Le temps des Brutus…


Depuis que le rassemblement national (RN) est arrivé en tête des élections européennes en France, la saison des danses de serpents chez les politiciens a démarré illico…
Voir qu’Eric Ciotti patron des républicaines a annoncé son ralliement à Jordan Bardella avant de se faire exclure par ses potes du Paris de Jacques Chirac. De l’autre côté Marion-Marrchal LePen qui a rejoint le parti de Zemmour et fait un score de 5% aux élections européennes, a annoncé, elle aussi, son désir de rallier sa tante Marine Le Pen au RN, avant de se faire exclure par Éric Zemmour, qui n’était même pas au courant …



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Par Rachid Boufous

La bataille des Brutus bat son plein à droite, où les trahisons, les reniements ou les jeux en solo font fureur. C’est à celui ou à celle, qui ira illico se mettre sous l’aile de la Marine, pour espérer décrocher des sièges ou un poste ministériel après les prochaines législatives, guettant l’arrivée en tête du RN à ces élections et leur conduite, hypothétique, du prochain gouvernement de cohabitation en juillet prochain.

 
La politique n’étant pas une science exacte, en France comme ailleurs, c’est au moment des élections toutefois que les politiciens deviennent dingues, prêts à brader leurs principes ou à trahir leur camp pour se donner au gagnant potentiel du moment.

 
Et vue l’ampleur de la déroute du camp présidentiel durant les dernières élections, nous assisterons sans doute à d’autres trahisons de ce type, les politiciens jouant d’abord leurs propres partitions, égoïstement, au détriment de leurs familles partisanes.

 
Rachida Dati l’a démontré en quittant son camp pour accepter un poste de ministre de la culture dans le gouvernement de Gabriel Attal. Elle a été exclue du parti des républicains le jour même…
 
D’un autre côté, il ne sera pas étonnant que demain on voit d’autres figures de la droite rallier Bardella et le RN, tant le moment politique est propice à des jeux de poker menteurs.
 
Cela démontre surtout qu’actuellement les idées et les convictions ne servent à rien.
 
Seul compte le degré de trahison que l’on est capable d’atteindre pour assouvir ses ambitions personnelles.

 
Et tant pis pour les électeurs qui ont été naïfs de croire que les idées comptent…
 
Bardella, qui a un Bac+0, puisque n’ayant obtenu aucun diplôme ni formation post bac continue à séduire une droite décomplexée, étant plus lisse et moins brut de décoffrage que Marine Le Pen avec sa voix d’homme, et ses élans abracadabrantesques. Mais ce ne est pas pour autant que Bardella a une marge de manœuvre. C’est toujours le clan Le Pen qui est à la commande puisque Jordan sort avec la nièce de Marine et qu’il est surtout porté par la frange extrémiste du RN symbolisée par le GUD et Renaud Châtillon.

 
Il doit jubiler dans son coin le patriarche Jean-Marie, car in fine il est arrivé à ce qu’il voulait depuis les élections de Dreux en 1983 : faire exploser la droite française et se placer comme seul recours de celle-ci…
 
Depuis sa création le 5 octobre 1972, salle des Horticulteurs à Paris, le FN a traversé d’innombrables scissions, purges et vagues d’exclusion qui, toutes, se sont incarnées, à un moment ou à un autre, en une trahison plus ou moins spectaculaire. D’ailleurs Jean-Marie Le Pen aime à citer ce slogan qui était le mot d’ordre du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot durant la guerre : « Tu dois tout au parti, le parti ne te doit rien ! ».

 

Une citation amèrement remémorée depuis, par Jean-Claude Martinez, Bruno Mégret, Florient Philippot ou Marion Maréchal Le Pen…
 
Dans les autres partis aussi, Mitterrand qui trahit Mendes-France, Rocard qui trahit Mitterrand, Chirac qui trahit Giscard, Balladur, Pasqua et Sarkozy qui trahissent Chirac, Fillon qui trahit Sarkozy, Macron qui trahit Hollande et ainsi de suite…
Les politiciens français adorent se trahir les uns les autres. C’est à celui ou à celle qui « tuera le père » qui les a fait en politique…

 
Brutus, le fils adoptif de Jules César n’a-t-il pas trahi ce dernier en s’alliant à la conjuration des « Ides de Mars », où il fut présent au Sénat et donna un coup de poignard à César …?

 
Bref la trahison demeure le carburant des politiciens depuis la nuit des temps et ce n’est pas demain que cela va s’arrêter. Et je ne vous parle même pas des trahisons de ce côté-ci de la Méditerranée, de véritables chefs-d’œuvres de poignards dans le dos…

 
La saison qui s’annonce sera propice à de nouvelles trahisons, wait and see.
 
Avis aux Brutus en devenir…!
 
Rédigé par Rachid Boufous


Jeudi 13 Juin 2024

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