Par Abdeslam Seddiki.
Fait inédit, c’est pour la première fois, le calendrier électoral aidant, qu’on organise trois consultations différentes dans le même jour. Pour la première fois également, le vote se déroule en dehors du vendredi.
On aura bien sûr toute la latitude pour évaluer ces changements pour savoir ce qu’ils ont apporté de bon pour notre pays et relever leurs limites afin de rectifier le tir à l’avenir.
Mais ce qui a marqué le plus ces élections, outre l’adoption d’un nouveau quotient électoral, c’est le fait qu’elles se soient déroulées dans un contexte extrêmement difficile, celui de cocid-19 avec toutes les contraintes et restrictions dues au respect des mesures préventives édictées par les autorités. Il aura fallu aux partis politiques en lice de s’y adapter.
A ce niveau, nous pouvons dire que ces partis ont pu relever le défi en mettant à profit les acquis du numérique et de l’expérience acquise en matière de travail à distance. Ainsi, dans les zones urbaines, nous avons assisté à un recours massif à l’usage des réseaux sociaux pour faire connaitre les candidats et les programmes des différents partis politiques. Il ne manquera que l’usage du vote électronique pour être en harmonie avec ces mutations qualitatives.
Si les conditions ne sont pas encore réunies pour franchir ce pas, Il n’est pas exclu, au rythme avec lequel la société se numérise, de faire ce saut au cours des prochaines élections.
Tout le monde attend les résultats définitifs de ces consultations notamment au niveau des législatives. En l’absence de sondages fiables, chacun y va de ses propres pronostics, en donnant libre cours à son imagination et à ses préférences. De notre point de vue, nous pensons que ces consultations se joueront sur la base de deux variables qui sont pour le moment des inconnues : le taux de participation et le vote sanction.
Concernant le taux de participation, il y a des éléments qui plaident pour un taux élevé et des éléments qui plaident pour le contraire. Si on arrive à égaler, voire dépasser le taux de 2015 (élections locales) et de 2016 (législatives), ça serait une prouesse pour le pays et un coup de pouce pour les partis appartenant à la mouvance démocratique de gauche.
Car, faut-il le rappeler, ce sont les partis de gauche, qui ont le plus pâti de l’abstention. Les partis de droite généralement riches et bénéficiant de soutiens massifs des milieux de l’argent, comptent sur le marché en recrutant des intermédiaires spécialisés dans « l’achat des voix ». De tels « partis » n’ont même pas besoin de militants : juste une enseigne et l’argent fait le reste.
C’est monnaie courante au cours des dernières législatures. Et il semble aujourd’hui, d’après les informations qui circulent à ce sujet, que ce marché électoral, ait atteint des proportions inédites. C’est à celui qui mise le plus de rafler la mise. Pour les organisations relevant de la mouvance islamiste, elles ont aussi leurs propres moyens de séduction : la bienfaisance et autres techniques « anesthésiantes » de la conscience sociale.
Pour ce qui est du vote sanction, eu égard à la confusion du paysage politique et à la motivation du vote, il est généralement limité. Il ne peut venir que des électeurs appartenant à la classe moyenne et aux personnes éclairées de la société.
Or, ce sont ces milieux qui alimentent jusqu’à présent les rangs des abstentionnistes. Avec deux millions de nouveaux inscrits sur les listes électorales, en majorité des jeunes, peut-on s’attendre à un sursaut qui serait de nature à créer la surprise et à chambouler l’ordre partisan existant ?
C’est là où réside le grand enjeu de ces élections. Il faut que l’ensemble des électrices et électeurs se rendent à l’évidence que la voix de chacun compte et que l’abstention ne fait que servir les ennemis de la démocratie et de ceux qui se nourrissent du sang et de la sueur du peuple. Faut-il rappeler que le droit du vote n’est devenu un acquis démocratique qu’après de longues et âpres luttes ayant conduit parfois à l’effusion du sang.
Et il est bien regrettable de ne pas s’en servir comme il se doit. Boycotter les élections, sous prétexte que les jeux sont pipés, que les élus n’ont pas de pouvoir réel, ou que tous les partis seraient domestiqués et ne servent plus à rien … n’est pas une position fondée et soutenable.
Au contraire, c’est en votant et en s’exprimant massivement que la volonté populaire s’imposera, que l’on pourra combattre toutes les dérives constatées ici et là, que l’on parviendra à barrer la route aux acheteurs des voix et aux vendeurs des illusions.
La démocratie parfaite n’existe nulle part. C’est un combat permanent et un processus qui connait des moments de flux et de reflux, des avancées et des reculs. La veille et la vigilance doivent être de mise. Le changement est à ce prix. En empruntant la seule voie démocratique aussi sinueuse soit-elle. Celle-ci passe nécessairement par les urnes. Voilà un rendez-vous avec l’Histoire à ne pas manquer !
Par Abdeslam Seddiki.
On aura bien sûr toute la latitude pour évaluer ces changements pour savoir ce qu’ils ont apporté de bon pour notre pays et relever leurs limites afin de rectifier le tir à l’avenir.
Mais ce qui a marqué le plus ces élections, outre l’adoption d’un nouveau quotient électoral, c’est le fait qu’elles se soient déroulées dans un contexte extrêmement difficile, celui de cocid-19 avec toutes les contraintes et restrictions dues au respect des mesures préventives édictées par les autorités. Il aura fallu aux partis politiques en lice de s’y adapter.
A ce niveau, nous pouvons dire que ces partis ont pu relever le défi en mettant à profit les acquis du numérique et de l’expérience acquise en matière de travail à distance. Ainsi, dans les zones urbaines, nous avons assisté à un recours massif à l’usage des réseaux sociaux pour faire connaitre les candidats et les programmes des différents partis politiques. Il ne manquera que l’usage du vote électronique pour être en harmonie avec ces mutations qualitatives.
Si les conditions ne sont pas encore réunies pour franchir ce pas, Il n’est pas exclu, au rythme avec lequel la société se numérise, de faire ce saut au cours des prochaines élections.
Tout le monde attend les résultats définitifs de ces consultations notamment au niveau des législatives. En l’absence de sondages fiables, chacun y va de ses propres pronostics, en donnant libre cours à son imagination et à ses préférences. De notre point de vue, nous pensons que ces consultations se joueront sur la base de deux variables qui sont pour le moment des inconnues : le taux de participation et le vote sanction.
Concernant le taux de participation, il y a des éléments qui plaident pour un taux élevé et des éléments qui plaident pour le contraire. Si on arrive à égaler, voire dépasser le taux de 2015 (élections locales) et de 2016 (législatives), ça serait une prouesse pour le pays et un coup de pouce pour les partis appartenant à la mouvance démocratique de gauche.
Car, faut-il le rappeler, ce sont les partis de gauche, qui ont le plus pâti de l’abstention. Les partis de droite généralement riches et bénéficiant de soutiens massifs des milieux de l’argent, comptent sur le marché en recrutant des intermédiaires spécialisés dans « l’achat des voix ». De tels « partis » n’ont même pas besoin de militants : juste une enseigne et l’argent fait le reste.
C’est monnaie courante au cours des dernières législatures. Et il semble aujourd’hui, d’après les informations qui circulent à ce sujet, que ce marché électoral, ait atteint des proportions inédites. C’est à celui qui mise le plus de rafler la mise. Pour les organisations relevant de la mouvance islamiste, elles ont aussi leurs propres moyens de séduction : la bienfaisance et autres techniques « anesthésiantes » de la conscience sociale.
Pour ce qui est du vote sanction, eu égard à la confusion du paysage politique et à la motivation du vote, il est généralement limité. Il ne peut venir que des électeurs appartenant à la classe moyenne et aux personnes éclairées de la société.
Or, ce sont ces milieux qui alimentent jusqu’à présent les rangs des abstentionnistes. Avec deux millions de nouveaux inscrits sur les listes électorales, en majorité des jeunes, peut-on s’attendre à un sursaut qui serait de nature à créer la surprise et à chambouler l’ordre partisan existant ?
C’est là où réside le grand enjeu de ces élections. Il faut que l’ensemble des électrices et électeurs se rendent à l’évidence que la voix de chacun compte et que l’abstention ne fait que servir les ennemis de la démocratie et de ceux qui se nourrissent du sang et de la sueur du peuple. Faut-il rappeler que le droit du vote n’est devenu un acquis démocratique qu’après de longues et âpres luttes ayant conduit parfois à l’effusion du sang.
Et il est bien regrettable de ne pas s’en servir comme il se doit. Boycotter les élections, sous prétexte que les jeux sont pipés, que les élus n’ont pas de pouvoir réel, ou que tous les partis seraient domestiqués et ne servent plus à rien … n’est pas une position fondée et soutenable.
Au contraire, c’est en votant et en s’exprimant massivement que la volonté populaire s’imposera, que l’on pourra combattre toutes les dérives constatées ici et là, que l’on parviendra à barrer la route aux acheteurs des voix et aux vendeurs des illusions.
La démocratie parfaite n’existe nulle part. C’est un combat permanent et un processus qui connait des moments de flux et de reflux, des avancées et des reculs. La veille et la vigilance doivent être de mise. Le changement est à ce prix. En empruntant la seule voie démocratique aussi sinueuse soit-elle. Celle-ci passe nécessairement par les urnes. Voilà un rendez-vous avec l’Histoire à ne pas manquer !
Par Abdeslam Seddiki.