Il est quand même étonnant qu’en cette ère de communication tout azimut, de sur-communication pourrait-on même dire, que ce soit de la part d’entités publiques ou privées, de constater que le courant passe moins bien entre les émetteurs de messages et les masses ciblées.
L’impression est que plus on en fait en matière de communication, moins l’impact est significatif.
Dépités, les communicateurs qui n’arrivent plus à se faire entendre, accusent en vrac les théoriciens du complot et ceux qui accordent crédit à leurs propos, sans se rendre compte de l’aveu d’impuissance de leur part que cela révèle.
Après tout, une rumeur complotiste, du fait de son irrationalité, devrait être facile à démentir. Le mieux est même de ne pas avoir à le faire, puisque sa diffusion ne manquera pas de buter sur son invraisemblance.
Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde, disait René Descartes.
Et si l’on examinait le sujet en le prenant par l’autre bout, celui des consommateurs des théories du complot ? D’abord qu’est-ce qu’une théorie du complot ? Tout simplement une interprétation donnée à un évènement médiatisé, qui diffère de celle des autorités officielles.
La pandémie du Covid en a généré à flux soutenu depuis son apparition.
Pour quelles raisons, donc, d’honnêtes gens se mettraient à accorder plus de crédibilité à des rumeurs infondées, si ce n’est parce qu’ils ont été encore moins convaincu par les versions des sources officielles.
Le fait est que les illuminés et autres paranoïaques producteurs de récits ‘complotistes’, ainsi que les ‘idiots’ qui avalent leurs ‘histoires à dormir debout’, tels que qualifiés par les bien-pensantes élites dirigeantes, traitent eux aussi ces derniers de mystificateurs.
En fin de compte, l’accusation de raconter des bobards est croisée. Ainsi éclairé, le problème paraît moins insoluble qu’il n’y paraît quand on se contente de traiter les gens d’imbéciles.
Plus encore, le fait d’infantiliser les consommateurs des théories du complot ne fait que creuser encore plus le fossé qui les sépare des autorités officielles.
Il faut alors souligner la distinction entre informer, qui signifie simplement transmettre une information, laissant le soin au récepteur de l’interpréter comme il l’entend, et communiquer, qui comporte une volonté de convaincre et d’orienter.
Tant que ces deux approches sont dissociées, l’information préserve sa valeur intrinsèque alors que la communication peut donner lieu à débat, légitime du fait de la relativité de toute interprétation, aussi officielle soit-elle. Le mélange des genres tue l’information, sans renforcer la crédibilité de la communication.
Dans le cas de figure, l’information est qu’il existe des mutants du virus Sras-Cov2 plus contagieux même si pas plus mortels que la souche originelle, ce qui pose la question, comme au tout début de la pandémie, de la capacité des infrastructures hospitalières à faire face à un afflux massifs de personnes contaminées.
La communication de nombre de dirigeants politiques à travers le monde, qui est de toute évidence mal passée, a consisté à dire, en substance, à leurs citoyens : « faîtes ce qu’on vous dit sans discuter, vaccinez-vous et dotez-vous du ‘pass sanitaire’ pour pouvoir vivre sans (trop de) contraintes, parce que nous connaissons votre intérêt mieux que vous ».
Il va de soi que les théoriciens du complot s’en sont donnés à cœur joie pour braquer les regards sur les menaces implicites de ce discours politique irréfléchi. Surtout qu’il est question du gagne-pain de beaucoup de gens, que les mesures sanitaires restrictives à répétition ont plongé dans bien des tourments financiers.
Responsabiliser les citoyens est non seulement plus respectueux à leur égard, ce qui permet une meilleure communication, mais aussi moins énergivore que de se torturer les méninges à concevoir des narratives qui trouveraient preneurs, tout en se tortillant pour dénoncer les voix discordantes sur les réseaux sociaux.
C’est peut-être tout le drame de notre époque, l’accélération de la diffusion de l’information, autant que de la rumeur, fait croire en un changement fondamental de paradigme, alors que l’information de qualité, vérifiée et sans chercher à l’enjoliver, fini toujours par s’imposer, autrement plus que la mieux concoctée des narratives.
L’impression est que plus on en fait en matière de communication, moins l’impact est significatif.
Dépités, les communicateurs qui n’arrivent plus à se faire entendre, accusent en vrac les théoriciens du complot et ceux qui accordent crédit à leurs propos, sans se rendre compte de l’aveu d’impuissance de leur part que cela révèle.
Après tout, une rumeur complotiste, du fait de son irrationalité, devrait être facile à démentir. Le mieux est même de ne pas avoir à le faire, puisque sa diffusion ne manquera pas de buter sur son invraisemblance.
Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde, disait René Descartes.
Et si l’on examinait le sujet en le prenant par l’autre bout, celui des consommateurs des théories du complot ? D’abord qu’est-ce qu’une théorie du complot ? Tout simplement une interprétation donnée à un évènement médiatisé, qui diffère de celle des autorités officielles.
La pandémie du Covid en a généré à flux soutenu depuis son apparition.
Pour quelles raisons, donc, d’honnêtes gens se mettraient à accorder plus de crédibilité à des rumeurs infondées, si ce n’est parce qu’ils ont été encore moins convaincu par les versions des sources officielles.
Le fait est que les illuminés et autres paranoïaques producteurs de récits ‘complotistes’, ainsi que les ‘idiots’ qui avalent leurs ‘histoires à dormir debout’, tels que qualifiés par les bien-pensantes élites dirigeantes, traitent eux aussi ces derniers de mystificateurs.
En fin de compte, l’accusation de raconter des bobards est croisée. Ainsi éclairé, le problème paraît moins insoluble qu’il n’y paraît quand on se contente de traiter les gens d’imbéciles.
Plus encore, le fait d’infantiliser les consommateurs des théories du complot ne fait que creuser encore plus le fossé qui les sépare des autorités officielles.
Il faut alors souligner la distinction entre informer, qui signifie simplement transmettre une information, laissant le soin au récepteur de l’interpréter comme il l’entend, et communiquer, qui comporte une volonté de convaincre et d’orienter.
Tant que ces deux approches sont dissociées, l’information préserve sa valeur intrinsèque alors que la communication peut donner lieu à débat, légitime du fait de la relativité de toute interprétation, aussi officielle soit-elle. Le mélange des genres tue l’information, sans renforcer la crédibilité de la communication.
Dans le cas de figure, l’information est qu’il existe des mutants du virus Sras-Cov2 plus contagieux même si pas plus mortels que la souche originelle, ce qui pose la question, comme au tout début de la pandémie, de la capacité des infrastructures hospitalières à faire face à un afflux massifs de personnes contaminées.
La communication de nombre de dirigeants politiques à travers le monde, qui est de toute évidence mal passée, a consisté à dire, en substance, à leurs citoyens : « faîtes ce qu’on vous dit sans discuter, vaccinez-vous et dotez-vous du ‘pass sanitaire’ pour pouvoir vivre sans (trop de) contraintes, parce que nous connaissons votre intérêt mieux que vous ».
Il va de soi que les théoriciens du complot s’en sont donnés à cœur joie pour braquer les regards sur les menaces implicites de ce discours politique irréfléchi. Surtout qu’il est question du gagne-pain de beaucoup de gens, que les mesures sanitaires restrictives à répétition ont plongé dans bien des tourments financiers.
Responsabiliser les citoyens est non seulement plus respectueux à leur égard, ce qui permet une meilleure communication, mais aussi moins énergivore que de se torturer les méninges à concevoir des narratives qui trouveraient preneurs, tout en se tortillant pour dénoncer les voix discordantes sur les réseaux sociaux.
C’est peut-être tout le drame de notre époque, l’accélération de la diffusion de l’information, autant que de la rumeur, fait croire en un changement fondamental de paradigme, alors que l’information de qualité, vérifiée et sans chercher à l’enjoliver, fini toujours par s’imposer, autrement plus que la mieux concoctée des narratives.