Le Maroc face à l’intégration des femmes


Rédigé par le Mercredi 2 Avril 2025

Le Maroc se classe à la 32e position sur 42 pays africains dans l’Indice d’Intégration de la Femme Africaine pour l’année 2025. Ce classement soulève des questions sur les progrès réalisés et les défis persistants en matière d’égalité des genres.



Le Maroc 32e en Afrique dans l'indice d'intégration des femmes

Le Centre Africain pour le Développement et l’Intégration des Femmes a publié son rapport annuel pour 2025, révélant que le Maroc occupe la 32e place sur 42 pays africains dans l’Indice d’Intégration de la Femme Africaine. Ce classement, basé sur des critères tels que l’éducation, l’accès à l’emploi, la participation politique et les droits sociaux, met en lumière les progrès réalisés par le Royaume, mais également les défis qui restent à relever pour garantir une véritable égalité des genres.

Le Maroc, bien qu’ayant amorcé des réformes importantes ces dernières années, semble encore en retard par rapport à d’autres pays africains. L’adoption du Code de la famille en 2004, qui a marqué un tournant en matière de droits des femmes, ainsi que les initiatives visant à promouvoir l’éducation des filles, ont contribué à améliorer la situation. Cependant, ces avancées ne suffisent pas à placer le Maroc parmi les leaders africains en matière d’intégration des femmes.

L’éducation demeure l’un des domaines où des progrès significatifs ont été réalisés, le taux de scolarisation des filles a augmenté, notamment dans les zones rurales grâce aux programmes d’aide sociale et de transport scolaire. Cependant, l’abandon scolaire reste élevé chez les adolescentes, en raison de facteurs socio-économiques et culturels qui limitent leur accès à l’éducation supérieure.

En ce qui concerne la participation économique, les femmes marocaines représentent seulement 21,5 % de la population active, un chiffre bien inférieur à la moyenne africaine. Les barrières culturelles, le manque de soutien aux entrepreneuses et la persistance des inégalités salariales freinent leur intégration dans le marché du travail. De plus, les secteurs informels, où les femmes sont souvent employées, ne leur offrent ni sécurité ni protection sociale.

Bien que le Royaume ait introduit des quotas pour augmenter le nombre de femmes dans les instances législatives, leur présence reste limitée dans les postes de décision. En 2021, les femmes représentaient seulement 24 % des députés, un chiffre qui reflète les défis structurels liés à leur participation politique.

Les femmes des zones urbaines bénéficient généralement de meilleures opportunités que celles des zones rurales, où l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’emploi est souvent limité.

Pour améliorer son classement, le Maroc devra renforcer ses politiques publiques en faveur de l’égalité des genres. Cela inclut l’adoption de mesures plus ambitieuses pour lutter contre les violences faites aux femmes, promouvoir l’entrepreneuriat féminin et garantir une représentation politique équitable. Par ailleurs, une sensibilisation accrue à l’échelle nationale est nécessaire pour déconstruire les stéréotypes de genre et encourager un changement culturel.

En conclusion, le classement du Maroc dans l’Indice d’Intégration de la Femme Africaine est un signal d’alarme sur les efforts à redoubler pour garantir une véritable inclusion des femmes dans tous les aspects de la société. Si des progrès ont été réalisés, le chemin vers l’égalité des genres reste encore long et semé d’embûches.


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Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la… En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 2 Avril 2025
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