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Il a incarné la gloire et la décadence, le vice et la vertu, la beauté et la disgrâce, le sérieux et l’espièglerie. Il a incarné le talent pur. Il a incarné le peuple. Il a incarné le football dans toute sa complexité, avec sa face sombre et sa face lumineuse.
Tel est Maradona qui ne fut pas, mais qui est encore et qui le restera, l’icône mondiale d’un sport roi dont il est devenu le dieu vivant et éternel.
Partout dans le monde, il a volé les cœurs avec sa bouille de «petit gros» mais ô combien véloce, gracieux et magicien sur les pelouses. Il a gagné le respect des couches populaires et désargentées avec ses origines pauvres qui ne l’ont pas empêché de gravir les échelons de la réussite, depuis son bidonville de Villa Fiorito dans la banlieue Sud de Buenos Aires, jusqu’au firmament de la gloire footballistique mondiale.
Il est entré dans la légende lorsqu’en 1986, au Mondial du Mexique, il a permis à son pays, humilié quatre années auparavant lors de la guerre éclair des Malouines, de prendre sa revanche sur la puissante armada du Royaume-Uni, grâce à une embardée solitaire depuis le milieu du terrain, jusqu’aux bois de Peter Shilton, semant dans le vent la moitié d’une équipe britannique complètement en déroute. Lors du même match, il a surpris son monde en faisant preuve d’une roublardise qu’on ne lui connaissait pas encore, avec son historique «main de Dieu» qui restera à jamais gravée dans les mémoires comme l’une des escroqueries les plus abouties de l’Histoire du football.
En Italie, alors qu’il était au faîte de sa gloire, il a signé avec le club pauvre et populaire de Naples, déclinant au passage les offres alléchantes de clubs prestigieux et se jetant par la même dans les bras de la Cosa Nostra.
Au Maroc, en dépit du poids de l’âge et des kilo de trop qui n’ont jamais entamé ni réduit de sa superbe de toujours, le Pibe de Oro nous a ravi avec ses touches de balles, ses contrôles et ses passes lors de sympathiques matchs de Gala organisés en l’honneur de la marocanité du Sahara, de Sakia El Hamra jusqu’au Rio de Oro. Les Marocains ne l’oublieront jamais, comme ils n’oublieront pas son soutien à la candidature du Royaume pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026. Adieu l’artiste.
Rédigé par Hamid YAHYA le Jeudi 26 Novembre 2020 sur www.lopinion.ma