Les mots sont des chevaux fougueux, ils galopent à brides abattues, heurtent les obstacles quand ils sont trop excités, les sautent quand ils allient la vitesse à la précision.
Le cavalier, de sa plume, les caresse, les stimule ou les calme et les dompte.
Il tient les rênes de leur destin, de leur devenir.
Ils courent sous les cieux ensoleillés, glissent sur les monts enneigés, se tassent dans les espaces vandalisés.
Ce sont les mots.
Mille lames acérées, mortelles, dans des phrases éviscerées.
Mille perles ,enfilées avec amour ,dans des parchemins sacralisés.
Ce sont les mots.
Je ne les conçois que pour aimer.
Je ne les pense que pour informer.
Je ne les désire que pour soulager.
Je ne les devine que pour donner.
Je ne les veux que pour servir.
Les autres, les blessants, les nauséabonds, les haineux, les intolérants, les diffamants, les tuants, je les ignore, les efface, les condamne par l'oubli, par le mépris.
Écrire est une vocation, un art, une passion et dans tout cela ,il n y a que beauté, comment pourrait-il en être autrement?
Il y a des mots envoûtants qui nous transportent, est ce que ce sont seulement des mots?
Pourquoi de simples lettres auraient-elles ce pouvoir dans plusieurs langues?
Mystère de la création.
Souffle de Dieu.
Battement d'ailes des anges.
El Montacir Bensaid.