L'ODJ Média



Le « Lion africain » dans les provinces du Sud


Rédigé par le Lundi 29 Mars 2021

Pour sa 17ème édition, l’exercice militaire maroco-américain « African Lion » va se dérouler à Tan-Tan, Dakhla et Mahbes. Pour ceux qui mettaient encore en doute la volonté de l’administration Biden à poursuivre la politique de l’ex-président Trump concernant la marocanité du Sahara, le démenti est cinglant.



A lire ou à écouter en podcast :

Soldats marocains et américains s'entraînant ensemble lors de l'exercice "African Lion 2019"
Soldats marocains et américains s'entraînant ensemble lors de l'exercice "African Lion 2019"
break_time500msle___lion1617069095.mp3 Le « Lion africain » dans les provinces du Sud  (1.29 Mo)

Porté à 8.000 soldats au lieu des 5.000 prévus au départ, l’exercice « African Lion 2021 », qui doit se dérouler du 7 au 18 juin, promet d’être le plus important du continent.

Outre le Maroc et les Etats-Unis, cet exercice va connaître la participation de sept autres pays, dont la Tunisie, le Sénégal et le Ghana.

L’édition 2020 ayant du être annulée pour cause de pandémie, celle de cette année va faire plus que récupérer le retard par le caractère particulier qu’elle revêt.

L’exercice « African Lion » aura, pour la première fois, lieu à Dakhla et Mahbes, dans les provinces du Sud du royaume.

Une confirmation de fait par le nouvel occupant de la Maison blanche, Joe Biden, de la décision de son prédécesseur Donald Trump de reconnaître la marocanité du Sahara.

Préparation minutieuse

Dès novembre 2020, le Général de corps d’armée El Farouk Belkhir, Commandant de la Zone Sud des FAR (qui a mené l’opération de sécurisation du passage frontalier de Guergarat), a rencontré, à Agadir, le Général Major Andrew Rohling, Commandant adjoint de l’armée américaine en Europe et en Afrique, pour s’accorder sur le déroulement de cet exercice militaire d’envergure.

Une réunion de planification a eu lieu, du 20 au 28 janvier, entre officiers marocains et américains, afin de déterminer les objectifs de formation et les zones d’entraînement.

Leur dernière rencontre en date s’est déroulée le 27 mars à Agadir, pour finaliser les détails de l’exercice.

Encore plus que Tan-Tan ou Dakhla, le choix de Mahbes pour le déploiement d’une partie des soldats participants à l’exercice « African Lion 2021 » est hautement symbolique et significatif à plusieurs égards.

Hommage aux martyrs de 1985

Le Général El Farouk Belkhir recevant le Général Andrew Rohling
Le Général El Farouk Belkhir recevant le Général Andrew Rohling
La ville de Mahbes se trouve à quelques 30 kms de la frontière algérienne, et 80 kms de Tindouf, située dans une position stratégique aux frontières avec l’Algérie et la Mauritanie.

Cette zone a été le théâtre d’une grande bataille, en 1985, entre les FAR et les miliciens du polisario, qui avaient alors engagé un bataillon de chars T55, un bataillon mécanisé monté sur véhicules soviétiques de combat d’infanterie BMP1 et trois autres motorisés.

Les temps ont beaucoup changé depuis lors. Les FAR ont grandement modernisé et renforcé leurs équipements alors que les miliciens du polisario en sont encore au matériel soviétique de l’époque de la guerre froide.

Mais il n’en demeure pas moins que le polisario continue de constituer une menace, même si c’est actuellement d’une autre nature, puisqu’il n’a plus les moyens d’affronter les FAR en batailles rangées.


Pépinière de jihadistes

Du fait même du délitement du polisario en tant qu’entité et du désespoir qui étouffe ainsi les jeunes endoctrinés des camps de Tindouf, la propagande des groupes jihadistes y trouve de plus en plus d’écho.

Nombre de combattants du polisario ont déjà rejoint les rangs de ces bandes narcoterroristes, à l’exemple du tristement célèbre Adnan Abou Walid Al Sahraoui, chef de Daech dans la sous-région du Sahara et du Sahel.

Avec un taux de croissance démographique très élevé et des ressources quasi-inexistantes, si ce ne sont les aides humanitaires internationales (en partie détournées), les camps de la honte de Lahmada, en Algérie, ne sauraient être, de toute manière, qu’une pépinière pour terroristes.

Des nouvelles récentes des camps de Tindouf ne font que renforcer ce sentiment de fin de partie pour le polisario et de désarroi de ses combattants.

Misère et frustration

Venant de l'Est, personne ne passera
Venant de l'Est, personne ne passera
La dernière promotion de miliciens polisariens formés pour combattre contre les FAR, composée de 600 jeunes gens, s’est littéralement évaporée dans la nature, après avoir reçu 3 jours de permission.

Seule une cinquantaine d’entre eux se sont présentés pour recevoir leurs affectations.

Les mafieux de Rabbouni (quartier général des polisariens en Algérie), désemparés par la réaction de leurs jeunes combattants, multiplient les ordres contradictoires.

Brahim Ghali & Co accordent, d’abord, aux déserteurs deux mois de permission (!), avant de supprimer les salaires d’une centaine d’entre eux.

Au passage, un milicien polisarien ne touche pas plus de 600 Dhs par mois. Alors que des milliards de dinars algériens sont annuellement consacrés aux dépenses des chefs polisariens.

Aussi, les miséreux miliciens polisariens peinent à trouver des femmes des camps daignant les épouser, ces dernières ne rêvant que de convoler en justes noces avec des migrants installés en Europe.

A un tel niveau de frustrations cumulées, il n’est pas étrange de voir les jeunes polisariens céder aux chants de sirènes des organisations jihadistes.

Message à Alger

Dans le cadre du Grand Jeu géopolitique pour le contrôle de l’Afrique qui fait s’affronter les Etats-Unis et les pays occidentaux d’un côté avec la Chine et la Russie de l’autre, l’existence d’une plaie purulente en Afrique du nord que sont les camps de Tindouf, en Algérie, n’est plus supportable pour Washington.

Les Américains sont également conscients que le régime des caporaux à Alger, poussé dans ces derniers retranchements par le Hirak, pourrait bien choisir la fuite en avant en déclenchant un conflit armé pour détourner l’attention des Algériens.

La partie de l’exercice « African Lion 2021 », devant se dérouler à Mahbes, comporte donc également un message on ne peut plus claire adressé par les Etats-Unis aux caporaux d’Alger : ne faîtes pas de bêtises !





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Lundi 29 Mars 2021

Chroniqueurs invités | Lifestyle | Breaking news | Portfolio | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Communiqué de presse | Santé & Bien être | Sport | Culture & Loisir | Conso & Environnement | Digital & Tech | Eco Business | Auto-moto | Musiczone | Chroniques Vidéo | Chroniques Radio R212 | Bookcase | L'ODJ Média | Last Conférences & Reportages



Bannière Lodj DJ