Des paroles et des actes !
Lundi 11 novembre, Riyad a convié les 22 pays de la Ligue arabe et la cinquantaine d'États réunis au sein de l'Organisation de la coopération islamique. Une rencontre consacrée aux conflits en cours dans la région sur laquelle plane aussi l'ombre de Donald Trump qui s'apprête à retrouver le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Lors d’un Sommet extraordinaire arabo-islamique sommet à Riyad en Arabie saoudite, lundi, les dirigeants arabes et musulmans ont exigé le retrait d’Israël des territoires occupés. Ils ont également réaffirmé leur soutien à la création d’un Etat palestinien indépendant.
Lors d’un sommet en Arabie saoudite, lundi, les chefs d’Etat de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique ont unanimement réclamé le retrait total d’Israël des territoires occupés depuis 1967, incluant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le plateau du Golan syrien.
« Une paix juste et globale dans la région […] ne peut être obtenue sans mettre un terme à l’occupation israélienne », stipule la déclaration finale du sommet, qui s’appuie sur les résolutions de l’ONU et le plan de paix arabe de 2002.
De son côté, le gouvernement de Benyamin Netanyahou s’oppose fermement à la création d’un Etat palestinien. « Ce n’est pas aujourd’hui un projet réaliste », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, arguant qu’un tel Etat deviendrait un « Etat Hamas ».
Toutefois, la position d’Israël va à l’encontre des aspirations de la majorité de la communauté internationale, favorable à la solution à deux Etats.
Condamnation des actions de l’armée israélienne
Les participants au sommet ont aussi « fermement condamné » les actions de l’armée israélienne, qualifiées de « crime de génocide […] en particulier dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines », où l’armée israélienne mène une offensive depuis le 6 octobre.
Ils ont appelé la communauté internationale à « interdire l’exportation ou le transfert d’armes et de munitions à Israël » et condamné « les attaques continues des autorités israéliennes […] contre l’ONU ».
« Le monde attend » que la future administration Trump, mette « immédiatement » fin aux guerres à Gaza et au Liban, a pour sa part déclaré à Ryad le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref.
Il a qualifié les assassinats des dirigeants du Hamas palestinien, en juillet à Téhéran, et du Hezbollah libanais, fin septembre près de Beyrouth, de « terrorisme organisé » de la part d’Israël.
Parallèlement, le Hezbollah a annoncé être « prêt pour une guerre de longue durée », tandis que l’armée israélienne exclut tout cessez-le-feu sans la « capitulation » du mouvement islamiste libanais
Réchauffement entre l’Iran et l’Arabie saoudite
Le prince héritier de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a affirmé lundi qu’Israël devait “respecter la souveraineté territoriale de la République islamique d’Iran” et “s’abstenir d’attaquer son territoire”, à l’ouverture du sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique à Ryad.,
Sur fond de conflit régional, ce sommet a également mis en lumière un rapprochement stratégique entre l’Arabie saoudite et l’Iran, après sept années de tensions. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a qualifié l’Iran de « République sœur », tout en appelant Israël à « s’abstenir d’attaquer » son voisin.
L’Iran, allié du Hezbollah et du Hamas, a dénoncé les assassinats ciblés de dirigeants palestiniens et libanais par Israël comme du « terrorisme organisé ».L’Arabie saoudite, qui cherche à s’extraire du conflit au Yémen, condamne toutefois le Hezbollah comme une organisation terroriste. Malgré des discussions sur un possible cessez-le-feu au Liban, les tensions restent vives, Israël conditionnant tout accord à une neutralisation complète du Hezbollah ,
De son côté, le gouvernement de Benyamin Netanyahou s’oppose fermement à la création d’un Etat palestinien. « Ce n’est pas aujourd’hui un projet réaliste », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, arguant qu’un tel Etat deviendrait un « Etat Hamas ».
Toutefois, la position d’Israël va à l’encontre des aspirations de la majorité de la communauté internationale, favorable à la solution à deux Etats.Condamnation des actions de l’armée israélienne
Les participants au sommet ont aussi « fermement condamné » les actions de l’armée israélienne, qualifiées de « crime de génocide […] en particulier dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines », où l’armée israélienne mène une offensive depuis le 6 octobre.
Ils ont appelé la communauté internationale à « interdire l’exportation ou le transfert d’armes et de munitions à Israël » et condamné « les attaques continues des autorités israéliennes […] contre l’ONU ».« Le monde attend » que la future administration Trump, mette « immédiatement » fin aux guerres à Gaza et au Liban, a pour sa part déclaré à Ryad le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref. Il a qualifié les assassinats des dirigeants du Hamas palestinien, en juillet à Téhéran, et du Hezbollah libanais, fin septembre près de Beyrouth, de « terrorisme organisé » de la part d’Israël.
Alors que Israël refuse la création d’un État palestinien et promet d’annexer des colonies en Cisjordanie , les dirigeants de pays arabes et musulmans ont, de leurs côtés, appelé l’État hébreu à se retirer totalement des territoires arabes occupés depuis 1967 pour parvenir à une paix régionale «globale».!
Vouloir établir un État palestinien n'est pas «aujourd'hui» un projet «réaliste», a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, tandis que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, rappelait son attachement à «la souveraineté» palestinienne.
Lors d'une conférence de presse à Jérusalem, le nouveau chef de la diplomatie israélienne a été interrogé sur la perspective d'une relance des accords dits d'Abraham avec l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis et de la possibilité de normaliser les relations entre Israël et l'Arabie saoudite, en échange de la création d'un État palestinien.
«En un mot? Non», a répondu Gideon Saar. «Un État palestinien (...) sera un État Hamas», a-t-il ajouté. «Je ne pense pas que cette position soit réaliste aujourd'hui, et nous devons être réalistes». Les accords d'Abraham, promus par Donald Trump lors de son premier mandat, avaient permis la normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes, à savoir le Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc.
Commémorant les 20 ans de la disparition du dirigeant palestinien Yasser Arafat, Mahmoud Abbas a au contraire prôné un État palestinien pleinement souverain. «Nous sommes attachés à la paix et nous continuerons à travailler pour y parvenir», a déclaré le président de l'Autorité palestinienne dans un discours rapporté par l'agence nationale Wafa.
«La sécurité et la stabilité ne peuvent être obtenues qu'en éliminant l'occupation et en obtenant la souveraineté et l'indépendance sur le territoire de l'État palestinien», a-t-il dit.«Souveraineté en Judée et Samarie» !
Le retour de Donald Trump est également «l’occasion» pour Israël d’annexer des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée en 2025, a annoncé le même jour Bezalel Smotrich, ministre israélien d’extrême droite. Également chargé de la gestion civile en Cisjordanie, et donc des colonies,
il a aussi affirmé, lors d’un discours au Parlement, que la «création d’un Etat palestinien mettrait en danger l’existence de l’État d’Israël». «La seule façon d’éliminer cette menace est d’appliquer la souveraineté israélienne sur les colonies de Judée et Samarie», a avancé Bezalel Smotrich, employant le nom que les Israéliens donnent à la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Hormis Jérusalem-Est annexée, plus de 490.000 Israéliens vivent en Cisjordanie, dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de 3 millions de Palestiniens.
Lui-même colon, Bezalel Smotrich a précisé que 2025 serait «l’année de la souveraineté en Judée et Samarie» et qu’il avait donné instruction à l’administration de s’organiser «pour préparer l’infrastructure nécessaire à l’application de la souveraineté» israélienne sur les colonies de Cisjordanie.
«Je n’ai aucun doute que le président Trump, qui a fait preuve de courage et de détermination dans ses décisions au cours de son premier mandat, soutiendra l’État d’Israël dans cette démarche», a-t-il ajouté
«Unité nationale palestinienne» !
En réponse, les dirigeants de pays arabes et musulmans ont réitéré leur appel à l’unité de tous les territoires palestiniens au sein d’un «État palestinien», depuis le sommet des pays arabes et musulmans qui se tenait à Ryad.
L’objectif est de «parvenir à l’unité nationale palestinienne et permettre à l’État palestinien d’assumer effectivement ses responsabilités sur l’ensemble des territoires palestiniens occupés, y compris la bande de Gaza, en l’unifiant avec la Cisjordanie, y compris la ville d’al-Quds», nom arabe de Jérusalem.
Les dirigeants ont de surcroît réclamé un retrait total des colons israéliens des territoires arabes occupés depuis 1967, seule condition pour obtenir la paix. «Une paix juste et globale dans la région ne peut être obtenue sans mettre un terme à l’occupation israélienne de l’ensemble des territoires occupés» sur la base des frontières du «4 juin 1967» - antérieures à l’occupation par Israël de la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le Golan syrien -, conformément aux résolutions de l’ONU et au plan de paix arabe de 2002 stipulant qu’Israël doit rendre tous les territoires occupés depuis 1967 en échange d’une normalisation avec les pays arabes.
Devant la presse, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a fait référence au processus de paix d'Oslo, entamé dans les années 1990, contre lequel ont lutté l'actuel premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Ce processus et le retrait israélien unilatéral de la bande de Gaza en 2005 «non seulement n'ont pas apporté la paix, mais comme nous l'avons vu, ont dégradé notre sécurité», a déclaré le ministre. Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, après le retrait israélien, et «nous ne voulons pas que cela arrive en Judée et Samarie», a-t-il ajouté.
Gideon Saar a jugé «important» de rappeler que contrairement à l'ONU, Israël ne considère pas «la Judée et la Samarie» «comme des territoires occupés, mais comme des territoires disputés».
Avec AFP