Le "glossing" : quand le sourire cache un mal-être au travail


Rédigé par le Mercredi 2 Octobre 2024

Au travail, afficher une bonne humeur permanente peut sembler une norme, mais cette tendance, connue sous le nom de "glossing", peut être toxique pour la santé mentale des employés.



Un sourire de façade

Dans le milieu professionnel, il est devenu presque impératif de maintenir une attitude positive.
 

Pourtant, derrière ce sourire de façade, beaucoup de salariés ressentent un mal-être profond. Cette pression à être toujours enjoué au travail a un nom : le glossing.
 
Cette pratique consiste à réprimer ses émotions négatives pour se conformer aux attentes d’une atmosphère optimiste, même lorsque le stress et la surcharge de travail s'accumulent.
 
Les conséquences de cette quête du bonheur apparent peuvent être graves. Depuis la crise du Covid, la santé mentale des travailleurs est en déclin, mais certains se sentent obligés d’afficher un visage souriant, comme si cela pouvait dissiper leur mal-être.
 
Cette façade ne nuit pas seulement à ceux qui feignent la joie, mais elle peut également affecter leurs collègues, qui peuvent être perçus comme des fauteurs de troubles s'ils expriment leurs véritables émotions.
 
Le désir de conformité règne souvent dans les open spaces, où les employés imitent les comportements de leurs pairs, redoutant d’être ostracisés s’ils ne se fondent pas dans la masse. Cette imitation est une réaction naturelle à l’anxiété.

Authenticité vs. Façade

Cependant, faire semblant d’être heureux ne suffit pas à l’être réellement. Des chercheurs américains ont étudié le comportement de chauffeurs de bus, révélant que ceux qui simulaient des émotions positives étaient plus désengagés que ceux qui s'efforçaient de ressentir sincèrement la joie.
 
Ce dernier groupe, par des pensées positives, éprouvait davantage de satisfaction dans sa vie professionnelle.
 
Une enquête menée en 2017 a révélé que 51 % des employés se sentent fréquemment contraints à afficher une bonne humeur inébranlable.
 
Cette pression vient souvent des dirigeants, qui privilégient les collaborateurs optimistes, créant ainsi un environnement où il devient difficile d’exprimer ses doutes ou son mécontentement.

La nécessité de l’expression

La tendance au glossing devient problématique lorsque les managers incitent leurs équipes à masquer leurs émotions négatives.
 
Lan Phan, auteur et experte en développement du leadership, déclare que demander à une équipe de sourire davantage invalide leurs sentiments réels.
 
En réalité, les problèmes au travail ne se résolvent pas d’eux-mêmes derrière un sourire forcé.
 
Il est essentiel de briser cette culture du silence. Parler ouvertement de ses difficultés, sans faux semblant, permet non seulement de trouver des solutions, mais aussi de favoriser un climat de confiance et de soutien au sein de l’équipe.

glossing, positivité, santé mentale, travail, pression, émotions





Mercredi 2 Octobre 2024
Dans la même rubrique :