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Le régime Al Assad s’effondre en Syrie


Rédigé par le Vendredi 6 Décembre 2024

L’attaque lancée par l’opposition syrienne contre le régime de Bachar El Assad, le 27 novembre, a été une surprise, tout autant que l’effondrement rapide l’armée régulière.



Après Alep, la ville la plus peuplée de Syrie avec plus de 2 millions d’habitants, tombée le 30 novembre entre les mains d’une coalition de mouvements rebelles syriens dirigés par Hayat Tahrir Al Cham (HTS), c’est au tour de Hama de subir, le 5 décembre, le même sort.

Soutenus par la Turquie, les groupes armés rebelles ont déployé des moyens militaires que pas mal d’armées régulières pourraient leur jalouser.

L’offensive éclaire menée par HTS et ses alliés contre l’armée syrienne a été d’autant plus efficace que l’opposition syrienne a réussi à brouiller toutes les communications entre les unités de l’armée régulière.

Il s’agit de moyens de guerre électronique qui ne sont pas à la portée de simples groupes armés. Pas plus que l’usage massif de drones, qui n’ont rien d’artisanaux.

L’implication de la Turquie dans cette attaque ne s’est pas faite dans la discrétion, puisque l’artillerie turque a tiré sur des positions de l’armée syrienne pour soutenir la progression des groupes armés rebelles.

Il est à rappeler que le président syrien Bachar Al Assad a refusé, à plusieurs reprises, de rencontrer le président turc Tayep Erdogan, malgré des demandes répétées du président russe Vladimir Poutine dans ce sens.

Erdogan n’a pas caché sa colère face à un autre refus du président Al Assad, celui de reprendre les réfugiés syriens installés en Turquie depuis le début de la guerre civile, en 2011.

Une guerre mondiale localisée

Certains médias font également état de la participation d’experts militaires ukrainiens, chargés du pilotage des drones de longue portée, aux côtés des troupes rebelles.

Avec les frappes menées par l’aviation militaire russe en soutien aux forces du régime de Bachar Al Assad, il est possible de dire que les fronts d’Ukraine et de Syrie ont désormais fusionné pour ne faire plus qu’un.

Le régime syrien se trouve dans une situation très difficile du fait, d’abord, de l’incompétence flagrante de son armée. Le renseignement militaire syrien a totalement failli et les lignes de défense de l’armée régulière ont été pénétrées comme du beurre par les forces rebelles.

Les assaillants ont bien choisi leur moment, puisque les seules forces qui ont été capables de les affronter efficacement, au plus fort de la guerre en Syrie, sont occupées ailleurs.

Les Russes poursuivent leur avance dans le Donbass et éliminent les derniers soldats ukrainiens coincés dans l’oblast de Koursk, suite à l’offensive ukrainienne ratée lancée début août.

Quant aux combattants du Hezbollah, ils sont en train de panser leurs plaies et de réorganiser leurs rangs après les féroces affrontements contre l’armée israélienne, qui ont pris fin le 27 novembre avec la conclusion d’un cessez-le-feu.

Règlement de compte

Les médias syriens rappellent, pour leur part, la menace à peine masquée proférée par le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, à l’encontre de Bachar Al Assad. « Assad joue avec le feu » a, en effet, déclaré Netajyahou la veille de l’attaque déclenchée par les groupes armés de l’opposition syrienne.

L’aviation israélienne avait déjà bombardé à plusieurs reprises les axes de communication reliant la Syrie au Liban pour éviter le transfert d’armes vers le Hezbollah.

Des forces spéciales iraniennes et des troupes du Hachd Chaâbi irakiennes sont prêtes à intervenir en force aux côtés de l’armée syrienne.

Sauf que non seulement le président Al Assad hésite à faire appel à ces derniers, de crainte de tomber totalement sous la coupe de Téhéran, préférant se fier aux seuls Russes, mais il est fort probable qu’il est déjà trop tard pour que lesdites forces chiites puissent se déployer à temps pour sauver le régime syrien d’un effondrement imminent.

Hama n’est éloignée que de 200 kms de Damas.

Plus proche encore, à 40 kms de Hama, il y a la ville de Homs, dont le sort va sceller celui du régime de Bachar Al Assad.

Crépuscule du Baath

Bachar Al Assad va sûrement regretter d’avoir laissé les rebelles syriens préparer patiemment leur revanche dans la ville d’Idlib et ses environs, suite aux accords d’Astana, signés entre la Russie, la Turquie et l’Iran, en 2017.

Si le régime vient à s’effondrer, ce qui est plus que probable au vu de la situation actuelle sur le terrain, l’armée syrienne pourrait également être démantelée, selon le scénario de « débaasification » déjà réalisé, en 2003, par les Etats-Unis en Irak.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 6 Décembre 2024

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