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Le Gini et les syndicats


Rédigé par La rédaction le Jeudi 8 Juillet 2021

Le changement c’est maintenant.



Par Dr Samir Belahsen

break_time500msle_gini_e1625773146.mp3 A lire ou à écouter en podcast :  (836.81 Ko)

   « Une société sans syndicat est une dictature. »

Un démocrate anonyme

« Plus la démocratie sociale se développe, grandit et devient plus forte, plus les masses éclairées des travailleurs prendront leur propre destin, la direction de leur mouvement et la détermination de sa direction dans leurs propres mains »

Rosa Luxemburg

Le syndicalisme s'inscrit dans la lignée des groupements corporatifs des sociétés modernes. Selon certaines études en France comme aux  Etats unis, il y aurait une corrélation entre l’accroissement des inégalités de revenus et le déclin de la syndicalisation. (Rafael Gomez et Konstantinos Tzioumis)

Etablis au niveau des entreprises, on pourrait selon le FMI estimer que l’affaiblissement des syndicats aurait permis d’ augmenter la part des revenus constitués par les rémunérations de la haute direction et des actionnaires .

En Norvège, la loi réserve aux syndicats des sièges aux conseils d'administration avec un pouvoir de décision.

En Belgique, les prestations sociales sont versées aux syndicats, qui les reversent à leurs membres. (Les allocations chômage) 
En Allemagne, la prévalence des accords d'entreprises fait que les luttes visent à signer des accords entre les membres d'un syndicat et les dirigeants de l'entreprise.

Historiquement le syndicalisme n’est pas né dans une culture marxiste, il était plus proche  de la tradition chrétienne européenne. La France avait même vu un ministre CGT dans le gouvernement de Pétain.

Au Maroc, les résultats des élections professionnelles viennent d’être annoncés, c’est un baromètre de la syndicalisation et de la représentativité des différents syndicats.

Le fort taux de participation est la première bonne nouvelle : Presque 80 %

Je pense que c’est un message éloquent à tous ceux  qui mettent en doute à longueur de journées les institutions démocratiques que sont les partis et les syndicats.

La fin des partis, la fin des syndicats et la fin de la démocratie …Ce n’est pas pour demain et tant mieux du moment qu’ils n’ont rien à nous proposer en substitution. Désamour et exigence accrue de l’autocritique vis-à-vis de ces institutions, nécessaires à toute démocratie, ne signifient point leur inutilité ou leur fin annoncée…

Au lieu d’annoncer sans fin des fins non prouvées, appelons à l’approfondissement de notre choix démocratique et à la mise a niveau de nos institutions, partis et syndicats compris.

Le renforcement volontariste des institutions d’intermédiation n’est pas un luxe, c’est une nécessité politique, économique et sociale tout comme l’élargissement et le renforcement des classes moyennes. 

Il faut espérer un sursaut de la participation aux élections communales et législatives qui confirmerait ces résultats. Seul ce sursaut d’espoir et de changement garantirait l’alternance démocratique et la construction d’une sociale démocratie apaisée avec un pacte national de développement consensuel.

La deuxième bonne nouvelle : L’UGTM en sort grandi par les urnes.

Elle est la première formation syndicale dans le privé, ce n’est pas seulement le succès de l’Istiqlal qui m’enchante, c’est plutôt le succès d’une certaine conception du syndicalisme que défend depuis quelques années la centrale qui m’intéresse : Un syndicalisme de participation et de construction par le dialogue.

Les travailleurs ont rejeté en masse les tendances populistes qui ont failli s’installer dans le champ syndical.

J’ose espérer qu’il naitra de cette tendance dans les années à venir un modèle de syndicalisme Marocain basé sur le dialogue social aux niveaux :
-national,
-sectoriel 
- au niveau de l’entreprise.

Alors, soyons au RDV le 8 septembre pour confirmer le choix de l’espérance et de l’alternance démocratique, le changement c’est maintenant.

D’ici là, vive le débat !

Par Dr Samir Belahsen





Jeudi 8 Juillet 2021

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