Le Mouton : Entre Calvaire des Familles et Opportunités Économiques du Marché


Rédigé par La Rédaction le Jeudi 13 Juin 2024



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"Un Calvaire Économique pour les Familles Modestes : La Montée Vertigineuse du Prix du Mouton"

Le marché du mouton pour l'Aïd al-Adha est devenu un fardeau insoutenable pour les familles modestes. En effet, la montée vertigineuse des prix, exacerbée par les spéculateurs et les intermédiaires sans scrupules, plonge de nombreuses familles dans la détresse économique. Le coût minimum d'un mouton, autrefois abordable, a triplé, atteignant maintenant des sommets entre 3000 et 6000 DH, voire plus.

Les ménages se voient contraints de recourir à des mesures désespérées telles que les crédits à des taux usuraires ou la vente de biens personnels pour s'acquitter de cette tradition non obligatoire mais culturellement ancrée. En outre, la politique agricole inefficace et les effets de la sécheresse ont détruit l'autosuffisance nationale en matière de cheptel, transformant une pratique paysanne historique en une opportunité lucrative pour les grands éleveurs et les intermédiaires privilégiés par les subventions et les crédits.

Cette situation aggrave les inégalités sociales et économiques, appauvrissant davantage les paysans qui, autrefois, jouaient un rôle crucial dans la stabilisation de l'économie rurale. Finalement, les choix politiques erronés hypothèquent l'indépendance alimentaire du pays, renforçant une dépendance dangereuse aux importations et aux dynamiques de marché mondiales, tout en marginalisant une paysannerie pourtant laborieuse et compétente.


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"Opportunités Économiques et Gestion des Pénuries : Les Aspects Positifs du Marché du Mouton"

Cependant, il est essentiel de reconnaître que le marché du mouton pour l'Aïd al-Adha peut aussi avoir des aspects positifs pour certaines parties prenantes. Les intermédiaires et les importateurs, par exemple, bénéficient d'une dynamique économique qui leur permet de saisir des opportunités de profit et de créer de la valeur ajoutée dans un marché en forte demande.

La prime de 500 DH par tête et l'exonération des droits de douane et de la TVA accordées par le gouvernement visent à stabiliser les prix et à répondre à une demande domestique massive, estimée à plus de 6 millions de têtes.

Cette mesure, bien que critiquée, démontre une tentative de gestion proactive des pénuries et des hausses de prix dans un contexte de crise agricole liée à la sécheresse. De plus, les politiques d'importation peuvent être vues comme une nécessité temporaire pour pallier les déficiences locales, offrant ainsi une solution rapide pour maintenir la tradition et satisfaire les besoins des consommateurs.

Enfin, bien que la situation actuelle soit difficile, elle pourrait aussi inciter à des réformes et à une réévaluation des politiques agricoles, ouvrant la voie à des solutions durables pour renforcer la résilience et l'autosuffisance de l'élevage national, et par conséquent, améliorer les conditions de vie des paysans sur le long terme.




Jeudi 13 Juin 2024
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