Le raï, chant populaire d’Algérie, qui a connu une renommée mondiale dans les années 1990 grâce à des vedettes comme Cheb Khaled, Cheb Hasni ou encore Cheb Mami, a été inscrit jeudi au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. «Nouvelle inscription sur la liste du patrimoine immatériel : le raï, chant populaire d’Algérie», a annoncé sobrement l’organisation sur son compte Twitter, ajoutant la mention : «félicitations !».
🔴 FLASH INFO
— UNESCO en français (@UNESCO_fr) December 1, 2022
Nouvelle inscription sur la Liste du #PatrimoineImmatériel : Le raï, chant populaire d’#Algérie 🇩🇿.
Félicitations !👏
ℹ️ https://t.co/ruytZ2jTnJ #PatrimoineVivant pic.twitter.com/H2ipOHTdTH
Un nouveau souffle à ce genre musical
Dans son dossier de candidature, l’Algérie a rappelé que le raï est apparu à la fin du XIXe siècle. Pratiqué à l’origine en milieu rural par des doyens qui chantaient des textes poétiques en arabe vernaculaire, ce style a explosé sous l'influence de "Chebs" (jeunes) et cette musique traditionnelle de la région d'Oran (ouest) s'est modernisée.
La note de présentation précise également que le raï « s’est imposé au niveau international grâce à la communauté algérienne installée à l’étranger, principalement en France ».
La note de présentation précise également que le raï « s’est imposé au niveau international grâce à la communauté algérienne installée à l’étranger, principalement en France ».
Nasreddine Touil, directeur artistique et cofondateur du festival de raï à Oran dans les années 1980, espère que l’inscription au patrimoine culturel mondial de l’Unesco apportera un nouveau souffle à un genre musical peu à peu disparu depuis le début des années 2000 à cause du piratage massif mais également des sorties de routes, comme la condamnation de Cheb Mami pour violences envers son ex-compagne, et de la montée en puissance des musiques urbaines (rap et Rythm'n'Blues).
« Cette reconnaissance mondiale du raï va permettre non seulement de préserver ce patrimoine, mais aussi de restructurer l’industrie musicale et de relancer la production, en faisant revenir sur le devant de la scène les anciens compositeurs, en rouvrant des studios d’enregistrement et en accompagnant la nouvelle génération de chanteurs », souhaite ce membre actif de l’association Art-cultures et protection du patrimoine musical oranais (ACPPMO), qui a participé à l’élaboration du dossier de candidature.
L'Algérie, plusieurs éléments culturels à conserver
Avant l’entrée du raï dans la liste du patrimoine mondial immatériel de l’Unesco, qui rend hommage aux pratiques, traditions et savoir-faire à conserver, l’Algérie avait déjà fait inscrire d'autres « éléments culturels » à savoir l’Ahelil du Gourara (en 2008), pratiqué notamment lors des mariages berbères, le costume nuptial féminin de Tlemcen (en 2011), le pèlerinage du Rab de Sidi Cheikh (en 2013), l’Imzad, sorte de violon touareg (en 2013), la fête de la Sbeiba à Djanet (en 2014) et les cérémonies de commémoration du Sbouh à Timimoun (en 2015).
L'ODJ avec liberation
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