Le pape défunt appelait à une Église vivante, enracinée dans le monde contemporain. Les Amish, eux, en font presque le contraire : un christianisme gelé, figé dans un passé rêvé. Les femmes n’y sont pas égales aux hommes, la technologie y est jugée corruptrice, et la liberté individuelle s’efface devant la communauté. Les jeunes ont certes une “période de choix” à l’adolescence (la rumspringa), mais dans un cadre où toute pression sociale pousse au retour à l’ordre établi.
Lancaster fascine, amuse, rassure. Comme si cette foi rigide, déconnectée, était inoffensive parce qu’elle parle anglais, cultive le maïs et vend des tartes aux pommes. Pourtant, derrière cette image d’Épinal, il y a une réalité : une vie codifiée, une éducation filtrée par la religion, un refus des progrès sociaux et scientifiques.
L’Occident a décidément deux poids, deux mesures. Le rigorisme chrétien est un folklore. Le rigorisme musulman, une menace.