Le rapport national PISA 2018 met à nu l’état du système éducatif

Une part importante des élèves marocains de 15 ans n’atteint pas le niveau minimal de compétence en compréhension de l’écrit, des mathématiques et des sciences


Rédigé par Noureddine Batije le Lundi 14 Février 2022

L’Instance Nationale d’Évaluation auprès du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (INE-CSEFRS) vient de dévoiler les résultats du Rapport National sur les performances des élèves marocains à partir des données de l’enquête PISA 2018.
Un rapport qui analyse les compétences des élèves marocains en comparaison avec certains pays émergents et en relation avec les facteurs de contexte, notamment ceux liés à l’environnement familial et de l’école.
Le constat qui en ressort est des plus accablants.



Aussi, est-il précisé qu'il s’agit de la première participation du Maroc à PISA 2018 (Programme for International Student Assessment) – une enquête internationale qui évalue les compétences des élèves de 15 ans, en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences. Laquelle enquête est conduite tous les trois ans par l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) et compte la participation de plusieurs pays et économies à travers le monde.

Ayant connu la participation de quelque 60 000 élèves répartis dans 79 pays, PISA 2018 permet d’évaluer la capacité des élèves de 15 ans à mobiliser les connaissances et compétences acquises pendant leur parcours et leur aptitude à les appliquer à des situations de vie réelle.

Autrement dit, il est surtout question d’avoir une idée sur le niveau des élèves marocains en rapport avec des compétences qui, forcément, n'émanent pas des programmes scolaires, mais qui s'avèrent indispensables en termes d'employabilité  et de réussite sur les plans professionnel, social et personnel.

Et c'est, d'ailleurs, ce qui différencie cette enquête des autres enquêtes qui, plutôt, évaluent les acquis scolaires des élèves à l'aune d'un programme scolaire.


Que retenir ?

Le constat issu des résultats de cette enquête afférente aux 73 218 élèves marocains répartis sur 180 établissements est, on ne peut plus, explicite.

A en juger par un résumé du rapport national PISA 2018 :"Le système éducatif ne parvient toujours pas à mettre en œuvre les principes de l’équité et l’égalité des chances et de la qualité pour tous, prônés par la Vision Stratégique de la réforme 2015-2030. Les dysfonctionnements empêchant d’atteindre ces objectifs persistent et font que tous les enfants et jeunes ne bénéficient pas des mêmes opportunités d’apprentissage."

Et c'est d'ailleurs, ce qui a été mis en évidence dont la non-concordance de l’âge avec le niveau requis de scolarité, l’inefficacité du redoublement, la sous-qualification des enseignants ou l’inadéquation de ressources, la problématique des inégalités impactant négativement l’école, les déficiences des apprentissages, et un climat éducatif ne favorisant pas toujours une éducation de qualité.

Bien plus," même comparé à des pays de niveau économique, les élèves marocains enregistrent de faibles scores en compréhension de l’écrit, des mathématiques et des sciences".
A ce niveau, ce rapport note que les écarts enregistrés par rapport à la moyenne de l’OCDE sont considérables (allant de 112 en sciences à 128 en compréhension de l’écrit, soit presque l’équivalent de quatre ans d’école).

Pire : "La répartition des élèves marocains sur les échelles de compétence de PISA montre qu’une part importante d’entre eux n’atteint pas le niveau minimal de compétence, et ce, dans les trois domaines : 73 % en compréhension de l’écrit, 76 % en mathématiques et 69 % en sciences".

Et pourtant, comme le signifie ce rapport, "depuis l’indépendance, le Maroc a consenti de grands efforts pour assurer l’accès à l’éducation à tous les enfants, et ce, en y accordant un budget important, qui n’a cessé d’augmenter au fil des années".

En témoigne, à cet effet, le fait que "ce budget ait plus que doublé entre 2001 et 2018, en passant de 24.8 à 59.2 milliards de dirhams. La part la plus importante de ce budget est destinée au département de l’éducation nationale qui s’est vu octroyer une enveloppe financière de 50.7 milliards de dirhams en 2018, ce qui constitue 24.2 % du budget global de l’État et 4.3 % de la richesse nationale. "

Dans le même ordre d'idées, le PISA 2018 précise que selon la nature des dépenses de ce budget, la part la plus importante est destinée au personnel, soit 35 977 millions de dirhams, ce qui représente de ce budget.

Et pour quel résultat!?





Lundi 14 Février 2022
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