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Par Rachid Boufous
Pour étayer leurs propos ces mêmes personnes, et il y’en a pas mal, avancent aussi la concomitance de ces deux affaires, en ce moment précisément, connu pour être plein de tensions et d’électricité dans l’air pour ce qui est des relations entre les deux pays.
Pour ces personnes, toujours, le viol de Lamjarrad n’est pas avéré puisqu’on n’aurait pas trouvé de traces de sperme au fond de la nana et pour Hakimi, une liaison tarifée qui aurait mal tourné. Aucune compassion, une fois encore, pour les femmes victimes de ces abus sexuels.
Aucune retenue, non plus, dans le fait d’accuser ces femmes d’être responsables de leur propre viol, puisqu’elles auraient accepté d’accompagner leurs agresseurs, de leur plein gré…
Pourquoi ne peut-on pas éprouver, simplement, ne serait-ce qu’un chouïa de pudeur, surtout quand on avance ce genre de propos, pour le moins, irresponsables et abjects ?
Est-ce qu’il existe une femme sur terre, de quelque nature ou nationalité qu’elle soit, qui accepterait de se faire violer avec violence ?
Comment peut-on rester humain après de tels propos ?
Pour ces gens, des hommes et surtout des femmes malheureusement, le violeur doit être absous de son crime, du moment que c’est une célébrité.
Je suis même tenté de croire que si ces célèbres violeurs venaient à attenter à leurs filles, sœurs ou cousines, il n’est pas loin, qu’ils en seraient même contents, voire honorés et qu’ils iraient jusqu’à prendre des selfies avec ces célébrités pour dater l’abject acte « honorifique » fait à leurs proches…
Mais dans quel monde de dingues vit-on ?
Mais reveillez-vous un peu…
Est-ce que ces gens ne possèdent même pas l’once d’un neurone qui fonctionne correctement pour voir en ces affaires, une terrible agression faite aux femmes, à toutes les femmes…
À cet illustre doyen et homme de droit, dont je ne soupçonnais pas cette terrible légèreté du propos, j’ai répondu que la présomption d’innocence est de rigueur avant un jugement, et que je m’étais abstenu de parler de l’affaire Lamjarrad, tant qu’elle n’était pas jugée. Quant à la matérialité de l’infraction, elle a été établie par le tribunal, vu qu’il y’a eu violence et reconnaissance des faits par le prévenu.
Je suis sidéré de voir que même des hommes de droit émérites mettent en doute la justice… Mais où va-t-on ainsi ?
Trouver un alibi aux violeurs ou minimiser leurs actes est la plus terrible des condamnations faite aux femmes, aux mères, aux sœurs et à toute l’humanité…
Pourquoi ne pas retourner le propos aux acteurs de ces violences ?
Ils ne pouvaient pas tenir en respect leur cerveau inférieur, celui qu’ils ont entre les cuisses, faute d’utiliser à bon escient, celui qui se trouve dans leur crâne ?
Pourquoi à chaque fois qu’ils voyaient une femme, c’était pour la dominer, contre son gré et souvent avec violence ?
Et ce n’est pas parce qu’ils vont se prendre en photo à la Mecque, exhibant une religiosité hypocrite ou se pavaner avec leurs mères, arguant « Rdat El Walidine » et le respect des valeurs familiales, qu’on va leur donner le bon Dieu sans confession…De qui se moque-t-on ?
Vivre dans le déni, est un sport national. Cela permet de légitimer tous les dépassements de quelque nature que ce soit. « C’est pas si grave que ça ! »… devient le slogan justifiant toutes les bassesses…
J’ai vraiment honte d’être sur la même terre que ce genre de personnes qui refusent de voir dans ces faits, de sombres affaires criminels mettant des violeurs devant leurs responsabilités pénales, et s’il y’a un vrai complot dans ces affaires, c’est celui de l’insoutenable silence face à de tels agissements…
Rédigé par Rachid Boufous