Bien que des avancées significatives aient été réalisées dans la réduction des écarts entre les sexes en termes de santé et d'éducation, la région MENA continue de présenter l'un des taux de participation des femmes au marché du travail les plus bas au monde. Le rapport du PCNS décrit ce phénomène comme le "paradoxe de l'égalité des sexes", qui persiste malgré une ouverture commerciale plus élevée que la moyenne mondiale dans la région, sans que cela profite de manière significative aux femmes.

Le même document souligne que « si des avancées significatives ont été réalisées dans la réduction des inégalités en matière d’éducation et de santé des femmes dans la région MENA, ces progrès n’ont pas été suivis d’une participation accumulée des femmes sur le marché du travail. Cela suggère l’existence de barrières structurelles et systémiques qui limitent l’accès des femmes à l’emploi rémunéré et leur participation active à l’économie  ».

Bien que le commerce international ait souvent des répercussions bénéfiques sur l'économie nationale, son influence sur les femmes est multifacette. Alors que le commerce peut contribuer à améliorer les conditions de vie des femmes, à créer de nouveaux postes et à accroître leur capacité de négociation, il peut également entraîner des pertes d'emplois et une concentration dans des secteurs peu qualifiés.

Des études montrent que «  l’expansion du commerce dans la région MENA conduit souvent à une baisse de la participation des femmes à la population active ou à une diminution des salaires, sans effet significatif sur l’informalité  ». En revanche, dans d’autres régions comme l’Amérique latine, le commerce a généralement eu un impact positif sur l’emploi des femmes.

Le rapport met également en évidence que l'augmentation de l'exposition aux exportations a parfois conduit à une diminution de l'emploi des femmes dans certains secteurs, en particulier dans les industries manufacturières où les femmes étaient déjà actives. Cela met en lumière l'importance de développer des politiques commerciales qui tiennent compte des disparités de genre et visent à favoriser une croissance inclusive et juste.

Bien que des avancées aient été réalisées dans le domaine de l'éducation et de l'accès aux technologies, le commerce n'a pas permis de diminuer le chômage des jeunes femmes dans la région MENA. En fait, une plus grande intégration dans le commerce international a souvent amplifié les inégalités de genre sur le marché du travail, avec des taux de chômage nettement plus élevés chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes.

Le rapport met en évidence «  les défis auxquels sont confrontées les jeunes femmes dans la région MENA, notamment des taux de chômage élevés et une participation relativement faible à la population active  ». En dépit des progrès réalisés dans le domaine de l'éducation et de l'accessibilité aux technologies de l'information et de la communication (TIC), de nombreuses jeunes femmes demeurent exclues du marché du travail formel et font face à des défis pour obtenir un emploi décent.

Pour résoudre ce paradoxe persistant, des politiques déterminées sont indispensables. Les parties concernées doivent prendre des mesures pour réduire les écarts entre les sexes sur le marché du travail, intégrer la dimension de genre dans les accords commerciaux et les politiques, et investir dans des infrastructures et des compétences favorisant la mobilité des travailleuses.

Le rapport est également en avant «  l’importance de mettre en œuvre des politiques visant à promouvoir une croissance inclusive et équitable, en veillant à ce que les femmes bénéficient pleinement des opportunités offertes par le commerce international  ». 

Ces actions pourraient englober des initiatives de formation professionnelle, des dispositifs de soutien à l'entrepreneuriat féminin et des politiques visant à faciliter une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale pour les femmes.

Le paradoxe persistant de l'égalité des sexes dans la région MENA constitue un défi majeur pour le développement économique et social de cette région. Cependant, en identifiant les causes profondes de ces disparités et en mettant en place des politiques spécifiques, il est possible de favoriser une reprise inclusive et de progresser vers une véritable égalité des sexes sur le marché du travail. Les femmes de la région MENA méritent des opportunités équitables et ne devraient pas avoir à attendre des décennies pour réaliser une authentique égalité des chances.