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Par Mohamed Kenbib
Du fait du voisinage géographique, le Maroc et l’Espagne, baignés tous deux par les eaux de la Méditerranée et de l’Atlantique et séparés par un mince détroit de quatorze kilomètres seulement, ont naturellement eu de tout temps des liens multiples. Quels qu’en aient été les fluctuations sur la longue durée, comme le sont du reste les rapports entre peuples et nations un peu partout dans le monde, l’histoire qu’ils ont en partage n’en demeure pas moins une composante essentielle du socle multiséculaire de leurs relations. Celles –ci sont marquées depuis fort longtemps d’un sceau de spécificité qui les distingue nettement des rapports que le Maroc entretient avec le reste de l’Europe.
La rencontre scientifique dédiée à ces relations et prévue du 24 au 26 mai 2023 s’inscrit dans la continuité de récents colloques internationaux programmés par l’Académie du Royaume du Maroc et l’Institut Royal pour la Recherche sur l’Histoire du Maroc (IRRHM). En font partie des thèmes tels que « Marruecos y el Legado Andalusi en el Sudan Occidental » (28-29 septembre 2022), « Esquisse d’un bilan de l’historiographie marocaine » (27-28 janvier 2022), et les « Relations Maroc – Etats-Unis. Passé et Temps présent » (25-26-27 2023).
Les communications porteront essentiellement sur la problématique de l’écriture et de la ré- écriture de l’histoire commune de part et d’autre du détroit de Gibraltar. Plusieurs thèmes pourraient en faire l’objet et contribuer ainsi à approfondir la connaissance des réalités d’hier et d’aujourd’hui entre les deux pays - quels qu’en aient été et quels qu’en soient les temps forts et les aléas.
Appréhendés dans la perspective de la longue durée, pourraient être examinés à cet effet, à titre d’exemples, la richesse de ce long passé commun remontant à la haute antiquité, les véritables brassages ethno - culturels s’étant produits durant la période médiévale, diverses composantes de l’âge d’or andalou, la splendeur du patrimoine dit hispano-mauresque et, ultérieurement, l’importance des phases conflictuelles ou plus pacifiques ayant ponctué diverses périodes s’étendant du XVI au XXème siècles. Les échanges commerciaux et les courants migratoires en feront intégralement partie. Non moins cruciaux sont les faits et les événements marquants des premières décennies du XXIème et jusqu’à aujourd’hui.
La focale sera mise sur les niveaux de convergences et de divergences des analyses et récits des historiens de métier des deux pays ainsi que des apports de leurs homologues d’Europe et d’ailleurs. Les approches seront historiques (ou historiennes) mais ouvertes à la pluridisciplinarité, notamment l’anthropologie, la linguistique, les sciences du patrimoine, et les sciences politiques. Et ce, dans la mesure où la démarche retenue se veut globalisante, incluant le Temps présent, voire l’esquisse de perspectives d’avenir.
Celles-ci pourraient être symbolisées par, entre autres, le projet de liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar – effectivement à l’étude depuis plusieurs années ainsi que par le prolongement, en termes d’approvisionnement de l’Espagne et de l’Europe occidentale, du gazoduc Nigéria - Maroc.
Du projet de tunnel, il avait été d’ailleurs question, du côté espagnol, au XIXème siècle déjà, c’est-à-dire à l’époque du creusement du canal de Suez puis, quelque temps plus tard, de celui de Panama. De nos jours, et plus près de nous, prévalent des réalisations pouvant servir de « précédents réussis ». Il en est ainsi de l’Eurotunnel sous la Manche, des travaux de jonction des îles ou presqu’îles réalisés en Scandinavie, de la liaison fixe entre les deux rives du Bosphore, et du réseau des « routes de la soie » projeté par la Chine. L’histoire d’un monde globalisé n’en sera que plus connectée.
Dans pareille perspective, le resserrement et la diversification des liens, déjà étroits, entre le Maroc et l’Espagne serait à même non seulement de répondre aux aspirations de leurs peuples mais aussi de donner davantage de sens à la politique de voisinage de l’Union Européenne et à l’Euro - Méditerranée.
Le grand historien de la Méditerranée précisément, Fernand Braudel, ne dit –il pas que la finalité ultime de l’histoire c’est de faciliter la compréhension du passé à partir des préoccupations du présent, afin de rendre plus intelligible ce qui se passe sous nos yeux, et de scruter l’avenir en connaissance de cause.
La rencontre scientifique dédiée à ces relations et prévue du 24 au 26 mai 2023 s’inscrit dans la continuité de récents colloques internationaux programmés par l’Académie du Royaume du Maroc et l’Institut Royal pour la Recherche sur l’Histoire du Maroc (IRRHM). En font partie des thèmes tels que « Marruecos y el Legado Andalusi en el Sudan Occidental » (28-29 septembre 2022), « Esquisse d’un bilan de l’historiographie marocaine » (27-28 janvier 2022), et les « Relations Maroc – Etats-Unis. Passé et Temps présent » (25-26-27 2023).
Les communications porteront essentiellement sur la problématique de l’écriture et de la ré- écriture de l’histoire commune de part et d’autre du détroit de Gibraltar. Plusieurs thèmes pourraient en faire l’objet et contribuer ainsi à approfondir la connaissance des réalités d’hier et d’aujourd’hui entre les deux pays - quels qu’en aient été et quels qu’en soient les temps forts et les aléas.
Appréhendés dans la perspective de la longue durée, pourraient être examinés à cet effet, à titre d’exemples, la richesse de ce long passé commun remontant à la haute antiquité, les véritables brassages ethno - culturels s’étant produits durant la période médiévale, diverses composantes de l’âge d’or andalou, la splendeur du patrimoine dit hispano-mauresque et, ultérieurement, l’importance des phases conflictuelles ou plus pacifiques ayant ponctué diverses périodes s’étendant du XVI au XXème siècles. Les échanges commerciaux et les courants migratoires en feront intégralement partie. Non moins cruciaux sont les faits et les événements marquants des premières décennies du XXIème et jusqu’à aujourd’hui.
La focale sera mise sur les niveaux de convergences et de divergences des analyses et récits des historiens de métier des deux pays ainsi que des apports de leurs homologues d’Europe et d’ailleurs. Les approches seront historiques (ou historiennes) mais ouvertes à la pluridisciplinarité, notamment l’anthropologie, la linguistique, les sciences du patrimoine, et les sciences politiques. Et ce, dans la mesure où la démarche retenue se veut globalisante, incluant le Temps présent, voire l’esquisse de perspectives d’avenir.
Celles-ci pourraient être symbolisées par, entre autres, le projet de liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar – effectivement à l’étude depuis plusieurs années ainsi que par le prolongement, en termes d’approvisionnement de l’Espagne et de l’Europe occidentale, du gazoduc Nigéria - Maroc.
Du projet de tunnel, il avait été d’ailleurs question, du côté espagnol, au XIXème siècle déjà, c’est-à-dire à l’époque du creusement du canal de Suez puis, quelque temps plus tard, de celui de Panama. De nos jours, et plus près de nous, prévalent des réalisations pouvant servir de « précédents réussis ». Il en est ainsi de l’Eurotunnel sous la Manche, des travaux de jonction des îles ou presqu’îles réalisés en Scandinavie, de la liaison fixe entre les deux rives du Bosphore, et du réseau des « routes de la soie » projeté par la Chine. L’histoire d’un monde globalisé n’en sera que plus connectée.
Dans pareille perspective, le resserrement et la diversification des liens, déjà étroits, entre le Maroc et l’Espagne serait à même non seulement de répondre aux aspirations de leurs peuples mais aussi de donner davantage de sens à la politique de voisinage de l’Union Européenne et à l’Euro - Méditerranée.
Le grand historien de la Méditerranée précisément, Fernand Braudel, ne dit –il pas que la finalité ultime de l’histoire c’est de faciliter la compréhension du passé à partir des préoccupations du présent, afin de rendre plus intelligible ce qui se passe sous nos yeux, et de scruter l’avenir en connaissance de cause.