Le tourisme représente une part significative de l'économie marocaine, contribuant à hauteur d'environ 7% du PIB national, et cette contribution est probablement encore plus importante dans la région affectée par le récent séisme.
Après des années difficiles en raison de la pandémie de Covid-19, les acteurs du secteur touristique avaient enfin commencé à voir des signes d'amélioration ces derniers mois.

Au premier semestre, le Maroc a enregistré une augmentation impressionnante du nombre de touristes étrangers, avec 6,5 millions d'arrivées, soit une hausse de 92% par rapport à la même période en 2022, principalement grâce à la réouverture des frontières, selon les données de l'Observatoire du tourisme marocain. De plus, les recettes touristiques ont grimpé en flèche, atteignant 47,9 milliards de dirhams, soit une augmentation de 69%.

Cette reprise vigoureuse s'est étendue à différents pays, dont la France (avec 415 000 touristes supplémentaires), l'Espagne (+407 000), le Royaume-Uni (+167 000), l'Italie (+101 000) et les États-Unis (+94 000). Au premier semestre, cette tendance s'est traduite par une hausse de 49% du nombre de passagers débarquant dans les trois principaux aéroports du pays, à savoir Marrakech Ménara, Mohammed V (Casablanca) et Agadir Al Massira.

Cependant, la province d'Al Haouz, située à l'épicentre du séisme, a enregistré une croissance remarquable, avec 308 000 nuitées enregistrées à fin juin, contre 137 000 au premier semestre de l'année précédente. Marrakech, qui a également subi les conséquences du tremblement de terre, a enregistré 4,4 millions de nuitées au cours des six premiers mois de l'année, comparé à 2 millions à la même période en 2022.

Chaque jour, les réseaux sociaux sont inondés de vidéos montrant les ravages causés par le séisme. Ces publications engendrent de la peur parmi les internautes et mènent certains touristes à annuler leur voyage au Maroc. Afin d'éviter une possible désertion de la destination, plusieurs personnalités publiques, dont Gad El Maleh, ont lancé un appel à ne pas abandonner le tourisme dans la région, précisant que le Maroc en a grandement besoin pour la reconstruction des villages dévastés.

D'autres adoptent une perspective plus optimiste et estiment que les catastrophes naturelles n'ont généralement pas un impact durable sur l'industrie touristique. Ils citent à l'appui de leur argumentation l'exemple récent du séisme en Turquie, qui n'a pas dissuadé des millions de touristes de continuer à visiter le pays comme d'habitude.

D'après les experts, ce type de catastrophe constitue incontestablement une tragédie, mais son incidence sur le secteur touristique est généralement de courte durée. En l'espace d'un à deux mois au maximum, la fréquentation touristique au Maroc retrouvera son niveau habituel.


Rokia Dhibat