A lire ou à écouter en podcast :
Ce manque de financement, qu'il soit d'origine publique ou privée, impacte l'ensemble de la chaîne de valeur énergétique, depuis la production d'électricité jusqu'à sa distribution, en passant par le transport.
D'après les analyses et les modèles prédictifs avancés par le ministère, une accélération drastique des investissements s'impose pour répondre aux besoins futurs du pays. En effet, sans tenir compte d'éventuels événements extraordinaires comme la Coupe du Monde, et en prévoyant les projets de dessalement d'eau de mer et les besoins en hydrogène, il serait nécessaire de tripler l'investissement annuel dans le secteur.
Jusqu'en 2030, le Maroc devrait mobiliser près de 1 milliard de dollars par an dans ce domaine, un montant significativement supérieur aux 300 à 400 millions de dollars annuellement investis par le passé, y compris dans d'importants projets tels que la centrale solaire Noor Ouarzazate. Au-delà de 2030, les projections indiquent même que les besoins en investissement pourraient dépasser les 1,9 milliard de dollars.
Un aspect particulièrement négligé, et souligné par Benali, est le transport d'électricité. Les investissements dans les infrastructures de transmission et de distribution d'énergie ont été insuffisants, particulièrement en comparaison avec d'autres nations. Pour corriger le tir, il est proposé de quintupler ces investissements, dès 2023. Une révision du plan d'investissement de l'Office National de l'Électricité et de l'Eau potable (ONEE) est envisagée pour augmenter significativement les dépenses en capital dans les réseaux de transport et de distribution d'énergie.
Pour faire face à ces enjeux, le ministère envisage de s'ouvrir davantage au secteur privé, avec notamment le projet d'une "autoroute électrique" Sud-Nord de 1400 kilomètres, prévue pour 2026. Cette infrastructure d'envergure transportera jusqu'à 3 gigawatts d'énergie verte des parcs éoliens et solaires du sud vers Casablanca. D'autres initiatives similaires devraient suivre, permettant une participation accrue du privé dans le renforcement du réseau national et l'investissement dans les nouvelles technologies comme les smart grids ou les solutions de stockage d'électricité.
Par ailleurs, la question de l'approvisionnement en gaz naturel est cruciale pour la transition énergétique du Maroc.
Face à la maturité des gisements locaux et aux besoins croissants des industriels, le pays cherche des solutions alternatives.
L'objectif est de faire du Maroc un hub énergétique régional, similaire à la Turquie, plutôt qu'un simple exportateur de gaz, une ressource dont il ne dispose pas en abondance. Dans cette optique, un protocole d'accord a été signé entre plusieurs ministères et organismes pour développer l'infrastructure gazière nationale. Ce programme vise à établir plusieurs points d'entrée pour l'importation de GNL, ainsi qu'à améliorer les infrastructures de stockage et de transport du gaz naturel.
La transition énergétique au Maroc est donc à un tournant crucial, nécessitant un engagement financier massif, à la fois public et privé, ainsi qu'une réorientation stratégique vers des infrastructures et des technologies avancées.
Le défi est de taille, mais les enjeux pour le développement durable du pays et sa position sur l'échiquier énergétique régional sont considérables. Avec une planification adéquate et un investissement conséquent, le Maroc peut non seulement atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, mais également jouer un rôle de premier plan dans le paysage énergétique africain et au-delà.
Jusqu'en 2030, le Maroc devrait mobiliser près de 1 milliard de dollars par an dans ce domaine, un montant significativement supérieur aux 300 à 400 millions de dollars annuellement investis par le passé, y compris dans d'importants projets tels que la centrale solaire Noor Ouarzazate. Au-delà de 2030, les projections indiquent même que les besoins en investissement pourraient dépasser les 1,9 milliard de dollars.
Un aspect particulièrement négligé, et souligné par Benali, est le transport d'électricité. Les investissements dans les infrastructures de transmission et de distribution d'énergie ont été insuffisants, particulièrement en comparaison avec d'autres nations. Pour corriger le tir, il est proposé de quintupler ces investissements, dès 2023. Une révision du plan d'investissement de l'Office National de l'Électricité et de l'Eau potable (ONEE) est envisagée pour augmenter significativement les dépenses en capital dans les réseaux de transport et de distribution d'énergie.
Pour faire face à ces enjeux, le ministère envisage de s'ouvrir davantage au secteur privé, avec notamment le projet d'une "autoroute électrique" Sud-Nord de 1400 kilomètres, prévue pour 2026. Cette infrastructure d'envergure transportera jusqu'à 3 gigawatts d'énergie verte des parcs éoliens et solaires du sud vers Casablanca. D'autres initiatives similaires devraient suivre, permettant une participation accrue du privé dans le renforcement du réseau national et l'investissement dans les nouvelles technologies comme les smart grids ou les solutions de stockage d'électricité.
Par ailleurs, la question de l'approvisionnement en gaz naturel est cruciale pour la transition énergétique du Maroc.
Face à la maturité des gisements locaux et aux besoins croissants des industriels, le pays cherche des solutions alternatives.
L'objectif est de faire du Maroc un hub énergétique régional, similaire à la Turquie, plutôt qu'un simple exportateur de gaz, une ressource dont il ne dispose pas en abondance. Dans cette optique, un protocole d'accord a été signé entre plusieurs ministères et organismes pour développer l'infrastructure gazière nationale. Ce programme vise à établir plusieurs points d'entrée pour l'importation de GNL, ainsi qu'à améliorer les infrastructures de stockage et de transport du gaz naturel.
La transition énergétique au Maroc est donc à un tournant crucial, nécessitant un engagement financier massif, à la fois public et privé, ainsi qu'une réorientation stratégique vers des infrastructures et des technologies avancées.
Le défi est de taille, mais les enjeux pour le développement durable du pays et sa position sur l'échiquier énergétique régional sont considérables. Avec une planification adéquate et un investissement conséquent, le Maroc peut non seulement atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, mais également jouer un rôle de premier plan dans le paysage énergétique africain et au-delà.