Par Najib Mikou
Face à cela, suffirait-il de réformer la Moudawana et d'approuver des lois plus dissuasives?
Si un tel dispositif reste nécessaire pour éviter que de très jeunes innocentes soient jetées dans les ... bras d'adultes sans scrupule et de familles "froides", des solutions doivent être inventées et activées pour mettre fin aux véritables causes de ce drame social.
Trois pistes complémentaires, devraient être empruntées dans ce sens :
1- Une Économie Solidaire génératrice de revenu digne et durable :
L'ES devrait basculer d'une vocation vivrière, vers celle de moteur de croissance économique. Les potentialités considérables que renferme notre monde rural dans ce domaine, sont de nature à faire reculer structurellement la vulnérabilité des familles.
Elles devraient être portées par des coopératives à multiplier, des Centres de Collecte et de Valorisation (CCV) à implanter dans les principales zones de production, et des Sociétés privées de Mutualisation et de Commercialisation (SMC) dont les coopératives et les CCV seraient actionnaires.
L’Enseignement devrait basculer d’une perception citadine déphasée, vers celle d'un Enseignement rural, véritable ascenseur social.
Un Enseignement porté par des Centres du Savoir et de l’Epanouissement (CSE) où l’enfant reçoit des leçons en trois jours par semaine tout en y étant hébergé, nourri, suivi médicalement, puis transporté chez lui à la fin du 3ème jour.
Un Enseignement porté également par une discrimination positive au profit des meilleurs lycéens et bacheliers issus du monde rural, pour accéder hors quota aux facultés nationales sélectives et à des bourses d'études dans de grandes institutions étrangères.
3- Une Santé innovante et efficace :
La Santé devrait basculer de la logique de l’hôpital citadin, vers celle du Centre Médical dans le Chef-lieu et le Camp Ambulant de Proximité (CAP) dans les zones rurales reculées.
Ces deux structures de Santé devraient être dotées de corps médicaux qui se relaient au mois pour qu'ils puissent supporter l'éloignement.
De même qu'elles devraient bénéficier de l'appui des médecins du privé, qui y assureraient une présence bénévole, d’une journée par médecin et par mois, au titre du Service à Rendre à la Nation.
Ce n’est qu’au prix de telles pistes, que le monde rural se portera économiquement mieux pour cesser de sacrifier ses petites filles.
Rédigé par Najib Mikou