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Le Maroc industrialise sa défense


Rédigé par le Dimanche 9 Février 2025



Le fabricant de drones turc Bayraktar a créé une filiale au Maroc, Atlas défense, doté d’un capital de 2,5 millions de Dhs. La nouvelle entité va se consacrer à la conception, la fabrication et la maintenance de drones, ainsi que la production d’équipements électroniques, mécaniques et robotiques à usage militaire.

Les miliciens du polisario, qui connaissent bien le drone Bayraktar TB2 pour avoir éliminé nombre d’entre eux, vont sûrement « apprécier » la nouvelle.

Ce n’est, toutefois, pas la première unité industrielle dans le royaume dédiée aux drones militaires. Des composants de drones de type « SpyX » y sont déjà usinés par la société BlueBird Aero Systems, outre la fabrication des drones kamikazes, en partenariat avec le groupe industriel aéronautique IAI.

Cet investissement dans le secteur de l’industrie militaire marocaine s’inscrit dans un processus entamé par la promulgation de la loi 10.20, voté par la Chambre des représentants, le 14 juillet 2020. 

Le 1er juin 2024, le Conseil des ministres, présidé par SM le Roi, a adopté un projet de décret permettant la concrétisation de cette ambition du royaume de se doter d’une industrie de défense, avec l’installation de deux zones d’accélération industrielle vouées au domaine de la défense.

Jusqu’à présent, le Maroc s’en tenait essentiellement à la maintenance des appareils et équipements militaires dont disposent les Forces Armées Royales. 

Le contexte géopolitique régional, marqué par une tension persistante avec le voisin de l’Est, a amené le royaume à songer sérieusement à développer ses propres capacités industrielles afin d’assurer sa défense. 

Comme il s’agit, dans une première étape, de créer un noyau d’industrie militaire, la démarche du Maroc consiste à établir des partenariats, tel celui conclu avec le groupe aérospatial belge Orizio pour la mise en place d’un centre de maintenance, de réparation et de mise à niveau des avions, hélicoptères et autres équipements militaires.

Un accord a également été conclu, en avril 2022 avec le géant américain Lokheed Martin et les groupes belges Sabena aérospace et Sabca, pour l’installation d’une unité de 15.000 m2 consacrée également à la maintenance, réparation et mise à niveau des chasseurs marocains F16 et aux avions de transport Hercule C130.

Le Maroc, qui a consenti 124 milliards de Dhs à sa défense, en 2024, et prévoit d’y injecter 133 milliards de Dhs, en 2025, est le 29ème importateur d’armes à l’échelle mondial, le 7ème parmi les pays arabes et le 2ème en Afrique, après l’Algérie.

Il va sans dire que tout système d’armement ou munition usinée au Maroc va lui épargner des importations en monnaies fortes, créer des emplois, diffuser un savoir-faire et participer à son industrialisation.

Enhardi par son succès dans les industries automobile et aéronautique, le royaume, dont 32% du Pib est généré par les activités manufacturières, est bien décidé à relever le défi de l’industrie militaire. 

Un long chemin qui nécessite investissements, compétences et R&D, amorcé par la coproduction avec des partenaires étrangers et visant, au bout du chemin, la souveraineté en matière de défense et la conquête de marchés à l’export.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 9 Février 2025

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