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Le mouton de l’Aïd a brouté de l’inflation


Rédigé par le Vendredi 7 Juillet 2023



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L’esprit de la majorité des Marocains était tourné, le long de ce mois de juin, vers le mouton de l’Aïd Al Adha, local ou importé, et les prix pratiqués sur les marchés.

La cherté de l’ovin destiné à l’immolation est venue rappeler aux Marocains que l’inflation n’est plus seulement importée. C’est devenu bel et bien une dynamique aux ressorts internes.

Les autorités monétaires ne semblent pas inquiètes outre mesure. Le Wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, a récemment annoncé que les taux directeurs vont rester inchangés, après trois hausses successives cumulant 150 points de base.

Juguler l’inflation est nécessaire, mais ne pas étouffer la croissance de l’économie est tout aussi important. Les prévisions tablent sur un taux de croissance du Pib de 2,4% au terme de l’année en cours. 

Sachant qu’un point de Pib ne génère plus que quelques 15.000 emplois, d’après les derniers chiffres du Hcp, on est bien loin d’une dynamique économique apte à absorber les nouveaux venus sur le marché du travail, encore moins le stock de chômeurs. Le Maroc exploite très mal sa transition démographique. 

C’est grâce au redressement des activités agricoles que l’économie nationale peut afficher, cette année, de meilleurs résultats qu’en 2022. Et la première des choses à laquelle on pense, dès qu’il s’agit d’agriculture, c’est l’eau et sa rareté au Maroc.

Le ministre de l’équipement et de l’eau, M. Nizar Baraka, a indiqué que les barrages ne sont qu’à 32,4 % de leurs capacités. Outre le dessalement de l’eau de mer et le traitement des eaux usées, l’accent est désormais mis sur l’interconnexion entre bassins hydriques.

Si le Maroc manque d’eau, il dispose, toutefois, de la plus importante (85%) réserve de phosphates du monde. Selon les chiffres présentés par le ministère de la transition énergétique à la Commission des infrastructures de la Chambre des Représentants, le Maroc a produit, en 2022, 40 millions de tonnes de phosphates, ce qui en fait le 2ème producteur mondial, après la Chine.

Pourtant, la production des phosphates est en recul de 26,4%, celle de ses dérivés de 18,8%. La même tendance est observée au niveau des exportations, avec une baisse de 25,3% des phosphates et dérivés. Heureusement, les cours de ce minerai ont progressé de 85%. L’Ocp a encaissé, l’année dernière, 10,3 milliards d’euros et ambitionne de s’accaparer 40% du marché mondial.

Autre performance, celle des transferts des Marocains résidants à l’étranger, qui ont progressé de 12,8%, soit 35,4 milliards de Dhs, à fin avril 2023, selon les derniers chiffres de l’Office des changes. 

Les experts de la finance ne sont pas rassurés, pour autant. Malgré la hausse des taux directeurs de Bank Al Maghrib, la rémunération de l’épargne par les banques n’a pas suivi à la même ampleur. La crainte est que l’énorme volume de cash en circulation n’aille alimenter des bulles, essentiellement dans le secteur de l’immobilier.

Au chapitre des excellentes nouvelles, l’entrée en vigueur de la loi 69.21, qui astreint les grandes entreprises à des délais de paiements ne dépassant pas les 60 jours, au maximum 120 jours si convenus contractuellement.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 7 Juillet 2023

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