Les Lacets de la Civilisation


Lacets, cravates, ceintures,
Des chaînes en belles parures.
Un jour, je crierai ma foi :
Liberté, guide mes pas !



Poème à écouter en musique de Adnane Benchakroun


Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun

Une cravate au cou, le nœud de la soumission,
Et la ceinture serre, ultime punition.

Des lacets bien noués pour emprisonner l'élan,
Quand marcher devient règle, et rêver hors du temps.

On fait briller les chaînes, ces bijoux du paraître,
Esclave d’un costume, on oublie d’être un être.

Les matins enchaînés à des gestes routiniers,
La prison se referme au nom des coutumiers.

Un tribunal muet où personne ne plaide,
Justifie l'apparat qui oppresse et qui cède.

Le miroir applaudit, complice de l'oubli,
Il renvoie l'image d’un homme assujetti.

Au banquet des costumes, la révolte s’éteint,
Sous des habits contraints, la liberté retient.

Et l’on marche en cadence, au rythme des lacets,
Des soldats élégants dans un monde corseté.

La soie d'une cravate est un fouet délicat,
Qui dans l’air raffiné dissimule le combat.

Qui sommes-nous vraiment dans ce théâtre absurde ?
Des pantins élégants, des âmes au pas trop sûr.

Liberté se murmure au détour des vestiaires,
Un jour je jetterai ce poids accessoire.

Mais quel tribunal saura juger cet affront ?
La mode est un empire, un tyran sans pardon.

Un jour je dénouerai le carcan de la classe,
Et marcherai pieds nus sur les chemins sans trace.

Alors, mes frères, levons nos cols en silence,
Et brisons ces lacets au nom de l'insolence.

​Ce poème exprime une révolte contre les normes vestimentaires masculines, symbolisées par la cravate, la ceinture et les lacets, perçues comme des chaînes invisibles imposées par la société.

 À travers des images fortes, il dénonce la soumission aux codes de l’apparence, transformant les individus en pantins élégants et conformistes. Chaque élément vestimentaire devient un instrument de contrôle qui étouffe l’élan vital et la liberté d’être soi-même. Le poème critique un monde où le paraître prime sur l’essence, où les hommes s’enchaînent volontairement à des rituels vides. Toutefois, il laisse entrevoir un espoir : celui d’une rébellion future, d’une libération des carcans imposés par la société et d’un retour à une existence plus authentique. Le refrain appelle à briser ces chaînes et à marcher pieds nus, symbole ultime de liberté et de rejet des conventions aliénantes. Une révolte poétique et universelle contre l’uniformité imposée.

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Vendredi 10 Janvier 2025

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