Le 8 mars, journée censée être dédiée à la femme, n’est rien d’autre qu’une mascarade qui cache les inégalités profondes et persistantes dont elle souffre.
Cette appellation elle-même, « Journée internationale de la femme », est de plus en plus remise en question et qualifiée de sexiste par de nombreuses féministes. Car si cette journée a été créée à l’origine par Lénine pour honorer les travailleuses, elle a été par la suite récupérée par l'ONU et baptisée « Journée internationale des droits des femmes ». Pourtant, il est important de souligner que cette journée devrait être une revendication des droits des femmes, pas un simple hommage vide de sens.
Les voix s’élèvent pour rappeler que, contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, la femme n’a pas besoin d’une journée dans l’année pour être reconnue.
L’argument est souvent avancé : « Si l’on consacre une journée pour célébrer les droits des femmes, cela signifierait qu’on ne s’en soucie pas les 364 autres jours de l'année ». On entend parfois des discours similaires concernant la Saint-Valentin, censée célébrer l’amour, comme si l’amour ne pouvait exister en dehors de ce jour symbolique.
Mais cette logique ne tient pas la route. Pourquoi ne pas en faire une célébration quotidienne ? Pourquoi ne pas crier à l’unisson, tous les jours, que la femme est l’épine dorsale de la société, sans laquelle la vie telle qu’on la connaît serait impensable ? La question mérite d’être posée.
Le problème, c’est qu’on ne fête pas vraiment la femme ce jour-là, on ne fait que la commémorer, dans le pire sens du terme. Car, malgré toutes les roses et les « félicitations » qui pleuvent le 8 mars, les rapports, les enquêtes et les statistiques mondiales révèlent un triste constat : les femmes sont constamment opprimées. Elles sont sous-valorisées, sur-exploitées, souvent victimes de violences physiques et psychologiques, et pire encore, elles sont rémunérées bien moins que leurs homologues masculins pour le même travail.
À l’heure où des millions de femmes à travers le monde se battent pour leur survie, leur dignité, et leur indépendance, les symboles de la Journée internationale de la femme semblent de plus en plus déconnectés de la réalité.
Comment célébrer la femme quand les chiffres sont là pour nous rappeler la dureté de sa condition ? Le dernier rapport de l'ONU révèle que chaque jour, 140 femmes ou filles meurent des suites des violences exercées par leur partenaire ou un membre de leur famille. Autrement dit, une femme est tuée toutes les dix minutes dans le monde. Et ce n’est pas tout.
En 2023, 85 000 femmes ont été tuées de manière intentionnelle. Le pire, c’est que le domicile, cet endroit qui devrait être le plus sûr, est devenu le lieu le plus dangereux pour elles, avec 60 % des victimes tuées par leur conjoint ou un autre membre de leur famille.
Mais ce n’est pas seulement la violence physique qui frappe les femmes. C’est toute une série d’injustices économiques, sociales et culturelles qui les marginalisent et les écrasent.
Saviez-vous que 64 % des personnes vivant dans la pauvreté dans le monde sont des femmes ? Que les femmes gagnent en moyenne 19 % de moins que les hommes pour un travail équivalent ? Ou encore que, bien que les femmes représentent 50 % de la population mondiale en âge de travailler, seulement 39 % d’entre elles ont un emploi rémunéré ? Ce sont des inégalités inacceptables, mais ce n’est qu’un début.
L’analphabétisme est également un fléau qui touche les femmes de manière disproportionnée. Deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes, alors même que l’accès à l’éducation est une clé essentielle pour lutter contre l’inégalité des sexes.
Mais l’injustice ne s’arrête pas là. Environ 20 % des femmes de 20 à 24 ans ont été mariées avant d’atteindre l'âge adulte, une pratique profondément ancrée dans des sociétés patriarcales et qui prive ces jeunes filles de leur liberté et de leur avenir.
Et si vous pensiez que les violences domestiques étaient un problème réservé à des pays lointains, sachez qu’il y a encore 67 pays dans le monde où les violences domestiques ne sont pas considérées comme un crime, et 43 autres qui n’ont aucune législation contre le viol conjugal. C’est dans ce contexte que les femmes se battent pour exister, pour s'affirmer, pour revendiquer leur place dans un monde qui semble les ignorer.
Quant à la violence numérique, elle fait désormais partie intégrante du quotidien de nombreuses femmes. 58 % des femmes et des filles ont été victimes de harcèlement en ligne. C’est un fléau qui touche de plus en plus de jeunes femmes, souvent dans l’indifférence générale. La violence basée sur le genre, quant à elle, continue de faire des ravages : une femme sur trois en est victime.
Avec leur rose à la main, les femmes, tout en souriant de façon forcée, semblent vouloir crier au monde entier : « Nous préférerions l’action aux célébrations, car ces dernières ne servent qu’à masquer la réalité. »
Ces symboles n’ont pas permis, au fil des décennies, d’instaurer une véritable égalité des droits. Ils n’ont pas permis de lutter contre les violences dont sont victimes les femmes. Ils n’ont pas permis de mettre fin à l’injustice salariale, au mariage forcé, à l’analphabétisme, ni à l’ignorance des violences conjugales. Ils n’ont rien changé. En fait, ces célébrations sonnent comme une coquille vide, comme un produit mercantile qui se vide de toute substance dès qu’on le regarde de plus près.
La véritable Journée de la femme sera célébrée non pas lorsque l’on offrira des roses, mais le jour où chaque femme, qu’elle soit au Yémen, en Syrie, au Bangladesh, au Nigéria, en Inde, en Palestine, en RDC, au Maroc, ou même aux États-Unis ou en Australie, pourra enfin vivre librement, dignement, sans avoir à se battre chaque jour pour ses droits les plus fondamentaux.
Ce jour-là, et seulement ce jour-là, la femme sera réellement célébrée. Ce jour-là, la Journée de la femme aura un sens.
Cette appellation elle-même, « Journée internationale de la femme », est de plus en plus remise en question et qualifiée de sexiste par de nombreuses féministes. Car si cette journée a été créée à l’origine par Lénine pour honorer les travailleuses, elle a été par la suite récupérée par l'ONU et baptisée « Journée internationale des droits des femmes ». Pourtant, il est important de souligner que cette journée devrait être une revendication des droits des femmes, pas un simple hommage vide de sens.
Les voix s’élèvent pour rappeler que, contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, la femme n’a pas besoin d’une journée dans l’année pour être reconnue.
L’argument est souvent avancé : « Si l’on consacre une journée pour célébrer les droits des femmes, cela signifierait qu’on ne s’en soucie pas les 364 autres jours de l'année ». On entend parfois des discours similaires concernant la Saint-Valentin, censée célébrer l’amour, comme si l’amour ne pouvait exister en dehors de ce jour symbolique.
Mais cette logique ne tient pas la route. Pourquoi ne pas en faire une célébration quotidienne ? Pourquoi ne pas crier à l’unisson, tous les jours, que la femme est l’épine dorsale de la société, sans laquelle la vie telle qu’on la connaît serait impensable ? La question mérite d’être posée.
Le problème, c’est qu’on ne fête pas vraiment la femme ce jour-là, on ne fait que la commémorer, dans le pire sens du terme. Car, malgré toutes les roses et les « félicitations » qui pleuvent le 8 mars, les rapports, les enquêtes et les statistiques mondiales révèlent un triste constat : les femmes sont constamment opprimées. Elles sont sous-valorisées, sur-exploitées, souvent victimes de violences physiques et psychologiques, et pire encore, elles sont rémunérées bien moins que leurs homologues masculins pour le même travail.
À l’heure où des millions de femmes à travers le monde se battent pour leur survie, leur dignité, et leur indépendance, les symboles de la Journée internationale de la femme semblent de plus en plus déconnectés de la réalité.
Comment célébrer la femme quand les chiffres sont là pour nous rappeler la dureté de sa condition ? Le dernier rapport de l'ONU révèle que chaque jour, 140 femmes ou filles meurent des suites des violences exercées par leur partenaire ou un membre de leur famille. Autrement dit, une femme est tuée toutes les dix minutes dans le monde. Et ce n’est pas tout.
En 2023, 85 000 femmes ont été tuées de manière intentionnelle. Le pire, c’est que le domicile, cet endroit qui devrait être le plus sûr, est devenu le lieu le plus dangereux pour elles, avec 60 % des victimes tuées par leur conjoint ou un autre membre de leur famille.
Mais ce n’est pas seulement la violence physique qui frappe les femmes. C’est toute une série d’injustices économiques, sociales et culturelles qui les marginalisent et les écrasent.
Saviez-vous que 64 % des personnes vivant dans la pauvreté dans le monde sont des femmes ? Que les femmes gagnent en moyenne 19 % de moins que les hommes pour un travail équivalent ? Ou encore que, bien que les femmes représentent 50 % de la population mondiale en âge de travailler, seulement 39 % d’entre elles ont un emploi rémunéré ? Ce sont des inégalités inacceptables, mais ce n’est qu’un début.
L’analphabétisme est également un fléau qui touche les femmes de manière disproportionnée. Deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes, alors même que l’accès à l’éducation est une clé essentielle pour lutter contre l’inégalité des sexes.
Mais l’injustice ne s’arrête pas là. Environ 20 % des femmes de 20 à 24 ans ont été mariées avant d’atteindre l'âge adulte, une pratique profondément ancrée dans des sociétés patriarcales et qui prive ces jeunes filles de leur liberté et de leur avenir.
Et si vous pensiez que les violences domestiques étaient un problème réservé à des pays lointains, sachez qu’il y a encore 67 pays dans le monde où les violences domestiques ne sont pas considérées comme un crime, et 43 autres qui n’ont aucune législation contre le viol conjugal. C’est dans ce contexte que les femmes se battent pour exister, pour s'affirmer, pour revendiquer leur place dans un monde qui semble les ignorer.
Quant à la violence numérique, elle fait désormais partie intégrante du quotidien de nombreuses femmes. 58 % des femmes et des filles ont été victimes de harcèlement en ligne. C’est un fléau qui touche de plus en plus de jeunes femmes, souvent dans l’indifférence générale. La violence basée sur le genre, quant à elle, continue de faire des ravages : une femme sur trois en est victime.
Avec leur rose à la main, les femmes, tout en souriant de façon forcée, semblent vouloir crier au monde entier : « Nous préférerions l’action aux célébrations, car ces dernières ne servent qu’à masquer la réalité. »
Ces symboles n’ont pas permis, au fil des décennies, d’instaurer une véritable égalité des droits. Ils n’ont pas permis de lutter contre les violences dont sont victimes les femmes. Ils n’ont pas permis de mettre fin à l’injustice salariale, au mariage forcé, à l’analphabétisme, ni à l’ignorance des violences conjugales. Ils n’ont rien changé. En fait, ces célébrations sonnent comme une coquille vide, comme un produit mercantile qui se vide de toute substance dès qu’on le regarde de plus près.
La véritable Journée de la femme sera célébrée non pas lorsque l’on offrira des roses, mais le jour où chaque femme, qu’elle soit au Yémen, en Syrie, au Bangladesh, au Nigéria, en Inde, en Palestine, en RDC, au Maroc, ou même aux États-Unis ou en Australie, pourra enfin vivre librement, dignement, sans avoir à se battre chaque jour pour ses droits les plus fondamentaux.
Ce jour-là, et seulement ce jour-là, la femme sera réellement célébrée. Ce jour-là, la Journée de la femme aura un sens.