D’abord, arrêtons-nous au mot, non pas que nous soyons philologues, mais n’est-ce pas que les mots aient un sens ? De quoi la démocratie est-elle le nom ? Un mot galvaudé, sapé par l’habitude, comme tant d’autres, un mot valise qui ne porte en son sein qu’une vague prétention pédante, ou une paresse, cette économie du moindre effort...
Disséquons le mot pour voir émerger et « le peuple » d’un côté et le « gouvernement » d’un autre. Ce fameux, gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Une formule que l’on traverse les yeux fermés, sans en saisir le sens.
N’est-ce pas que l’habitude est mauvaise maitresse, qu'elle entraine une facilité dupeuse, qui fait sitôt d’accoucher d’un réflexe mauvais ? D’abord, la Démocratie est une grosse affaire.
N’est-ce pas, dit-on, que la démocratie soit l’objet d’une étude scientifique ? N’est-ce pas que la science est tout sauf impulsion ? La science n’est-elle pas mesure ? D’un côté, la démocratie, champ d’application de tant de spécialités. Ceci est dans les livres mais ça vaut un travail de restitution...
C’est que nous passons à côté de l’essentiel, ne soyons pas surpris, que sur le tard, nous donnions dans le panneau de l’incompris. N’est-ce pas qu’un historien va chercher dans le temps passé ce germe démocratique, éclot à une époque donnée, dans des circonstances données ? Avons-nous ce souci de retracer jusqu’à ses balbutiements ce mouvement érigé en système ? Sinon, comment saisir le bienfondé de son éclosion ?
Le psychologue, lui, ne reste pas de côté, s'accapare la chose, pour saisir cette représentation que se fait le citoyen Lambda de cette démocratie érigée en panacée.
Et le théoricien ? Ne cherche-t-il pas de ces incidences avec d’autres modèles de société… n’est-ce pas tentant que d’ y opposer " dictature " et de voir ce qui en ressort … Bref, la liste est longue, mais n’est-ce pas une grosse affaire que de saisir dans son ensemble une démocratie que l’on croit à portée du commun des mortels ? C’est se tromper.
Ne suffit-il pas de voir le désintérêt prégnant pour la chose politique au Maroc, pour penser que l’on a raté une marche ? N’est-ce pas par le vote que le peuple exprime sa volonté ? Un vote que précède un engouement pour la politique et les affaires du pays.
Suffit-il d’une vue d’œil pour embrasser ce détachement qui pique au vif ? ou devons-nous y accoler des chiffres ? C’est que les chiffres sont là…
Maintenant que nous avons adressé la grosseur de l’affaire démocratique, en ce qu’elle a trait aux subtilités qui échappent au sens commun, il sied de nous pencher sur ses adeptes, en tout cas, ceux pour qui la chose est servie.
En face, un peuple, le « démos », n’est-ce pas que Rousseau dit que la démocratie est faite pour un peuple de dieux ? C’est dire de la lourdeur de la tache… décider pour tout le monde, au nom de la masse. Et si la masse était à la ramasse ? pardonnez ce jeu de mots, mais il retourne ici de se plier au choix d’une majorité peu importe sa moralité, son degré d’instruction, ses penchants idéologiques et autres.
N’est-ce pas que nous créditons d’un tant soit peu de sérieux, de bonne volonté, de capacité à discerner le vrai d’avec le faux, une masse à laquelle nous concédons par devoir démocratique le privilège de mener la barque nationale ?
De par ces pré-requis qui incitent à la rigueur, puisque l’avenir du pays est engagé, n’est-il pas légitime que de se pencher sur la nature de nos votants ? En quantité comme en qualité ? Une quantité de six millions et quelques brouettes en 2016, je vous laisse le soin de la formule, n’est-ce pas peu ?
Pour la qualité, avons-nous seulement les moyens pour étayer cette requête "cas par cas" ? Non, sauf que nous pouvons affuter notre approche en " pensant" nos votants, de ceux qui ont conduit le PJD au pouvoir.
Un parti à référentiel religieux, voilà ce qui, à première vue, saute aux yeux. Est-ce une facilité ? Un espoir mal placé ? Une devanture qui finit par terre ? Une instrumentalisation démasquée ? Mais après quoi…
Moins d’un million et demi de votants, bien ou mal avisés ont répondu présents, pour présider à la destinée du Maroc, et de nos affaires citoyennes. Se sont-ils penchés sur le fond du programme pour sonder l’offre politique de leur parti de prédilection ?
Ou se sont-ils contentés de l’emblème « islamique », avec les associations d’esprit qui s’y accrochent mordicus telles que « honnêteté », « intégrité », « droiture », « conquête du ciel »….
Mais n’ont-ils pas oublié en chemin, obnubilés par un « semblant » de ciel qui interpelle leur désespoir…une porte affamée de miracles, de solutions à la carte, qui mettent de côté « patience », « pragmatisme » mais surtout « compétence ».
Suffit-il d’avoir une bonne foi, d’être réglée sur une conduite vertueuse, de s’inscrire dans des finalités qui ne fâchent pas le ciel pour être au rendez-vous des résultats escomptés par nos citoyens ? Clairement non.
D’ailleurs, cette conscience finit par poindre, devint quasi-généralisée, n’est-ce pas, dit-on, que nous aurions besoin d’une évolution lente qui nous fait traverser moult échecs, avant de donner lieu à une maturité politique ? .
Encore faut-il que ce constat soit vérifié de par une masse à même de peser sur les élections qui viennent. le problème est le même, si cette masse qui porte à la tête du gouvernement tel ou tel parti ne prend pas soin de s'enquérir de son contrat-programme, se contente d’effets d’annonces, des « on dit », ou pire, de monnayer sa voix « citoyenne » et bonjour citoyenneté ! De quoi pouvons-nous augurer si ce n’est d’une misère à trainer encore et encore ?
Autre question qui se pose, pour revenir au préambule de notre affaire, nos citoyens-votants sont-ils bien outillés pour juger, sonder de ces propositions, préceptes, émanant de partis mis en course ?
Sont-ils "connectés" au Maroc tel qu’il est ? Connaissent-ils ses atouts et faiblesses ? N'est-ce pas qu'il faut un référentiel, un point de départ, pour juger des éventuels apports des partis en place prêts à vous vendre la lune pourvu qu’ils soient en tête.
Est-ce une mince affaire ? Non. De l’autre côté, là où le bât blesse davantage, nous avons les abstentionnistes, qui, de deux choses l’une : Soit ils ne trouvent aucune offre politique à leur goût, n’est-ce pas que le nombre de partis que nous détenons représente un panel suffisamment large pour trouver son compte ?
Ou que le citoyen juge que le nombre des partis ne « matche » pas avec la diversité de l’offre, en cela que nombre de partis soient alignés sur les mêmes « promesses », n’est-ce pas que les discours finissent par lasser, et que, comme on dit, « les grands diseurs, ne sont pas les grands faiseurs » ?
Ou qu’à force des promesses non honorés, les partis finissent par cultiver des nihilistes, sceptiques qui ne trouvent de synonyme à la politique que le mot « fourberie », c’est dire de la responsabilité de nos « responsables », et de la portée de leurs actions sur la conscience collective.
Qui des deux bras de la balance cause-t-il le plus de tort ? De ceux qui votent sans conviction, en s’arrêtant à une façade belle vitrine, de ceux qui monnayent leurs voix, ou de ceux qui s’abstiennent par paresse ou par scepticisme ?
N’est-il pas du devoir citoyen que de surveiller de près l’avancement de cette barque nationale, d’y participer au besoin, de s’enquérir du chemin parcouru, d’influer sur celui à venir ?
Une masse dormante qui se laisse trainer au gré des vents ? et quels vents ? ceux-là qui se lamentent sur leurs sorts ? accusent de tous les torts les partis en place ?
Ne sont-ils pas pour quelque chose dans cette triste donne ? Ne faut-il pas nous rappeler aux valeurs citoyennes ? démocratiques ? N’est-ce pas facile que de relever la « bosse » d’autrui, d’oublier la sienne ? À quand un éveil citoyen ?
Hicham Aboumerrouane
Disséquons le mot pour voir émerger et « le peuple » d’un côté et le « gouvernement » d’un autre. Ce fameux, gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Une formule que l’on traverse les yeux fermés, sans en saisir le sens.
N’est-ce pas que l’habitude est mauvaise maitresse, qu'elle entraine une facilité dupeuse, qui fait sitôt d’accoucher d’un réflexe mauvais ? D’abord, la Démocratie est une grosse affaire.
N’est-ce pas, dit-on, que la démocratie soit l’objet d’une étude scientifique ? N’est-ce pas que la science est tout sauf impulsion ? La science n’est-elle pas mesure ? D’un côté, la démocratie, champ d’application de tant de spécialités. Ceci est dans les livres mais ça vaut un travail de restitution...
C’est que nous passons à côté de l’essentiel, ne soyons pas surpris, que sur le tard, nous donnions dans le panneau de l’incompris. N’est-ce pas qu’un historien va chercher dans le temps passé ce germe démocratique, éclot à une époque donnée, dans des circonstances données ? Avons-nous ce souci de retracer jusqu’à ses balbutiements ce mouvement érigé en système ? Sinon, comment saisir le bienfondé de son éclosion ?
Le psychologue, lui, ne reste pas de côté, s'accapare la chose, pour saisir cette représentation que se fait le citoyen Lambda de cette démocratie érigée en panacée.
Et le théoricien ? Ne cherche-t-il pas de ces incidences avec d’autres modèles de société… n’est-ce pas tentant que d’ y opposer " dictature " et de voir ce qui en ressort … Bref, la liste est longue, mais n’est-ce pas une grosse affaire que de saisir dans son ensemble une démocratie que l’on croit à portée du commun des mortels ? C’est se tromper.
Ne suffit-il pas de voir le désintérêt prégnant pour la chose politique au Maroc, pour penser que l’on a raté une marche ? N’est-ce pas par le vote que le peuple exprime sa volonté ? Un vote que précède un engouement pour la politique et les affaires du pays.
Suffit-il d’une vue d’œil pour embrasser ce détachement qui pique au vif ? ou devons-nous y accoler des chiffres ? C’est que les chiffres sont là…
Maintenant que nous avons adressé la grosseur de l’affaire démocratique, en ce qu’elle a trait aux subtilités qui échappent au sens commun, il sied de nous pencher sur ses adeptes, en tout cas, ceux pour qui la chose est servie.
En face, un peuple, le « démos », n’est-ce pas que Rousseau dit que la démocratie est faite pour un peuple de dieux ? C’est dire de la lourdeur de la tache… décider pour tout le monde, au nom de la masse. Et si la masse était à la ramasse ? pardonnez ce jeu de mots, mais il retourne ici de se plier au choix d’une majorité peu importe sa moralité, son degré d’instruction, ses penchants idéologiques et autres.
N’est-ce pas que nous créditons d’un tant soit peu de sérieux, de bonne volonté, de capacité à discerner le vrai d’avec le faux, une masse à laquelle nous concédons par devoir démocratique le privilège de mener la barque nationale ?
De par ces pré-requis qui incitent à la rigueur, puisque l’avenir du pays est engagé, n’est-il pas légitime que de se pencher sur la nature de nos votants ? En quantité comme en qualité ? Une quantité de six millions et quelques brouettes en 2016, je vous laisse le soin de la formule, n’est-ce pas peu ?
Pour la qualité, avons-nous seulement les moyens pour étayer cette requête "cas par cas" ? Non, sauf que nous pouvons affuter notre approche en " pensant" nos votants, de ceux qui ont conduit le PJD au pouvoir.
Un parti à référentiel religieux, voilà ce qui, à première vue, saute aux yeux. Est-ce une facilité ? Un espoir mal placé ? Une devanture qui finit par terre ? Une instrumentalisation démasquée ? Mais après quoi…
Moins d’un million et demi de votants, bien ou mal avisés ont répondu présents, pour présider à la destinée du Maroc, et de nos affaires citoyennes. Se sont-ils penchés sur le fond du programme pour sonder l’offre politique de leur parti de prédilection ?
Ou se sont-ils contentés de l’emblème « islamique », avec les associations d’esprit qui s’y accrochent mordicus telles que « honnêteté », « intégrité », « droiture », « conquête du ciel »….
Mais n’ont-ils pas oublié en chemin, obnubilés par un « semblant » de ciel qui interpelle leur désespoir…une porte affamée de miracles, de solutions à la carte, qui mettent de côté « patience », « pragmatisme » mais surtout « compétence ».
Suffit-il d’avoir une bonne foi, d’être réglée sur une conduite vertueuse, de s’inscrire dans des finalités qui ne fâchent pas le ciel pour être au rendez-vous des résultats escomptés par nos citoyens ? Clairement non.
D’ailleurs, cette conscience finit par poindre, devint quasi-généralisée, n’est-ce pas, dit-on, que nous aurions besoin d’une évolution lente qui nous fait traverser moult échecs, avant de donner lieu à une maturité politique ? .
Encore faut-il que ce constat soit vérifié de par une masse à même de peser sur les élections qui viennent. le problème est le même, si cette masse qui porte à la tête du gouvernement tel ou tel parti ne prend pas soin de s'enquérir de son contrat-programme, se contente d’effets d’annonces, des « on dit », ou pire, de monnayer sa voix « citoyenne » et bonjour citoyenneté ! De quoi pouvons-nous augurer si ce n’est d’une misère à trainer encore et encore ?
Autre question qui se pose, pour revenir au préambule de notre affaire, nos citoyens-votants sont-ils bien outillés pour juger, sonder de ces propositions, préceptes, émanant de partis mis en course ?
Sont-ils "connectés" au Maroc tel qu’il est ? Connaissent-ils ses atouts et faiblesses ? N'est-ce pas qu'il faut un référentiel, un point de départ, pour juger des éventuels apports des partis en place prêts à vous vendre la lune pourvu qu’ils soient en tête.
Est-ce une mince affaire ? Non. De l’autre côté, là où le bât blesse davantage, nous avons les abstentionnistes, qui, de deux choses l’une : Soit ils ne trouvent aucune offre politique à leur goût, n’est-ce pas que le nombre de partis que nous détenons représente un panel suffisamment large pour trouver son compte ?
Ou que le citoyen juge que le nombre des partis ne « matche » pas avec la diversité de l’offre, en cela que nombre de partis soient alignés sur les mêmes « promesses », n’est-ce pas que les discours finissent par lasser, et que, comme on dit, « les grands diseurs, ne sont pas les grands faiseurs » ?
Ou qu’à force des promesses non honorés, les partis finissent par cultiver des nihilistes, sceptiques qui ne trouvent de synonyme à la politique que le mot « fourberie », c’est dire de la responsabilité de nos « responsables », et de la portée de leurs actions sur la conscience collective.
Qui des deux bras de la balance cause-t-il le plus de tort ? De ceux qui votent sans conviction, en s’arrêtant à une façade belle vitrine, de ceux qui monnayent leurs voix, ou de ceux qui s’abstiennent par paresse ou par scepticisme ?
N’est-il pas du devoir citoyen que de surveiller de près l’avancement de cette barque nationale, d’y participer au besoin, de s’enquérir du chemin parcouru, d’influer sur celui à venir ?
Une masse dormante qui se laisse trainer au gré des vents ? et quels vents ? ceux-là qui se lamentent sur leurs sorts ? accusent de tous les torts les partis en place ?
Ne sont-ils pas pour quelque chose dans cette triste donne ? Ne faut-il pas nous rappeler aux valeurs citoyennes ? démocratiques ? N’est-ce pas facile que de relever la « bosse » d’autrui, d’oublier la sienne ? À quand un éveil citoyen ?
Hicham Aboumerrouane