Le Qatar s'active pour héberger les supporters du Mondial


Rédigé par le Lundi 3 Octobre 2022

A 50 jours du coup d'envoi de la Coupe du monde le 20 novembre au Qatar, des ouvriers continuent de faire couler du béton ou de peindre des murs jour et nuit pour que les grands hôtels et autres hébergements soient prêts à temps.



Avant l'arrivée de plus d'un million de supporters pour le premier Mondial organisé au Moyen-Orient, des centaines d'ouvriers immigrés travaillent à l'intérieur des Katara Towers.

Ces tours jumelles de 211 mètres de haut formant une sorte d'arc doivent accueillir les invités VIP de la Fifa qui vont séjourner, parfois pour des milliers d'euros la nuit, dans des chambres censées être disponibles en octobre.

Sous les deux gratte-ciel, des montagnes de sable bordent les marches du front de mer de Lusail, près du stade du même nom qui accueillera la finale le 18 décembre.
"Tout le monde travaille 24 heures sur 24", assure à l'AFP un ingénieur participant au projet. "Il faudra attendre pour savoir si tout sera installé à temps pour satisfaire des gens qui paient si cher", ajoute-t-il sous couvert d'anonymat.

A 40 kilomètres de Lusail, dans le quartier quasi désertique de Barwa Barahat Al-Janoub, une autre armée d'ouvriers se démène sous des projecteurs la nuit ou sous un soleil de plomb le jour.

Dans ce nouveau quartier, des petits appartements sont constuits pour les supporters moins riches qui paieront tout de même près de 90 euros pour une nuit sur un lit en acier dans un dortoir, situé à 10 kilomètres de la première station de métro.

Bateaux et préfabriqués

Ce complexe, censé être plus tard réutilisé pour loger des milliers de travailleurs immigrés pauvres qui font tourner l'économie du riche Etat gazier, devrait accueillir plus de 7.500 supporters pendant la Coupe du monde.
"Nous ne pouvons pas dire avec certitude que tout sera prêt", confie une source travaillant sur le projet, précisant que plus de 2.000 chambres doivent encore être terminées.

Les organisateurs qataris de la Coupe du monde promettent que tous les hébergements seront prêts à temps, alors que certains supporters se sont déjà plaints des prix et du manque de disponibilité des chambres dans ce minuscule émirat d'un peu moins de trois millions d'habitants.

D'autres villes du Golfe, en particulier Dubaï, font état d'un boom de la Coupe du monde alimenté par des supporters qui hésitent à réserver un hébergement au Qatar, en partie aussi en raison de l'impression, contestée par Doha, de non-respect des droits de la communauté LGBTQ et du manque d'alcool.

Le Qatar continue de son côté de préparer un panel d'hébergements pour faire face à l'afflux de visiteurs. Ainsi, des cabines préfabriquées aux couleurs vives, situées près de l'aéroport, peuvent être louées pour environ 200 dollars la nuit pour deux personnes.

Dans le port de Doha, trois bateaux de croisière pourront accueillir jusqu'à 13.000 personnes pour 180 à 800 euros la nuit.

Pour un peu plus de 400 euros la nuit, certains supporters seront logés dans des tentes traditionnelles, mais luxueuses, en bord de mer à Al-Khor, au nord de Doha, avec salle de bains, téléviseurs à écran plat et autres accessoires de luxe.

- 50.000 dollars la nuit -

Quelque 1.000 tentes de style bédouin ont également été montées pour permettre aux supporters de faire l'expérience du camping à la qatari sans climatisation.

Certains propriétaires qataris tentent de profiter de l'aubaine de la Coupe du monde en louant environ 4.000 euros la nuit des appartements à Doha. Un chalet de deux chambres à coucher est proposé sur le site Booking.com à près de 50.000 dollars la nuit.

Alors que 80% des 30.000 chambres d'hôtel de Doha sont réservées par la Fifa elle-même, les rares suites restantes sur le marché sont annoncées à plus de 5.500 euros la nuit.
"Il y a beaucoup de négociations en cours sur les prix", temporise un responsable du tourisme à Doha.
 
Les hébergements officiels sont subventionnés pour empêcher les prix d'exploser, a déclaré le chef de l'organisation du Mondial au Qatar, Nasser Al-Khater, dans une interview télévisée cette semaine. Mais le secteur privé, qui fournit également des logements, a le droit de fixer le prix qu'il juge approprié", a-t-il toutefois ajouté.


LODJ avec AFP




Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Lundi 3 Octobre 2022
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