Dans ce contexte, Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a récemment souligné que de nombreux pays devraient commencer à produire de l’électricité à partir de sources nucléaires dans les années à venir. Lors du Salon mondial du nucléaire à Paris, Grossi a expliqué que selon les estimations de l’AIEA, il est nécessaire de doubler le nombre actuel de réacteurs nucléaires dans le monde, qui est d’environ 400, pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.

En particulier, le Maroc, ainsi que le Ghana, le Kenya, le Nigeria, la Namibie, les Philippines, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, devraient devenir des producteurs d’électricité nucléaire. Grossi a ajouté que 10 pays sont en phase de décision pour construire des centrales nucléaires, et 17 autres sont en phase d’évaluation, ce qui devrait conduire à l’émergence de 12 ou 13 nouveaux pays nucléaires dans les prochaines années.

Le Maroc a toujours aspiré à adopter les technologies nucléaires, que ce soit pendant la période coloniale ou après son indépendance. Aujourd’hui, le royaume vise à intégrer ces technologies pour soutenir sa transition énergétique. Des rapports de presse indiquent que le Maroc aurait signé un accord avec la Russie pour renforcer ses capacités nucléaires à des fins pacifiques, notamment pour la production d’électricité et des applications de recherche.

La stratégie énergétique du Maroc prévoit l’intégration de l’énergie nucléaire dans son mix énergétique d’ici 2030. En 2015, un bilan sur l’utilisation de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité a été réalisé. La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a affirmé que le Maroc dispose d’une base de données solide et d’une expertise significative pour prendre une décision nationale concernant la production d’électricité nucléaire. Cette initiative est motivée par les préoccupations liées à l’insuffisance des énergies renouvelables pour répondre à la demande croissante en électricité, ainsi qu'à l'arrêt des exportations de gaz algérien via le Maroc.

Aussi, l’expansion de l’énergie nucléaire au Maroc s’inscrit dans une dynamique mondiale de transition énergétique, visant à réduire les émissions de carbone et à répondre à la demande croissante en électricité de manière durable et fiable.