Si l'on laisse de côté les deux dernières années où le Covid a été au devant de l'actualité , le constat est accablant et il nous incite à une réflexion profonde quant à l'état des lieux de la chose culturelle dans notre pays .
Pour commencer , voyons voir de très près les questions qui fâchent :
Combien de films marocains ont été réalisés en 2018 ?
Combien l'état a déboursé comme millions de dirhams pour en payer les frais ?
Dans combien de salles de cinéma ils ont été projetés ?
Combien de spectateurs se sont déplacés pour voir ses films ?
Et surtout , finalement , combien d'argent est rentré dans les caisses pour soit-disant rentabiliser l'investissement de départ !?
De la même manière , combien de livres ont été publiés et combien d'exemplaires ont été réellement vendus ?
Combien d'exposition d'artistes- peintres ont été organisées et combien ont été rentables !?
Combien d'émissions culturelles sont réalisés par nos chaînes de télévision et de radio et avec quelle audience ?
Combien de troupes théâtrales touchent des subventions du ministère de la culture !?
Combien de pièces de théâtre sont produites chaque année ? Par combien de troupes ?
Combien de représentations sont organisées et combien de théâtres et de salles existent à travers tout le Royaume !?
Y en a-t-il dans chaque région ?
Combien de matières culturelles et artistiques sont enseignées dans nos écoles !?
Sont-elles vraiment enseignées dans tous les établissements ?
Combien de centaines de millions de dirhams sont dépensés et gaspillés pour des festivals qui ne rapportent presque rien ?
Il faut une culture pour faire un peuple , une révolution culturelle pour mettre sur les rails une renaissance idéologique , une plateforme pour l'épanouissement des mœurs et des esprits à condition d'avoir et d'asseoir une très haute idée de la culture .
Une idée qui se base sur l'émancipation de la création artistique et culturelle par rapport à toute tutelle idéologique et politique , sur la promotion de la richesse culturelle et du patrimoine artistique loin de toute dépendance matérielle .
Tant que la création culturelle restera sous perfusion et qu'elle dépendra essentiellement des aides financières de l'état , il y a très peu de chances qu'elle se donne les moyens et la volonté surtout de devenir une industrie florissante et un vecteur de croissance et de développement.
Savez-vous qu'en France , il y a une loi qui stipule que lorsqu'un club, une association qui fait dans le spectacle ou une troupe ne font pas assez de recettes pour survivre en tant qu'entreprise , alors on va directement à la liquidation judiciaire.!?
Chez nous, on continue de faire l'aumône et de distribuer les chèques au gré des humeurs des uns ou des amitiés des autres .
Il est bien vrai que de la culture à la déconfiture , le tour est vite fait .