Cet exercice fut entamé par un double constat : le fait que bien avant la pandémie, la moitié des pays de cette région avait des ratios dette publique/PIB bien supérieurs à 70 % et la tendance des administrations et grandes entités publiques à se tourner vers les banques de leur pays pour s’endetter dans des proportions allant de plus de 20 % du total des actifs des banques en Iraq, en Jordanie et au Qatar, à plus de 45 % en Algérie, en Égypte et au Pakistan, et jusqu’à 60 % au Liban.
Des banques locales de plus en plus exposées
D’ailleurs, les effets de la pandémie n’ont fait que consacrer ce genre de pratiques, tout particulièrement, durant la première phase de la crise, en pleine perturbation des marchés internationaux. Au point que certains pays, Égypte, Jordanie, Pakistan et Tunisie ont couvert, en 2020, plus de 50 % de leurs besoins bruts de financement public par le biais de moyens de financements bancaires nationaux. Et ce, au moment où, suite à l’effondrement de l’activité et ses conséquences en termes d’amenuisement de recettes, les soldes budgétaires se sont dégradés dans presque tous les pays de la région.
Résultat : En moyenne, les déficits primaires des pays de la région ont augmenté de 7,5 % du PIB et les des ratios dette/PIB ont enregistré une hausse de 7 points.
Résultat : En moyenne, les déficits primaires des pays de la région ont augmenté de 7,5 % du PIB et les des ratios dette/PIB ont enregistré une hausse de 7 points.
Qu’en est-il des perspectives ?
A ce niveau, les services du FMI avancent des chiffres.
Au total, les besoins bruts de financement public de ces pays devraient atteindre 1 044 milliards de dollars en 2021–22, contre 780 milliards de dollars en 2018–19. Soit une moyenne en dessus des 15 % du PIB dans la plupart des pays émergents de la région.
Sachant que la possibilité de recourir intensément aux marchés internationaux devrait rester limitée, le FMI soutient qu’il est probable que l’exposition des banques au secteur public s’accélère dans les années à venir, ce qui pourrait évincer le crédit au secteur privé à un moment où le financement privé est qualifié d’impératif pour stimuler la reprise.
Au total, les besoins bruts de financement public de ces pays devraient atteindre 1 044 milliards de dollars en 2021–22, contre 780 milliards de dollars en 2018–19. Soit une moyenne en dessus des 15 % du PIB dans la plupart des pays émergents de la région.
Sachant que la possibilité de recourir intensément aux marchés internationaux devrait rester limitée, le FMI soutient qu’il est probable que l’exposition des banques au secteur public s’accélère dans les années à venir, ce qui pourrait évincer le crédit au secteur privé à un moment où le financement privé est qualifié d’impératif pour stimuler la reprise.
Que faire alors ?
Le FMI préconise que les pays adoptent des stratégies de gestion de la dette et des finances publiques à moyen terme crédibles et clairement communiquées.
Laquelle gestion passe, entre autres, par des plans d’assainissement des finances publiques. Et à moyen terme, par une éventuelle modification de la réglementation bancaire de sorte que les portefeuilles d’actifs des banques ne privilégient pas autant les obligations d’État.
Noureddine BATIJE
Laquelle gestion passe, entre autres, par des plans d’assainissement des finances publiques. Et à moyen terme, par une éventuelle modification de la réglementation bancaire de sorte que les portefeuilles d’actifs des banques ne privilégient pas autant les obligations d’État.
Noureddine BATIJE