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Dr Samir BELAHSEN
« Toute littérature est assaut contre la frontière »
Franz Kafka
« La souffrance a pondu l’œuf, la parole le fera éclore. »
Proverbe Malien
Franz Kafka
« La souffrance a pondu l’œuf, la parole le fera éclore. »
Proverbe Malien
Les derniers militaires français de la force Barkhane ont quitté lundi 15 Aout le Mali après neuf ans de présence.
Les relations houleuses entre Paris et le nouveau pouvoir à Bamako que la France qualifie de Junte militaire arrivent au conseil de sécurité. C’est le ministre Malien des affaires étrangères qui vient de saisir la présidence du conseil de sécurité.
Le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a donc franchi la frontière entre le Mali et le Niger.
Le Niger aurait donc accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey avec l'appui de 250 soldats pour d’éventuelles opérations militaires à la frontière malienne.
Le Tchad continuerait à héberger une force française à N'Djamena et au BurKuna la France compte conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou. Paris serait toujours en discussions avec d'autres pays d'Afrique de l'Ouest pour « proposer » un « appui » on parle beaucoup du golfe de Guinée.
Les interventions militaires françaises devraient selon Emmanuel Macron évoluer vers des dispositifs moins posés et moins exposés. Il faut dire que des dispositifs posés, personne n’en veut ou presque.
Le retrait du Mali sonnerait donc la fin de tout engagement d’ampleur.
Au départ, c’était l'opération Serval lancée en janvier 2013 contre les groupes djihadistes qui avaient conquis le nord du pays et qui, nous disait-on, menaçaient de descendre sur Bamako, la capitale.
En août 2014 c’est devenu Barkhane, opération visant les djihadistes disséminés dans les pays de la bande sahélo-saharienne.
Mon ami, Ahmed Naji, a expliqué avec tout l’art et l’audace qu’on lui connait et reconnait, la complexité historico-ethnique du Mali qui a été largement exploitée et alimentée par les intrus : France, Qaeda et Daech. (Lien : Françafrique : le Mali, c’est fini)
Il a soulevé une question que les médias Français n’arrêtent pas de poser sans y apporter les réponses suffisantes :
Pourquoi ce « sentiment anti-français » un peu partout en Afrique ?
D’abord, déjà dans les termes de la question, il y a une odeur nauséabonde, un racisme à peine camouflé. On préjuge que les Africains n’ont qu’un sentiment, ils n’ont aucune rationalité.
L’Africain serait incapable de constater, d’analyser et de choisir. Quitte à faire le mauvais choix…
L’Africain n’aurait que des impressions qui induisent des sentiments.
Il n’aurait que des sentiments encouragés par des forces étrangères ennemies : Russes, Chinoises, Turques et même Marocaines, sud-africaines ou Nigérianes.
Ces forces n’auraient que des intérêts à défendre. Les hommes d’affaires, l’armée et la diplomatie Français quant à eux, ils ne font que défendre le droit et la civilisation et lutter contre le Djihadisme et la barbarie.
Il va sans dire que le rôle des services de renseignement, entreprises multinationales et des barbouzes n’est que du soutien…
Pour avoir de bonnes réponses, il faudrait commencer par poser les bonnes questions.
Les bonnes questions seraient, à mon sens, de l’ordre :
Pourquoi les Africains ne veulent plus de l’hégémonie Française ? Pourquoi on n’arrive pas à dépasser les problèmes du passé colonial (Algérie) et post colonial (Nigéria). Pourquoi certains regardent du côté du Commonwealth, d’autres vers des forces antioccidentales quand d’autres préfèrent tromper la France en coopérant avec des pays du sud ? Je crois que certaines élites politiques et médiatiques ont développé depuis longtemps un certain regard hautain, une certaine idée de la France, une idée certaine de l’Afrique et une certaine idée de la coopération possible.
L’histoire a fait que c’est devenu une partie importante du récit national.
Je ne nierais pas que certains régimes Africains ont joué le jeu, ont même profité du jeu et l’ont fait perdurer…
Maintenant il faut l’avouer, il y a des régimes qui hésitent, des nouveaux partenaires qui se proposent, une sorte de concurrence s’installe, le Monde bouge et bougera.
La relation France – Afrique a longtemps reposé sur des réseaux dissimulés et extra-diplomatiques, allant jusqu'à une ingérence française directe dans les affaires intérieures d'anciennes colonies, avec ou non la complicité d'une partie d'élites locales.
Pierre Péan avait découvert et analysé les rouages de ce qu’on avait appelé la Françafrique dans les années 1970. Rappelons-nous aussi l'enquête judiciaire de l'affaire Elf dix ans plus tard.
Dans les années 90, rappelons-nous le soutien apporté aux Hutu responsables du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.
Dans la dernière décennie rappelons-nous les interventions militaires en Côte d'Ivoire et en Centrafrique.
Tout ça, ce ne sont ni des impressions ni des sentiments, on parlerait plutôt de faits et de ressentiments.
Les sentiments que les Africains ont, ils les ont pour ce que la France a offert de plus beau et de plus noble, la France des lumières, Molière, Baudelaire, Voltaire, Cézanne, Monet, Jean Nouvel, Zidane et même Mbappé.
L’histoire nous renseigne qu’il en est de même pour tous les empires : derrière la face dorée des réalisations les plus nobles pour la science, la littérature et l’art ; il y a des aspects criminels, inhumains et souvent inavouables.
Les relations houleuses entre Paris et le nouveau pouvoir à Bamako que la France qualifie de Junte militaire arrivent au conseil de sécurité. C’est le ministre Malien des affaires étrangères qui vient de saisir la présidence du conseil de sécurité.
Le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a donc franchi la frontière entre le Mali et le Niger.
Le Niger aurait donc accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey avec l'appui de 250 soldats pour d’éventuelles opérations militaires à la frontière malienne.
Le Tchad continuerait à héberger une force française à N'Djamena et au BurKuna la France compte conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou. Paris serait toujours en discussions avec d'autres pays d'Afrique de l'Ouest pour « proposer » un « appui » on parle beaucoup du golfe de Guinée.
Les interventions militaires françaises devraient selon Emmanuel Macron évoluer vers des dispositifs moins posés et moins exposés. Il faut dire que des dispositifs posés, personne n’en veut ou presque.
Le retrait du Mali sonnerait donc la fin de tout engagement d’ampleur.
Au départ, c’était l'opération Serval lancée en janvier 2013 contre les groupes djihadistes qui avaient conquis le nord du pays et qui, nous disait-on, menaçaient de descendre sur Bamako, la capitale.
En août 2014 c’est devenu Barkhane, opération visant les djihadistes disséminés dans les pays de la bande sahélo-saharienne.
Mon ami, Ahmed Naji, a expliqué avec tout l’art et l’audace qu’on lui connait et reconnait, la complexité historico-ethnique du Mali qui a été largement exploitée et alimentée par les intrus : France, Qaeda et Daech. (Lien : Françafrique : le Mali, c’est fini)
Il a soulevé une question que les médias Français n’arrêtent pas de poser sans y apporter les réponses suffisantes :
Pourquoi ce « sentiment anti-français » un peu partout en Afrique ?
D’abord, déjà dans les termes de la question, il y a une odeur nauséabonde, un racisme à peine camouflé. On préjuge que les Africains n’ont qu’un sentiment, ils n’ont aucune rationalité.
L’Africain serait incapable de constater, d’analyser et de choisir. Quitte à faire le mauvais choix…
L’Africain n’aurait que des impressions qui induisent des sentiments.
Il n’aurait que des sentiments encouragés par des forces étrangères ennemies : Russes, Chinoises, Turques et même Marocaines, sud-africaines ou Nigérianes.
Ces forces n’auraient que des intérêts à défendre. Les hommes d’affaires, l’armée et la diplomatie Français quant à eux, ils ne font que défendre le droit et la civilisation et lutter contre le Djihadisme et la barbarie.
Il va sans dire que le rôle des services de renseignement, entreprises multinationales et des barbouzes n’est que du soutien…
Pour avoir de bonnes réponses, il faudrait commencer par poser les bonnes questions.
Les bonnes questions seraient, à mon sens, de l’ordre :
Pourquoi les Africains ne veulent plus de l’hégémonie Française ? Pourquoi on n’arrive pas à dépasser les problèmes du passé colonial (Algérie) et post colonial (Nigéria). Pourquoi certains regardent du côté du Commonwealth, d’autres vers des forces antioccidentales quand d’autres préfèrent tromper la France en coopérant avec des pays du sud ? Je crois que certaines élites politiques et médiatiques ont développé depuis longtemps un certain regard hautain, une certaine idée de la France, une idée certaine de l’Afrique et une certaine idée de la coopération possible.
L’histoire a fait que c’est devenu une partie importante du récit national.
Je ne nierais pas que certains régimes Africains ont joué le jeu, ont même profité du jeu et l’ont fait perdurer…
Maintenant il faut l’avouer, il y a des régimes qui hésitent, des nouveaux partenaires qui se proposent, une sorte de concurrence s’installe, le Monde bouge et bougera.
La relation France – Afrique a longtemps reposé sur des réseaux dissimulés et extra-diplomatiques, allant jusqu'à une ingérence française directe dans les affaires intérieures d'anciennes colonies, avec ou non la complicité d'une partie d'élites locales.
Pierre Péan avait découvert et analysé les rouages de ce qu’on avait appelé la Françafrique dans les années 1970. Rappelons-nous aussi l'enquête judiciaire de l'affaire Elf dix ans plus tard.
Dans les années 90, rappelons-nous le soutien apporté aux Hutu responsables du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.
Dans la dernière décennie rappelons-nous les interventions militaires en Côte d'Ivoire et en Centrafrique.
Tout ça, ce ne sont ni des impressions ni des sentiments, on parlerait plutôt de faits et de ressentiments.
Les sentiments que les Africains ont, ils les ont pour ce que la France a offert de plus beau et de plus noble, la France des lumières, Molière, Baudelaire, Voltaire, Cézanne, Monet, Jean Nouvel, Zidane et même Mbappé.
L’histoire nous renseigne qu’il en est de même pour tous les empires : derrière la face dorée des réalisations les plus nobles pour la science, la littérature et l’art ; il y a des aspects criminels, inhumains et souvent inavouables.