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Par Mustapha Sehimi
Il faut faire quelque chose : les écosystèmes océaniques se détériorent, les littoraux aussi sans oublier la mort lente du vivant marin. Des enjeux appréhendés par cet Institut dans le cadre d'une problématique planétaire placée sous les auspices de la "Décennie des Nations Unies des sciences océaniques" pour le Développement durable 2021-2030.
Dans la présentation de cette édition, une innovation retient l'intérêt : celle d'un format hybride avec d'un côté un rapport de synthèse et de l'autre une plateforme de connaissance digitale (26 focus, une dizaine de fiches en partie "Data", des vidéos,...
Trois axes
L'avantage ? Cela permet d'agréger les enjeux océaniques sur l'essentiel, d'offrir une banque de données accessible et d'aider à l'insertion de la question de l'océan dans le long terme. Celle-ci se décline autour de trois axes : le balisage de l'océanosphère comme ensemble global et mondial; les interactions liant l'humanité et l'océan en même temps que l'interface entre la Nature et la Culture; enfin, des hypothèses de travail ouvrant des pistes de solutions. Et dans ce registre-là, le Maroc est présent, actif et acteur en tant qu’aquapreneur avec une politique de développement océanique.
Les enjeux de l'océan ? Il faut les rappeler: 1,3 milliard de km3, 71% de la surface terrestre, 95 % de la biosphère, la clé de l'habitabilité de la planète comme régulateur du climat grâce à sa production d'hydrogène et son absorption de gaz carbonique,... Or l'océan accuse une grande altération de ses différents milieux par suite du changement climatique et des activités humaines. Les risques sont réels, à savoir un réchauffement de la planète, un environnement menacé et une biodiversité marine qui se dégrade.
Des "game changers", s'imposent à l'évidence pour juguler des conséquences encore peu maîtrisées..
Pour sa part, le Maroc a historiquement une longue tradition maritime. Il est de plus doté du plus long littoral d'Afrique avec 3.500 km et une zone économique exclusive de plus d'un million de kilomètres carrés. Le Maroc contemporain prolonge et consolide cette vocation : Plan Halieutis (2009) ; Tanger Med premier port africain à conteneurs et le projet du port en construction de Dakhla Atlantique. Il faut aussi, dans cette même ligne, parler de la diplomatie océane avec un rôle de premier plan illustré en tant qu'organisateur de la COP7 de 2001 puis de la COP22 en 2016 et de sa participation à l'Océan Decade Alliance en 2021.
Un statut de Champion lié à son rôle de moteur régional de solutions océaniques (sensibilisation, aires marines, partenariats, protection et exploitation durable du milieu marin dans le continent...). Rabat a des propositions dans tous ces domaines et dans d'autres (zone maritime exclusive commune de l'Afrique, task force régionale sur l'Initiative de la Ceinture bleue, Réseau Régional d'Action pour la Pêche).
Dans la présentation de cette édition, une innovation retient l'intérêt : celle d'un format hybride avec d'un côté un rapport de synthèse et de l'autre une plateforme de connaissance digitale (26 focus, une dizaine de fiches en partie "Data", des vidéos,...
Trois axes
L'avantage ? Cela permet d'agréger les enjeux océaniques sur l'essentiel, d'offrir une banque de données accessible et d'aider à l'insertion de la question de l'océan dans le long terme. Celle-ci se décline autour de trois axes : le balisage de l'océanosphère comme ensemble global et mondial; les interactions liant l'humanité et l'océan en même temps que l'interface entre la Nature et la Culture; enfin, des hypothèses de travail ouvrant des pistes de solutions. Et dans ce registre-là, le Maroc est présent, actif et acteur en tant qu’aquapreneur avec une politique de développement océanique.
Les enjeux de l'océan ? Il faut les rappeler: 1,3 milliard de km3, 71% de la surface terrestre, 95 % de la biosphère, la clé de l'habitabilité de la planète comme régulateur du climat grâce à sa production d'hydrogène et son absorption de gaz carbonique,... Or l'océan accuse une grande altération de ses différents milieux par suite du changement climatique et des activités humaines. Les risques sont réels, à savoir un réchauffement de la planète, un environnement menacé et une biodiversité marine qui se dégrade.
Des "game changers", s'imposent à l'évidence pour juguler des conséquences encore peu maîtrisées..
Pour sa part, le Maroc a historiquement une longue tradition maritime. Il est de plus doté du plus long littoral d'Afrique avec 3.500 km et une zone économique exclusive de plus d'un million de kilomètres carrés. Le Maroc contemporain prolonge et consolide cette vocation : Plan Halieutis (2009) ; Tanger Med premier port africain à conteneurs et le projet du port en construction de Dakhla Atlantique. Il faut aussi, dans cette même ligne, parler de la diplomatie océane avec un rôle de premier plan illustré en tant qu'organisateur de la COP7 de 2001 puis de la COP22 en 2016 et de sa participation à l'Océan Decade Alliance en 2021.
Un statut de Champion lié à son rôle de moteur régional de solutions océaniques (sensibilisation, aires marines, partenariats, protection et exploitation durable du milieu marin dans le continent...). Rabat a des propositions dans tous ces domaines et dans d'autres (zone maritime exclusive commune de l'Afrique, task force régionale sur l'Initiative de la Ceinture bleue, Réseau Régional d'Action pour la Pêche).
Enjeux de sécurité
Autre enjeu tout aussi contraignant: celui de la sécurité. C'est qu'en effet en termes globaux, l'océan est une source d'insécurité, surtout indirecte : au plan environnemental avec les menaces pesant sur l'océanosphère ; au plan économique aussi compte tenu des activités qui y sont liées (pêche, transport maritime, tourisme) ; enfin, en termes géopolitiques, les espaces océaniques et les littoraux étant depuis toujours de potentiels champs de bataille et de lieux d'invasion.
Pour ce qui est en particulier du Royaume, plusieurs enjeux de sécurité pèsent de tout leur poids et nécessitent des mesures de protection. L'un d'entre eux a trait aux approvisionnements ; un autre regarde la pollution des eaux côtières et du littoral la façade atlantique compte plus de 80% des effectifs permanents des unités industrielles, 35 % de la capacité touristique et 92 % du trafic maritime ; enfin, il faut mentionner les exigences de moyens de surveillance appropriés pour un strict contrôle et respect de la législation et de la règlementation en vigueur.
L'ambition doit être la mise sur pied et la promotion d'une économie océanique viable. Soutenable, efficiente.
Une nouvelle gouvernance donc adossée à un modèle de développement sui generis. Une "économie bleue" fondée sur des choix écologiques identifiés. Enfin, le développement de la connaissance océanique. Une stratégie ne pouvant que consolider des acquis et aider à les optimiser dans la région et dans le continent : un potentiel et un grand enjeu de développement et de partenariat.
Rédigé par Mustapha Sehimi sur Quid
Autre enjeu tout aussi contraignant: celui de la sécurité. C'est qu'en effet en termes globaux, l'océan est une source d'insécurité, surtout indirecte : au plan environnemental avec les menaces pesant sur l'océanosphère ; au plan économique aussi compte tenu des activités qui y sont liées (pêche, transport maritime, tourisme) ; enfin, en termes géopolitiques, les espaces océaniques et les littoraux étant depuis toujours de potentiels champs de bataille et de lieux d'invasion.
Pour ce qui est en particulier du Royaume, plusieurs enjeux de sécurité pèsent de tout leur poids et nécessitent des mesures de protection. L'un d'entre eux a trait aux approvisionnements ; un autre regarde la pollution des eaux côtières et du littoral la façade atlantique compte plus de 80% des effectifs permanents des unités industrielles, 35 % de la capacité touristique et 92 % du trafic maritime ; enfin, il faut mentionner les exigences de moyens de surveillance appropriés pour un strict contrôle et respect de la législation et de la règlementation en vigueur.
L'ambition doit être la mise sur pied et la promotion d'une économie océanique viable. Soutenable, efficiente.
Une nouvelle gouvernance donc adossée à un modèle de développement sui generis. Une "économie bleue" fondée sur des choix écologiques identifiés. Enfin, le développement de la connaissance océanique. Une stratégie ne pouvant que consolider des acquis et aider à les optimiser dans la région et dans le continent : un potentiel et un grand enjeu de développement et de partenariat.
Rédigé par Mustapha Sehimi sur Quid