Quand les traîneurs de sabre veulent sortir du rang, les plumes doivent devenir acerbes
Bachar El Assad a été réélu, le 26 mai, pour un quatrième mandat de suite à la tête de la Syrie, à 95% des voix. Celui qui n’en avait plus que pour ‘quelques semaines’ au pouvoir, selon les propos de responsables politiques des pays occidentaux datant d’une dizaine d’années, est pourtant toujours là.
Plus encore, il se moque que l’UE reconnaisse ou pas la validité des élections présidentielles dans son pays. Des troupes américaines sont toujours présentes à Al Tanf, un poste situé aux frontières syro-irakiennes. Mais c’est tout au plus pour entraver la fluidité de l’axe logistique du ‘croissant chiite’, allant de l’Iran au Hezbollah, au Liban, en passant par l’Irak et la Syrie.
La Russie, en portant secours au régime syrien, s’est assurée d’une présence pérenne en Méditerranée orientale. La voix de la France, ex-puissance coloniale, n’y est plus, par contre, audible.
En Afrique, la situation est encore plus brouillonne. Fin avril, Idriss Déby se fait éliminer par son fils, Mahamat, qui prend sa place à la tête du Tchad. Les pays occidentaux font semblant de n’avoir rien vu.
La mise en veilleuse de la défense des principes de démocratie est encore plus flagrante dans le cas du Mali. Un putsch militaire y a été mené, fin mai.
Le Colonel Assimi Goïta a déposé le président de transition, Bah N’Daw, dans une presque indifférence générale. Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à une ‘reprise immédiate de la transition civile’ dans ce pays d’Afrique, qui en est à son cinquième coup d’Etat en soixante ans. Mais sans plus.
Il y a quelques années encore, une prise de pouvoir par la force dans un pays d’Afrique aurait provoqué un véritable tollé sur la scène internationale. Les pays occidentaux, ‘France-Afrique’ en tête, n’auraient pas manqué de fulminer dans les médias et répéter inlassablement le mantra de la démocratie.
Bizarrement, cette fois-ci, il n’est question ni de pressions pour le retour des civils au pouvoir, ni de sanctions contre les putschistes.
Sur les bords de la Seine d'ailleurs, il ne manque plus de galonnés à plusieurs étoiles, qui ont fait de la ‘grande muette’ une pie bavarde signataire de manifestes, à qui ses profonds chamboulements politiques en Afrique pourraient bien donner de drôles d’idées.
Aux Etats-Unis, le magazine ‘Newsweek’ a publié une enquête sur l’armée secrète du Pentagone, quelques 60.000 soldats qui opèrent en uniformes ou en civil, sous de fausses identités, à l’extérieur mais aussi à l’intérieur des Etats-Unis.
Personne n’avait jamais entendu parler de ces forces spéciales secrètes qui font passer la CIA pour un petit poucet. Ce n’est pas tant l’existence d’une telle force clandestine qui pose problème, tous les pays du monde ont des forces spéciales, que sa taille imposante et les méthodes, très éloignées des règles militaires, dont elle use.
Cette inflation des opérations clandestines des pays occidentaux à travers le monde ne les empêche pourtant pas de se faire narguer. C’est ce que vient de faire le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko.
Il y a quelques jours, un avion civil, comptant parmi ses passagers Roman Protasevitch, journaliste biélorusse dissident, a été forcé d’atterrir en urgence, escorté jusqu’à l’aéroport de Minsk, capitale de Biélorussie, par un chasseur militaire.
Les médias occidentaux s’en sont donnés à cœur joie pour dénoncer une nouvelle forfaiture du président biélorusse, dont la réélection pour un sixième mandat n’est pas reconnue par les pays occidentaux. Sauf que…
En 2013, l’UE avait agit exactement de la même manière, quand l’avion du président bolivien de l’époque, Evo Morales, avait été contraint d’atterrir à l’aéroport de Vienne, en Autriche, pour être fouillé à la recherche d’un lanceur d’alerte, américain celui-là, Edward Snowden.
Les Marocains aussi en savent quelque chose, à ce sujet. N’est-ce pas un avion civil marocain, avec à son bord cinq dirigeants du FLN algérien, qui été capturé par des chasseurs militaires français, en octobre 1956 ? Les Occidentaux semblent souffrir d’amnésies sélectives.
A titre d’information, le journaliste biélorusse Roman Protasevitch n’a pas toujours pianoté sur le clavier d’un ordinateur pour rédiger des articles. Il a également manipulé le fusil d’assaut au sein du bataillon néo-nazi ukrainien ‘Azov’.
Ce ‘beau gosse’ a même vu sa photo, en uniforme, publiée en Une d’un magazine néo-nazi. Difficile de se sentir solidaire avec un ‘confrère’ traînant de telles casseroles.
Ainsi va donc la stature morale de l’Occident à vau-l’eau, son influence sur le reste du monde coulant avec.
Il est ainsi devenu difficile à un Marocain d’écouter un Européen divaguer sur le thème des droits humains, sans que cela ne sonne faux à ses oreilles. Ce qu’il entend plutôt, en bruit de fond et en espagnol, c’est ‘Benbatouche’, ‘tortures’, ‘viols’, ‘falsification’, ‘dissimulation’…
Alors, c’est le Général de Villiers, le futur président de la République française ? Il faudrait apprendre à se tenir au garde-à-vous et scander : « Vive Philippe De Gaulle De Bonaparte » !
Finalement, avec la stabilité politique que lui procure son régime monarchique et son nouveau modèle de développement, le Maroc a de quoi afficher sa fierté. Que les donneurs de leçons balaient d’abord devant leurs portes. De toute manière, il n’y a plus personne pour les écouter.
Plus encore, il se moque que l’UE reconnaisse ou pas la validité des élections présidentielles dans son pays. Des troupes américaines sont toujours présentes à Al Tanf, un poste situé aux frontières syro-irakiennes. Mais c’est tout au plus pour entraver la fluidité de l’axe logistique du ‘croissant chiite’, allant de l’Iran au Hezbollah, au Liban, en passant par l’Irak et la Syrie.
La Russie, en portant secours au régime syrien, s’est assurée d’une présence pérenne en Méditerranée orientale. La voix de la France, ex-puissance coloniale, n’y est plus, par contre, audible.
En Afrique, la situation est encore plus brouillonne. Fin avril, Idriss Déby se fait éliminer par son fils, Mahamat, qui prend sa place à la tête du Tchad. Les pays occidentaux font semblant de n’avoir rien vu.
La mise en veilleuse de la défense des principes de démocratie est encore plus flagrante dans le cas du Mali. Un putsch militaire y a été mené, fin mai.
Le Colonel Assimi Goïta a déposé le président de transition, Bah N’Daw, dans une presque indifférence générale. Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à une ‘reprise immédiate de la transition civile’ dans ce pays d’Afrique, qui en est à son cinquième coup d’Etat en soixante ans. Mais sans plus.
Il y a quelques années encore, une prise de pouvoir par la force dans un pays d’Afrique aurait provoqué un véritable tollé sur la scène internationale. Les pays occidentaux, ‘France-Afrique’ en tête, n’auraient pas manqué de fulminer dans les médias et répéter inlassablement le mantra de la démocratie.
Bizarrement, cette fois-ci, il n’est question ni de pressions pour le retour des civils au pouvoir, ni de sanctions contre les putschistes.
Sur les bords de la Seine d'ailleurs, il ne manque plus de galonnés à plusieurs étoiles, qui ont fait de la ‘grande muette’ une pie bavarde signataire de manifestes, à qui ses profonds chamboulements politiques en Afrique pourraient bien donner de drôles d’idées.
Aux Etats-Unis, le magazine ‘Newsweek’ a publié une enquête sur l’armée secrète du Pentagone, quelques 60.000 soldats qui opèrent en uniformes ou en civil, sous de fausses identités, à l’extérieur mais aussi à l’intérieur des Etats-Unis.
Personne n’avait jamais entendu parler de ces forces spéciales secrètes qui font passer la CIA pour un petit poucet. Ce n’est pas tant l’existence d’une telle force clandestine qui pose problème, tous les pays du monde ont des forces spéciales, que sa taille imposante et les méthodes, très éloignées des règles militaires, dont elle use.
Cette inflation des opérations clandestines des pays occidentaux à travers le monde ne les empêche pourtant pas de se faire narguer. C’est ce que vient de faire le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko.
Il y a quelques jours, un avion civil, comptant parmi ses passagers Roman Protasevitch, journaliste biélorusse dissident, a été forcé d’atterrir en urgence, escorté jusqu’à l’aéroport de Minsk, capitale de Biélorussie, par un chasseur militaire.
Les médias occidentaux s’en sont donnés à cœur joie pour dénoncer une nouvelle forfaiture du président biélorusse, dont la réélection pour un sixième mandat n’est pas reconnue par les pays occidentaux. Sauf que…
En 2013, l’UE avait agit exactement de la même manière, quand l’avion du président bolivien de l’époque, Evo Morales, avait été contraint d’atterrir à l’aéroport de Vienne, en Autriche, pour être fouillé à la recherche d’un lanceur d’alerte, américain celui-là, Edward Snowden.
Les Marocains aussi en savent quelque chose, à ce sujet. N’est-ce pas un avion civil marocain, avec à son bord cinq dirigeants du FLN algérien, qui été capturé par des chasseurs militaires français, en octobre 1956 ? Les Occidentaux semblent souffrir d’amnésies sélectives.
A titre d’information, le journaliste biélorusse Roman Protasevitch n’a pas toujours pianoté sur le clavier d’un ordinateur pour rédiger des articles. Il a également manipulé le fusil d’assaut au sein du bataillon néo-nazi ukrainien ‘Azov’.
Ce ‘beau gosse’ a même vu sa photo, en uniforme, publiée en Une d’un magazine néo-nazi. Difficile de se sentir solidaire avec un ‘confrère’ traînant de telles casseroles.
Ainsi va donc la stature morale de l’Occident à vau-l’eau, son influence sur le reste du monde coulant avec.
Il est ainsi devenu difficile à un Marocain d’écouter un Européen divaguer sur le thème des droits humains, sans que cela ne sonne faux à ses oreilles. Ce qu’il entend plutôt, en bruit de fond et en espagnol, c’est ‘Benbatouche’, ‘tortures’, ‘viols’, ‘falsification’, ‘dissimulation’…
Alors, c’est le Général de Villiers, le futur président de la République française ? Il faudrait apprendre à se tenir au garde-à-vous et scander : « Vive Philippe De Gaulle De Bonaparte » !
Finalement, avec la stabilité politique que lui procure son régime monarchique et son nouveau modèle de développement, le Maroc a de quoi afficher sa fierté. Que les donneurs de leçons balaient d’abord devant leurs portes. De toute manière, il n’y a plus personne pour les écouter.