Emilie Colnot, diététicienne-nutritionniste vous donne à travers cette interview des conseils faciles à respecter pour adopter une meilleure hygiène de vie.
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle Emilie COLNOT, je suis diététicienne nutritionniste depuis septembre 2021, et ait créé mon entreprise en mars 2022 pour exercer mon activité en libéral. Je suis titulaire d’un Bachelor en diététique et nutrition appliquée, je suis formée à l’éducation thérapeutique du patient et à l’accompagnement nutritionnel de la santé de la femme. Je suis une épicurienne et passionnée de la nutrition et de la santé.
Pourquoi avez-vous fait de la diététique ?
J’ai commencé à vraiment m’intéresser à la nutrition dès que j’ai rencontré des problèmes de ce point de vue. Suite à une inflammation de l’estomac qui a duré plusieurs semaines, j’ai arrêté de manger parce que plus rien ne passait et j’avais peur d’être malade. Puis, j’ai perdu 6 kg à ce moment-là, assez rapidement. 6 kg perdus, j’étais contente, plus mince, plus belle comme je le croyais.
Du coup, même si mon estomac allait mieux, je continuais de ne plus rien manger pour garder ce poids. Mais évidemment, c’était compliqué à tenir, alors je faisais le yoyo entre les compulsions alimentaires et les périodes de restriction. J’ai fini par perdre complètement mes règles. La panique. Je le vivais assez mal car je ne me sentais plus vraiment « femme ».
Puis j’ai repris 2-3 kg, j’ai culpabilisé, donc j’ai encore moins mangé. Mais aucune perte de poids, toujours pas de règles qui apparaissent, constamment frigorifiée, et ça pendant le confinement donc aucune échappatoire. Alors je me suis faite une raison, c’était peut-être que je devais être comme ça.
Alors, j’ai recommencé à manger un peu, tout en faisant du sport à la maison, et au final j’ai remangé de plus en plus, progressivement, je me suis autorisée plus de plaisir, et j’ai repris en tout, jusqu’à aujourd’hui entre 8 et 11 kg. Lors de cette période, je me suis donc énormément intéressée à la nutrition, ce que je pouvais faire pour améliorer mon état, les aliments plus simples à digérer, ce que je devais manger pour être en bonne santé (et maigrir au début on ne va pas se le cacher…).
Je me suis beaucoup renseignée sur Instagram où je suivais pas mal de diététiciens qui donnaient des conseils. Et au fil du temps, cela m’a intéressé de plus en plus. Donc, juste après ma première année de licence, j’ai choisi de me réorienter et de me tourner vers la diététique, puisque cela rassemblait mon intérêt fort pour la santé, et mon goût pour la diététique. Et dès les premiers cours, j’ai su que j’étais à ma place !
Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le métier de diététicienne ?
Le métier de diététicien consiste à apporter des conseils, des astuces diététiques à un patient dans le but de prévenir un problème de santé, ou améliorer son état de santé s’il présente des troubles ou pathologies. Pour moi, un diététicien se doit aussi d’accompagner tout au long du processus, le patient jusqu’à ce qu’il atteigne ses objectifs santé et qu’il se sente autonome pour pouvoir continuer sans moi. Parfois, les changements peuvent être assez difficiles à mettre en place, il est donc important pour moi, d’accompagner et de tenir la main à mes patients pendant tout le temps où ils en ressentent le besoin.
Selon vous, qu’est-ce que le diététicien peut apporter à un patient ?
Tout dépend du patient et des besoins qu’il exprime. Personnellement, pour chaque consultation, je me promets d’écouter attentivement mon patient, de lui apporter de la bienveillance, de la patience et de la tolérance. Je trouve très important qu’un patient se sente écouté et compris. Egalement, je cherche toujours à apporter des conseils les plus faciles possibles à mettre en place pour mon patient ; inutile pour moi de proposer des choses à mettre en place qui vont demander trop de réflexion, de temps et de pression au patient, car sur le long terme, il abandonnera. Lors de mes consultations, je cherche toujours à apporter au patient une certaine légèreté sur l’alimentation, c’est-à-dire, de lâcher toute cette pression des régimes, du corps parfait et de l’alimentation parfaite.
Le diététicien peut permettre à un patient de retrouver un équilibre alimentaire qui lui convient, améliorer son comportement alimentaire, sa relation à la nourriture et à son corps, d’améliorer certains points d’une pathologie, par exemple réduire le taux de cholestérol, stabiliser un diabète, réduire les troubles digestifs, être moins fatigué, mieux dormir, limiter les douleurs liées au syndrome prémenstruel, diminuer les symptômes liés à l’endométriose, au SOPK, améliorer la fertilité lors de projet de grossesse, accompagner le sportif dans l’obtention d’une alimentation adaptée à ses besoins, et d’autres encore…
Quand avez-vous créé votre page Instagram ? Et c’était quoi votre but au début ?
J’ai créé ma page Instagram dans les premiers mois de ma première année de BTS diététique, en novembre 2019. Ce compte Instagram était un peu comme mon livre de recettes, il me permettait de rassembler toutes celles que je faisais au quotidien, et dès que j’avais un manque d’idées, je me tournais vers mon compte pour me rappeler de ce que j’avais déjà fait et que j’aimais ; c’était, à la base, plutôt un compte de cuisine. Mais à ce moment-là, je n’étais pas vraiment régulière, je ne postais que de temps en temps. Puis, en octobre 2021, dès l’obtention de mon diplôme de diététicienne et dès que je me suis débarrassée du stress des examens, j’ai commencé à me lancer vraiment sur Instagram, de façon vraiment régulière. Et maintenant, le but de mon compte Instagram est plutôt d’aider et d’apporter des conseils aux personnes qui s’intéressent à la nutrition et qui ont besoin d’aide et recherchent des informations. Mon seul objectif, c’est de planter plein de petites graines dans la tête de mes abonnés pour leur permettre de retrouver une alimentation qui leur ressemble.
Nous remarquons que vous partagez beaucoup de contenu intéressant sur votre page, comment vous conciliez entre la gestion de votre page et votre vie privée ?
Pour être très honnête, au début, c’est compliqué. Il faut le temps de trouver son équilibre et l’organisation qui nous convient. Il m’arrive souvent de créer mes publications le soir avant de dormir, car la journée parfois le temps me manque, ou de les créer le Week-end, pareil par manque de temps la semaine. Donc forcément, c’est compliqué à gérer quand on ne voit que son entourage le Week-end et qu’on finit par travailler, c’est dur à comprendre pour eux. Mais j’ai de la chance qu’ils soient compréhensifs et qu’avec le temps, ils aient compris que c’était important pour moi et que ça faisait partie de mon travail. De toute façon, quand on a son entreprise, c’est compliqué de séparer la vie professionnelle et la vie personnelle ; on pense tout le temps à ce qu’on peut faire de plus, ou de moins, et c’est pareil pour la gestion d’une page Instagram, on réfléchit sans arrêt à des sujets de publications, comment les présenter, etc… Mais avec le temps, j’arrive de plus en plus à m’organiser et à gérer mon temps.
Je m’appelle Emilie COLNOT, je suis diététicienne nutritionniste depuis septembre 2021, et ait créé mon entreprise en mars 2022 pour exercer mon activité en libéral. Je suis titulaire d’un Bachelor en diététique et nutrition appliquée, je suis formée à l’éducation thérapeutique du patient et à l’accompagnement nutritionnel de la santé de la femme. Je suis une épicurienne et passionnée de la nutrition et de la santé.
Pourquoi avez-vous fait de la diététique ?
J’ai commencé à vraiment m’intéresser à la nutrition dès que j’ai rencontré des problèmes de ce point de vue. Suite à une inflammation de l’estomac qui a duré plusieurs semaines, j’ai arrêté de manger parce que plus rien ne passait et j’avais peur d’être malade. Puis, j’ai perdu 6 kg à ce moment-là, assez rapidement. 6 kg perdus, j’étais contente, plus mince, plus belle comme je le croyais.
Du coup, même si mon estomac allait mieux, je continuais de ne plus rien manger pour garder ce poids. Mais évidemment, c’était compliqué à tenir, alors je faisais le yoyo entre les compulsions alimentaires et les périodes de restriction. J’ai fini par perdre complètement mes règles. La panique. Je le vivais assez mal car je ne me sentais plus vraiment « femme ».
Puis j’ai repris 2-3 kg, j’ai culpabilisé, donc j’ai encore moins mangé. Mais aucune perte de poids, toujours pas de règles qui apparaissent, constamment frigorifiée, et ça pendant le confinement donc aucune échappatoire. Alors je me suis faite une raison, c’était peut-être que je devais être comme ça.
Alors, j’ai recommencé à manger un peu, tout en faisant du sport à la maison, et au final j’ai remangé de plus en plus, progressivement, je me suis autorisée plus de plaisir, et j’ai repris en tout, jusqu’à aujourd’hui entre 8 et 11 kg. Lors de cette période, je me suis donc énormément intéressée à la nutrition, ce que je pouvais faire pour améliorer mon état, les aliments plus simples à digérer, ce que je devais manger pour être en bonne santé (et maigrir au début on ne va pas se le cacher…).
Je me suis beaucoup renseignée sur Instagram où je suivais pas mal de diététiciens qui donnaient des conseils. Et au fil du temps, cela m’a intéressé de plus en plus. Donc, juste après ma première année de licence, j’ai choisi de me réorienter et de me tourner vers la diététique, puisque cela rassemblait mon intérêt fort pour la santé, et mon goût pour la diététique. Et dès les premiers cours, j’ai su que j’étais à ma place !
Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le métier de diététicienne ?
Le métier de diététicien consiste à apporter des conseils, des astuces diététiques à un patient dans le but de prévenir un problème de santé, ou améliorer son état de santé s’il présente des troubles ou pathologies. Pour moi, un diététicien se doit aussi d’accompagner tout au long du processus, le patient jusqu’à ce qu’il atteigne ses objectifs santé et qu’il se sente autonome pour pouvoir continuer sans moi. Parfois, les changements peuvent être assez difficiles à mettre en place, il est donc important pour moi, d’accompagner et de tenir la main à mes patients pendant tout le temps où ils en ressentent le besoin.
Selon vous, qu’est-ce que le diététicien peut apporter à un patient ?
Tout dépend du patient et des besoins qu’il exprime. Personnellement, pour chaque consultation, je me promets d’écouter attentivement mon patient, de lui apporter de la bienveillance, de la patience et de la tolérance. Je trouve très important qu’un patient se sente écouté et compris. Egalement, je cherche toujours à apporter des conseils les plus faciles possibles à mettre en place pour mon patient ; inutile pour moi de proposer des choses à mettre en place qui vont demander trop de réflexion, de temps et de pression au patient, car sur le long terme, il abandonnera. Lors de mes consultations, je cherche toujours à apporter au patient une certaine légèreté sur l’alimentation, c’est-à-dire, de lâcher toute cette pression des régimes, du corps parfait et de l’alimentation parfaite.
Le diététicien peut permettre à un patient de retrouver un équilibre alimentaire qui lui convient, améliorer son comportement alimentaire, sa relation à la nourriture et à son corps, d’améliorer certains points d’une pathologie, par exemple réduire le taux de cholestérol, stabiliser un diabète, réduire les troubles digestifs, être moins fatigué, mieux dormir, limiter les douleurs liées au syndrome prémenstruel, diminuer les symptômes liés à l’endométriose, au SOPK, améliorer la fertilité lors de projet de grossesse, accompagner le sportif dans l’obtention d’une alimentation adaptée à ses besoins, et d’autres encore…
Quand avez-vous créé votre page Instagram ? Et c’était quoi votre but au début ?
J’ai créé ma page Instagram dans les premiers mois de ma première année de BTS diététique, en novembre 2019. Ce compte Instagram était un peu comme mon livre de recettes, il me permettait de rassembler toutes celles que je faisais au quotidien, et dès que j’avais un manque d’idées, je me tournais vers mon compte pour me rappeler de ce que j’avais déjà fait et que j’aimais ; c’était, à la base, plutôt un compte de cuisine. Mais à ce moment-là, je n’étais pas vraiment régulière, je ne postais que de temps en temps. Puis, en octobre 2021, dès l’obtention de mon diplôme de diététicienne et dès que je me suis débarrassée du stress des examens, j’ai commencé à me lancer vraiment sur Instagram, de façon vraiment régulière. Et maintenant, le but de mon compte Instagram est plutôt d’aider et d’apporter des conseils aux personnes qui s’intéressent à la nutrition et qui ont besoin d’aide et recherchent des informations. Mon seul objectif, c’est de planter plein de petites graines dans la tête de mes abonnés pour leur permettre de retrouver une alimentation qui leur ressemble.
Nous remarquons que vous partagez beaucoup de contenu intéressant sur votre page, comment vous conciliez entre la gestion de votre page et votre vie privée ?
Pour être très honnête, au début, c’est compliqué. Il faut le temps de trouver son équilibre et l’organisation qui nous convient. Il m’arrive souvent de créer mes publications le soir avant de dormir, car la journée parfois le temps me manque, ou de les créer le Week-end, pareil par manque de temps la semaine. Donc forcément, c’est compliqué à gérer quand on ne voit que son entourage le Week-end et qu’on finit par travailler, c’est dur à comprendre pour eux. Mais j’ai de la chance qu’ils soient compréhensifs et qu’avec le temps, ils aient compris que c’était important pour moi et que ça faisait partie de mon travail. De toute façon, quand on a son entreprise, c’est compliqué de séparer la vie professionnelle et la vie personnelle ; on pense tout le temps à ce qu’on peut faire de plus, ou de moins, et c’est pareil pour la gestion d’une page Instagram, on réfléchit sans arrêt à des sujets de publications, comment les présenter, etc… Mais avec le temps, j’arrive de plus en plus à m’organiser et à gérer mon temps.
Que souhaitez-vous transmettre à travers votre page ?
Sur ma page Instagram, je souhaite transmettre plusieurs choses :
Apporter de la légèreté et de la liberté dans le but de contrer tous les régimes, tous les conseils très stricts, les règles qu’on peut voir sur l’alimentation du type : « ne mange pas ça, ça fait grossir », les recettes « healthy » qui, pour moi, sont juste du marketing, jouent sur la conscience et la culpabilité de la personne. Contrer tous les professionnels culpabilisants. Je vois et j’ai plein de retours de personnes qui me disent « je suis allée voir un(e) diététicien(ne), il/elle m’a dit que j’étais trop grosse, et que je devais faire tant de kg » et je ne veux pas que le monde ait cette vision du professionnel de la diététique, parce que ce n’est pas censé être ça. Pour moi, un bon diététicien, c’est un professionnel qui va encourager, accompagner, être tolérant, bienveillant envers son patient. Un patient qui vient vous voir en consultation porte déjà trop de culpabilité sur son dos, donc mon but en tant que professionnel c’est juste d’alléger le poids qu’ils ont, et de les rassurer. De montrer que « alimentation équilibrée » et « plaisir » ne sont pas incompatibles. De toute façon, si dans votre tête, « alimentation équilibrée » rime avec « fade », vous n’allez pas tenir sur le long terme, donc c’est important de montrer que dans une alimentation équilibrée, on peut prendre du plaisir et se régaler. Apporter des connaissances et des conseils : je pars du principe que si la personne comprend pourquoi elle met quelque chose en place, cela lui parlera beaucoup plus et aura davantage de sens pour elle, donc sera plus tenable pour elle. Tout ça dans le but que mes abonnés retrouvent un rapport avec l’alimentation sain, et qu’ils trouvent leur équilibre. Transmettre ma bienveillance. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, on voit beaucoup de corps « parfait », vie « parfaite » et on peut vite se sentir différent et complexé. Alors mon but, sur ma page c’est aussi de faire comprendre que chaque personne est différente, chaque corps est différent, qu’on n’est pas tous fait pour faire une taille 34, et qu’on est beau dans une taille 34 ou dans une taille 52. J’essaie de solliciter l’acceptation de soi. S’accepter ne veut pas dire se résigner. Ce n’est pas parce qu’on s’accepte, qu’on aime tout de soi, cela veut simplement dire qu’on arrête de lutter contre soi et sa nature, et qu’on accepte de vivre avec ces petites choses qu’on n’apprécie pas. Donner envie de manger des bonnes choses pour son corps et son esprit. Manger des brocolis parce qu’ils apportent des supers vitamines et minéraux, c’est une chose, mais manger des brocolis parce qu’on aime ça, qu’on en a envie en est une autre, et ça change beaucoup notre vision des choses et notre rapport à l’alimentation.
C’est quoi pour vous une bonne alimentation ?
Pour moi, une bonne alimentation est une alimentation qui va répondre aux besoins du corps et qui va répondre aussi aux besoins du cœur et de la tête. Un alimentation « parfaite » comme on peut l’entendre (en retirant tous les aliments de type produit sucré) va répondre seulement aux besoins du corps. Mais que fait-on des envies de manger en réponse à des émotions, à un besoin de réconfort ? C’est ce qui rend les régimes impossibles à tenir sur la durée. Pour moi, une bonne alimentation est une alimentation où on se sent libre. Libre de manger ce qu’on veut, quand on veut, et d’arrêter de se mettre la pression sur l’alimentation parfaite. C’est une alimentation sans règles, qui va répondre aux besoins du corps, du cœur, de la tête, et qui va être complètement instinctive, c’est-à-dire qu’on ne se pose plus dix mille questions pour savoir si manger le carré de chocolat qui est sur la table est vraiment raisonnable ou pas.
Pouvez-vous nous décrire comment se déroule une séance avec vous ?
Lors de la première consultation, je questionne le patient sur la raison de sa venue, ses attentes. Puis je m’intéresse au travail/études qu’il fait, s’il vit seul ou accompagné, s’il a des enfants ou pas. Cela me permet de savoir un petit peu l’organisation et le temps que peut avoir le patient. Je le questionne également sur son état de santé général : s’il présente des pathologies ou antécédents particuliers, s’il prend des traitements, s’il dort bien, s’il a des allergies ou intolérances. C’est important pour moi de savoir cela afin d’adapter mon discours et mes conseils en fonction des problématiques santé qu’il peut avoir.
Puis nous échangeons ensemble sur son histoire en fonction de sa problématique : des évènements particuliers, des régimes antérieurs, ou autre qui pourrait me permettre de comprendre aussi certains facteurs. Puis ensuite, on discute de l’alimentation, de son mode de vie, ses habitudes alimentaires ainsi que du comportement alimentaire.
Lors de mes consultations au cabinet, je ne pèse jamais le patient. Cela peut étonner pas mal de personnes, mais c’est un choix que j’ai fait dès le départ. Je ne le fais pas simplement parce que pour beaucoup de personnes, cela peut être angoissant, terrifiant voire anxiogène.Le but étant de ne pas confronter le patient au chiffre sur la balance, et à le détacher de celui-ci. L’objectif est de faire comprendre au patient que ce qui m’intéresse, et ce qui doit l’intéresser, n’est pas qu’il fasse 50 ou 90 kg, mais plutôt s’il se sent bien dans son corps, dans sa tête, dans sa vie sociale et dans son alimentation.
Et ce seront ces critères-ci, qui me permettront de savoir si l’accompagnement convient au patient ou pas. Il peut y avoir aussi le reflet dans le miroir qui peut être un critère pour le patient, mais en tout cas, le chiffre sur la balance est tellement instable qu’il est vite anxiogène. Egalement, j’ai pour habitude de ne pas féliciter une perte de poids ; toujours dans le but que le patient ne se définisse pas par cette perte de poids. Pourquoi ? Parce qu’imaginons, je félicite ce patient qui a perdu 5 kg en arrêtant de manger, je vais donc féliciter le patient de n’avoir rien mangé ? Donc que va-t-il faire à la suite ? Il va continuer d’arrêter de manger, parce que dans sa tête, cela lui apporte du bonheur. Mais ne rien manger n’est pas tenable et est mauvais pour la santé, donc il va remanger, reprendre du poids, il va se sentir nul parce qu’il a perdu cette récompense du poids, culpabiliser et se rabaisser. Et on va retourner dans un comportement alimentaire inadapté et parfois une alimentation qui va servir de réconfort à ces émotions désagréables. ? Ce que je vais féliciter, ce seront les actions qui ont été mises en place pour perdre ce poids : une alimentation qui répond mieux aux besoins du corps, de la tête et du cœur, l’écoute des sensations alimentaires, une meilleure gestion des émotions, et autre encore…
Merci Emilie, d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Nous sommes sûr que votre présentation de la Diététique de la Nutrition permettra de sensibiliser sur les enjeux qu'elles portent.
Bonne lecture,
Salma LABTAR
Sur ma page Instagram, je souhaite transmettre plusieurs choses :
Apporter de la légèreté et de la liberté dans le but de contrer tous les régimes, tous les conseils très stricts, les règles qu’on peut voir sur l’alimentation du type : « ne mange pas ça, ça fait grossir », les recettes « healthy » qui, pour moi, sont juste du marketing, jouent sur la conscience et la culpabilité de la personne. Contrer tous les professionnels culpabilisants. Je vois et j’ai plein de retours de personnes qui me disent « je suis allée voir un(e) diététicien(ne), il/elle m’a dit que j’étais trop grosse, et que je devais faire tant de kg » et je ne veux pas que le monde ait cette vision du professionnel de la diététique, parce que ce n’est pas censé être ça. Pour moi, un bon diététicien, c’est un professionnel qui va encourager, accompagner, être tolérant, bienveillant envers son patient. Un patient qui vient vous voir en consultation porte déjà trop de culpabilité sur son dos, donc mon but en tant que professionnel c’est juste d’alléger le poids qu’ils ont, et de les rassurer. De montrer que « alimentation équilibrée » et « plaisir » ne sont pas incompatibles. De toute façon, si dans votre tête, « alimentation équilibrée » rime avec « fade », vous n’allez pas tenir sur le long terme, donc c’est important de montrer que dans une alimentation équilibrée, on peut prendre du plaisir et se régaler. Apporter des connaissances et des conseils : je pars du principe que si la personne comprend pourquoi elle met quelque chose en place, cela lui parlera beaucoup plus et aura davantage de sens pour elle, donc sera plus tenable pour elle. Tout ça dans le but que mes abonnés retrouvent un rapport avec l’alimentation sain, et qu’ils trouvent leur équilibre. Transmettre ma bienveillance. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, on voit beaucoup de corps « parfait », vie « parfaite » et on peut vite se sentir différent et complexé. Alors mon but, sur ma page c’est aussi de faire comprendre que chaque personne est différente, chaque corps est différent, qu’on n’est pas tous fait pour faire une taille 34, et qu’on est beau dans une taille 34 ou dans une taille 52. J’essaie de solliciter l’acceptation de soi. S’accepter ne veut pas dire se résigner. Ce n’est pas parce qu’on s’accepte, qu’on aime tout de soi, cela veut simplement dire qu’on arrête de lutter contre soi et sa nature, et qu’on accepte de vivre avec ces petites choses qu’on n’apprécie pas. Donner envie de manger des bonnes choses pour son corps et son esprit. Manger des brocolis parce qu’ils apportent des supers vitamines et minéraux, c’est une chose, mais manger des brocolis parce qu’on aime ça, qu’on en a envie en est une autre, et ça change beaucoup notre vision des choses et notre rapport à l’alimentation.
C’est quoi pour vous une bonne alimentation ?
Pour moi, une bonne alimentation est une alimentation qui va répondre aux besoins du corps et qui va répondre aussi aux besoins du cœur et de la tête. Un alimentation « parfaite » comme on peut l’entendre (en retirant tous les aliments de type produit sucré) va répondre seulement aux besoins du corps. Mais que fait-on des envies de manger en réponse à des émotions, à un besoin de réconfort ? C’est ce qui rend les régimes impossibles à tenir sur la durée. Pour moi, une bonne alimentation est une alimentation où on se sent libre. Libre de manger ce qu’on veut, quand on veut, et d’arrêter de se mettre la pression sur l’alimentation parfaite. C’est une alimentation sans règles, qui va répondre aux besoins du corps, du cœur, de la tête, et qui va être complètement instinctive, c’est-à-dire qu’on ne se pose plus dix mille questions pour savoir si manger le carré de chocolat qui est sur la table est vraiment raisonnable ou pas.
Pouvez-vous nous décrire comment se déroule une séance avec vous ?
Lors de la première consultation, je questionne le patient sur la raison de sa venue, ses attentes. Puis je m’intéresse au travail/études qu’il fait, s’il vit seul ou accompagné, s’il a des enfants ou pas. Cela me permet de savoir un petit peu l’organisation et le temps que peut avoir le patient. Je le questionne également sur son état de santé général : s’il présente des pathologies ou antécédents particuliers, s’il prend des traitements, s’il dort bien, s’il a des allergies ou intolérances. C’est important pour moi de savoir cela afin d’adapter mon discours et mes conseils en fonction des problématiques santé qu’il peut avoir.
Puis nous échangeons ensemble sur son histoire en fonction de sa problématique : des évènements particuliers, des régimes antérieurs, ou autre qui pourrait me permettre de comprendre aussi certains facteurs. Puis ensuite, on discute de l’alimentation, de son mode de vie, ses habitudes alimentaires ainsi que du comportement alimentaire.
Lors de mes consultations au cabinet, je ne pèse jamais le patient. Cela peut étonner pas mal de personnes, mais c’est un choix que j’ai fait dès le départ. Je ne le fais pas simplement parce que pour beaucoup de personnes, cela peut être angoissant, terrifiant voire anxiogène.Le but étant de ne pas confronter le patient au chiffre sur la balance, et à le détacher de celui-ci. L’objectif est de faire comprendre au patient que ce qui m’intéresse, et ce qui doit l’intéresser, n’est pas qu’il fasse 50 ou 90 kg, mais plutôt s’il se sent bien dans son corps, dans sa tête, dans sa vie sociale et dans son alimentation.
Et ce seront ces critères-ci, qui me permettront de savoir si l’accompagnement convient au patient ou pas. Il peut y avoir aussi le reflet dans le miroir qui peut être un critère pour le patient, mais en tout cas, le chiffre sur la balance est tellement instable qu’il est vite anxiogène. Egalement, j’ai pour habitude de ne pas féliciter une perte de poids ; toujours dans le but que le patient ne se définisse pas par cette perte de poids. Pourquoi ? Parce qu’imaginons, je félicite ce patient qui a perdu 5 kg en arrêtant de manger, je vais donc féliciter le patient de n’avoir rien mangé ? Donc que va-t-il faire à la suite ? Il va continuer d’arrêter de manger, parce que dans sa tête, cela lui apporte du bonheur. Mais ne rien manger n’est pas tenable et est mauvais pour la santé, donc il va remanger, reprendre du poids, il va se sentir nul parce qu’il a perdu cette récompense du poids, culpabiliser et se rabaisser. Et on va retourner dans un comportement alimentaire inadapté et parfois une alimentation qui va servir de réconfort à ces émotions désagréables. ? Ce que je vais féliciter, ce seront les actions qui ont été mises en place pour perdre ce poids : une alimentation qui répond mieux aux besoins du corps, de la tête et du cœur, l’écoute des sensations alimentaires, une meilleure gestion des émotions, et autre encore…
Merci Emilie, d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Nous sommes sûr que votre présentation de la Diététique de la Nutrition permettra de sensibiliser sur les enjeux qu'elles portent.
Bonne lecture,
Salma LABTAR