins spécifiques de chaque groupe de bénéficiaires. Par exemple, les formations doivent correspondre aux exigences des secteurs à forte demande.
Renforcer l’accompagnement : Un accompagnement personnalisé et un suivi régulier sont essentiels pour maximiser l'efficacité des programmes. Les bénéficiaires doivent recevoir un soutien continu pour surmonter les obstacles et garantir la pérennité de leur emploi ou de leur entreprise.
Renforcer la coordination : La collaboration entre les différents acteurs impliqués dans les politiques d'emploi doit être améliorée. Une meilleure coordination permettrait d'éviter les doublons et d'optimiser les ressources disponibles.
Adopter une approche territoriale : Les programmes doivent être adaptés aux réalités locales et les services doivent être décentralisés. Cela garantirait une meilleure prise en compte des spécificités régionales et une plus grande efficacité des interventions.
Intégrer les nouvelles technologies : L'utilisation des technologies pour faciliter l'accès à la formation, à l'information et aux services d'emploi est cruciale. Les plateformes en ligne peuvent offrir des solutions innovantes et accessibles pour améliorer l'employabilité des jeunes et des femmes.
Les Programmes "Awrach" et "Forsa" : Une réponse insuffisante au chômage des diplômés
Les initiatives "Awrach" et "Forsa" du gouvernement marocain visent à dynamiser le marché du travail et à encourager l'entrepreneuriat. Cependant, malgré des objectifs louables, elles peinent encore à résoudre le problème des diplômés chômeurs et à inverser la courbe du chômage.
Le programme "Awrach" est conçu pour offrir des opportunités de travail temporaires aux jeunes et aux personnes en situation de vulnérabilité. Ce programme cible principalement des projets à forte intensité de main-d'œuvre dans les secteurs tels que l'infrastructure, les services sociaux et l'environnement. Bien qu'il ait réussi à fournir des emplois temporaires à de nombreux bénéficiaires, ses effets à long terme sur l'emploi restent limités. Les emplois offerts sont souvent temporaires et ne répondent pas aux attentes des diplômés en quête de carrières stables et bien rémunérées. De plus, la nature temporaire de ces emplois ne permet pas de réduire durablement le taux de chômage.
Le programme "Forsa" se concentre sur le soutien à l'entrepreneuriat, en offrant des financements et un accompagnement aux jeunes porteurs de projets. Lancé en 2022, "Forsa" a permis de financer et d'accompagner 10 000 projets, atteignant ainsi ses objectifs initiaux. Le programme offre des formations, des conseils et des financements pour aider les jeunes à lancer leurs propres entreprises. Cependant, malgré ces efforts, "Forsa" fait face à des défis majeurs :
Le programme "Awrach" est conçu pour offrir des opportunités de travail temporaires aux jeunes et aux personnes en situation de vulnérabilité. Ce programme cible principalement des projets à forte intensité de main-d'œuvre dans les secteurs tels que l'infrastructure, les services sociaux et l'environnement. Bien qu'il ait réussi à fournir des emplois temporaires à de nombreux bénéficiaires, ses effets à long terme sur l'emploi restent limités. Les emplois offerts sont souvent temporaires et ne répondent pas aux attentes des diplômés en quête de carrières stables et bien rémunérées. De plus, la nature temporaire de ces emplois ne permet pas de réduire durablement le taux de chômage.
Le programme "Forsa" se concentre sur le soutien à l'entrepreneuriat, en offrant des financements et un accompagnement aux jeunes porteurs de projets. Lancé en 2022, "Forsa" a permis de financer et d'accompagner 10 000 projets, atteignant ainsi ses objectifs initiaux. Le programme offre des formations, des conseils et des financements pour aider les jeunes à lancer leurs propres entreprises. Cependant, malgré ces efforts, "Forsa" fait face à des défis majeurs :
Accès limité au financement : Beaucoup de jeunes entrepreneurs, notamment ceux des zones rurales et des milieux défavorisés, rencontrent des difficultés pour accéder aux financements nécessaires pour lancer et pérenniser leurs projets.
Accompagnement post-création : Le manque d'accompagnement continu après la création de l'entreprise réduit les chances de succès des nouveaux entrepreneurs. Les jeunes entrepreneurs ont souvent besoin de soutien continu pour naviguer les défis financiers, administratifs et opérationnels.
Inadéquation des projets : Les projets financés ne sont pas toujours alignés avec les besoins du marché, ce qui limite leur viabilité et leur capacité à générer des emplois durables.
Les Programmes Intelaka 1 et 2 : Manque d'évaluations sérieuses
Les programmes Intelaka 1 et 2, initiés par le gouvernement marocain pour stimuler l'entrepreneuriat et l'inclusion financière, ont suscité beaucoup d'espoir. Cependant, l'absence d'évaluations sérieuses de leur efficacité soulève des questions cruciales sur leur impact réel.
Lancé en 2020, le programme Intelaka 1 avait pour objectif principal de faciliter l'accès au financement pour les jeunes entrepreneurs et les petites entreprises. Il proposait des prêts à des taux d'intérêt réduits et des garanties pour encourager les banques à financer des projets risqués mais potentiellement viables.
Bien que le programme ait été bien accueilli et qu'il ait permis à de nombreux entrepreneurs de démarrer leurs projets, il souffre de plusieurs lacunes :
Absence de données fiables : Aucune évaluation rigoureuse n'a été menée pour mesurer l'impact réel du programme sur la création d'emplois et la pérennité des entreprises financées.
Problèmes d'accès : De nombreux entrepreneurs potentiels, en particulier ceux des zones rurales, ont signalé des difficultés pour accéder aux prêts, en raison de procédures complexes et de critères d'éligibilité restrictifs.
Accompagnement insuffisant : Le manque de soutien post-financement a laissé de nombreux entrepreneurs sans les compétences nécessaires pour gérer efficacement leurs nouvelles entreprises.
Intelaka 2, lancé en 2022, visait à améliorer et étendre les initiatives du premier programme. Il promettait une meilleure couverture géographique et un accompagnement renforcé pour les entrepreneurs.
Cependant, les mêmes problèmes persistent :
Évaluation manquante : Comme pour Intelaka 1, aucune évaluation exhaustive n'a été réalisée pour analyser l'efficacité du programme et son impact à long terme.
Inadéquation des formations : Les formations offertes ne correspondent pas toujours aux besoins réels des entrepreneurs, limitant ainsi l'impact potentiel du programme.
Faible taux de remboursement : Le manque de suivi et de soutien a entraîné des difficultés de remboursement pour de nombreux bénéficiaires, mettant en péril la viabilité du programme.
Les programmes Intelaka 1 et 2 ont montré des ambitions louables pour soutenir l'entrepreneuriat au Maroc. Cependant, sans évaluations sérieuses et rigoureuses, il est difficile de mesurer leur succès réel et d'apporter les ajustements nécessaires pour améliorer leur efficacité. Le gouvernement doit investir dans des mécanismes d'évaluation solides pour analyser l'impact de ces programmes, identifier les défis et proposer des solutions concrètes. Une telle approche permettrait de maximiser les bénéfices de ces initiatives et de mieux répondre aux besoins des entrepreneurs marocains.
Lancé en 2020, le programme Intelaka 1 avait pour objectif principal de faciliter l'accès au financement pour les jeunes entrepreneurs et les petites entreprises. Il proposait des prêts à des taux d'intérêt réduits et des garanties pour encourager les banques à financer des projets risqués mais potentiellement viables.
Bien que le programme ait été bien accueilli et qu'il ait permis à de nombreux entrepreneurs de démarrer leurs projets, il souffre de plusieurs lacunes :
Absence de données fiables : Aucune évaluation rigoureuse n'a été menée pour mesurer l'impact réel du programme sur la création d'emplois et la pérennité des entreprises financées.
Problèmes d'accès : De nombreux entrepreneurs potentiels, en particulier ceux des zones rurales, ont signalé des difficultés pour accéder aux prêts, en raison de procédures complexes et de critères d'éligibilité restrictifs.
Accompagnement insuffisant : Le manque de soutien post-financement a laissé de nombreux entrepreneurs sans les compétences nécessaires pour gérer efficacement leurs nouvelles entreprises.
Intelaka 2, lancé en 2022, visait à améliorer et étendre les initiatives du premier programme. Il promettait une meilleure couverture géographique et un accompagnement renforcé pour les entrepreneurs.
Cependant, les mêmes problèmes persistent :
Évaluation manquante : Comme pour Intelaka 1, aucune évaluation exhaustive n'a été réalisée pour analyser l'efficacité du programme et son impact à long terme.
Inadéquation des formations : Les formations offertes ne correspondent pas toujours aux besoins réels des entrepreneurs, limitant ainsi l'impact potentiel du programme.
Faible taux de remboursement : Le manque de suivi et de soutien a entraîné des difficultés de remboursement pour de nombreux bénéficiaires, mettant en péril la viabilité du programme.
Les programmes Intelaka 1 et 2 ont montré des ambitions louables pour soutenir l'entrepreneuriat au Maroc. Cependant, sans évaluations sérieuses et rigoureuses, il est difficile de mesurer leur succès réel et d'apporter les ajustements nécessaires pour améliorer leur efficacité. Le gouvernement doit investir dans des mécanismes d'évaluation solides pour analyser l'impact de ces programmes, identifier les défis et proposer des solutions concrètes. Une telle approche permettrait de maximiser les bénéfices de ces initiatives et de mieux répondre aux besoins des entrepreneurs marocains.
Les Politiques Actives du Marché du Travail au Maroc jouent un rôle crucial dans la promotion de l'emploi et l'amélioration de l'employabilité.
Toutefois, des améliorations sont nécessaires pour maximiser leur impact. L'élargissement des cibles, l'amélioration du ciblage, le renforcement de l'accompagnement et de la coordination, l'adoption d'une approche territoriale et l'intégration des nouvelles technologies sont des pistes à explorer.
Ces recommandations, si mises en œuvre, pourraient transformer le marché du travail marocain en un espace plus inclusif, résilient et dynamique, capable de répondre aux aspirations d'une population jeune et ambitieuse.
Toutefois, des améliorations sont nécessaires pour maximiser leur impact. L'élargissement des cibles, l'amélioration du ciblage, le renforcement de l'accompagnement et de la coordination, l'adoption d'une approche territoriale et l'intégration des nouvelles technologies sont des pistes à explorer.
Ces recommandations, si mises en œuvre, pourraient transformer le marché du travail marocain en un espace plus inclusif, résilient et dynamique, capable de répondre aux aspirations d'une population jeune et ambitieuse.