Les faillites récentes de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank suscitent une crise de confiance dans le secteur bancaire
La faillite de banques américaines fait trembler le secteur bancaire mondial
Tel un château de cartes, trois banques américaines se sont effondrées, les unes après les autres: Signature Bank, Silvergate Bank et Silicon Valley Bank (SVB). La fermeture de cette dernière est considérée comme la plus grande faillite bancaire aux Etats-Unis depuis la crise financière de 2008.
Aux États-Unis, la Silicon Valley Bank s’effondre et ravive la hantise d'une nouvelle crise des subprimes : Les autorités américaines avaint annoncé, le 10 mars, avoir fermé Silicon Valley Bank, une banque proche des milieux de la Tech qui connaissait un certain nombre de difficultés. Une faillite qui remue le spectre de la crise de 2008.
Pourquoi les banques ont-elles vécu une semaine noire?
Trois banques américaines ont fait faillite en une seule semaine, à savoir Silicon Valley Bank (SVB), Signature Bank et Silvergate Bank. Un coup dur pour le secteur bancaire mondial, sujet à un risque de contagion malgré les tentatives des autorités américaines de limiter les dégâts.
La faillite de plusieurs banques américaines et les déboires de Crédit Suisse ont chahuté le secteur bancaire depuis un peu plus d'une semaine, ravivant le spectre d'une crise financière. Retour sur cette "semaine noire" pour les banques.
Qu'est-il arrivé à Silicon Valley Bank ?
Tout a commencé avec l'annonce de la mise en liquidation de la Silvergate Bank, le mercredi 8 mars: cette petite banque régionale, très prisée par l'écosystème des cryptomonnaies, a été victime de retraits massifs dans le sillage de plusieurs accidents dans le monde cryptop, notamment la faillite de la plateforme FTX.
Le même jour, une présentation de la Silicon Valley Bank (SVB), spécialisée dans le financement des entreprises de la tech, alerte les investisseurs et les clients, alors même qu'elle devait les rassurer, la banque souffrant du ralentissement de la tech. Ils se ruent sur leurs avoirs et la banque s'effondre en Bourse, la poussant à la faillite.
L'Agence de garantie des dépôts (FDIC), émanation du gouvernement américain, décide alors de prendre le contrôle de la banque dès le vendredi 10 mars, au bord de l'implosion sous l'effet des retraits massifs.
L'Agence de garantie des dépôts (FDIC), émanation du gouvernement américain, décide alors de prendre le contrôle de la banque dès le vendredi 10 mars, au bord de l'implosion sous l'effet des retraits massifs.
Qu'est-il arrivé à Crédit Suisse ?
Numéro 2 du secteur bancaire suisse, Crédit Suisse a accumulé les mauvaises nouvelles depuis le début du mois de mars, notamment la perte de l'un de ses actionnaires de long terme et la publication d'un rapport annuel reconnaissant des "faiblesses substantielles" dans ses contrôles internes.
Mais ce sont des déclarations du président de la Banque nationale saoudienne (SNB), son principal actionnaire, qui suscitent un vent de panique.
Dans une interview donnée le mercredi 17 mars, ce dernier assure qu'il n'allait "absolument pas" recapitaliser la banque suisse en cas de problème financier. L'action de Crédit Suisse s'effondre en Bourse (-24,24%) le même jour, les marchés craignant notamment une "ruée bancaire" des grandes fortunes qui ont placé leurs avoirs au Crédit Suisse.
Que s'est-il passé avec les banques américaines ?
À la suite de la faillite de SVB, des banques moyennes ou régionales sont malmenées en Bourse. Le sort des dépôts de SVB, dont seuls 4% des 170 milliards de dollars détenus sont garantis par la FIDC, inquiète le secteur de la tech, et l'anxiété se propage aux particuliers et aux entreprises d'autres secteurs.
Pour calmer la panique, la Fed (la Réserve fédérale, banque centrale américaine), le Trésor américain et la FIDC annoncent dimanche que les clients de SVB pourront retirer la totalité de leurs dépôts. La Fed sort également l'artillerie financière en offrant des prêts à toutes les banques qui en auraient besoin pour honorer des retraits.
Mais les autorités américaines annoncent aussi, le même dimanche, la fermeture d'office de la Signature Bank, vingt-et-unième banque du pays et troisième faillite de la semaine.
Mais les autorités américaines annoncent aussi, le même dimanche, la fermeture d'office de la Signature Bank, vingt-et-unième banque du pays et troisième faillite de la semaine.
Le jeudi suivant, le 17 mars, c'est une nouvelle banque qui est dans la tourmente, la First Republic, quatorzième banque des États-Unis. Onze grandes banques américaines volent néanmoins à son secours en y déposant 30 milliards de dollars pour renforcer ses liquidités et éviter la contagion des faillites précédentes. Sans vraiment calmer les inquiétudes, First Republic chutant encore en Bourse ce vendredi.
Pourquoi les marchés ont-ils cédé à la panique ?
Si la faillite de SVB a rendu les marchés très nerveux, le "mercredi noir" de Crédit Suisse n'en est pas une conséquence directe. Car les inquiétudes au sujet du groupe, considéré comme le maillon faible du système bancaire suisse, ne sont pas nouvelles: dans le sillage de la faillite de la société financière britannique Greensill en mars 2021, une succession de scandales a fragilisé le groupe, qui a perdu plus de 80% de sa valeur.
Sans oublier des revenus en chute libre et la présentation d'un vaste plan de restructuration.
Sans oublier des revenus en chute libre et la présentation d'un vaste plan de restructuration.
Entraînées par la débâcle boursière de Crédit Suisse et les craintes de contagion, les valeurs bancaires européennes dégringolent elles aussi le même jour, fruit d'un mouvement de panique. Des banques comme Deutsche Bank, Commerzbank, Société Générale, BNP Paribas ou encore Banco Sabadell perdent plus de 10%.
La banque centrale suisse réagit en assurant de son soutien et en s'engageant, dans la nuit de mercredi à jeudi, à prêter jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,66 milliards d'euros) de liquidités à Crédit Suisse. Après la pire séance boursière de son histoire, le groupe bancaire reprend des couleurs le lendemain (+19,15%).
Mais les remous se réveillent dès ce vendredi, le groupe chutant à nouveau en Bourse. L'action a cloturé en chute de 8,01%.
Mais les remous se réveillent dès ce vendredi, le groupe chutant à nouveau en Bourse. L'action a cloturé en chute de 8,01%.
Des banques américaines demandent aux autorités de protéger tous les dépôts
Une coalition de banques américaines de taille moyenne a demandé aux régulateurs fédéraux de garantir pendant deux ans tous les dépôts de leurs clients, même au-dessus de la limite habituelle des 250.000 dollars, pour éviter un phénomène de contagion après la faillite de la banque SVB, d'après Bloomberg.
Cette mesure «stopperait immédiatement l'exode des clients des plus petites banques, stabiliserait le secteur bancaire et réduirait grandement les risques d'autres faillites», a argumenté la Mid-Size Bank Coalition of America dans une lettre adressée aux autorités, selon un article publié samedi par l'agence de presse. Les faillites récentes de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank suscitent une crise de confiance dans le secteur.
De nombreux clients de banques similaires ont retiré leur argent pour le déposer dans des banques plus grandes, comme JPMorgan Chase ou Bank of America, considérées comme trop importantes pour que l'État ne les renfloue pas en cas de crise. Actuellement, aux États-Unis, les dépôts sont protégés par le régulateur bancaire, la FDIC, jusqu'à 250.000 dollars.
Cette semaine, la banque First Republic, qui sert principalement des clients fortunés, a vu sa valorisation en Bourse fondre de 80 %. Basée à San Francisco, c'est la 14e banque américaine par la taille des actifs. «Quelle que soit la santé générale de l'industrie bancaire, la confiance a été érodée pour toutes les banques sauf les plus grandes», a déclaré la coalition, d'après Bloomberg.
Elle appelle notamment la FDIC, la réserve fédérale (Fed) et la ministre de l'Économie Janet Yellen à «restaurer la confiance».Le groupe de banques propose de financer cette mesure elles-mêmes en augmentant le montant des cotisations
Une coalition de banques américaines de taille moyenne a demandé aux régulateurs fédéraux de garantir pendant deux ans tous les dépôts de leurs clients, même au-dessus de la limite habituelle des 250.000 dollars, pour éviter un phénomène de contagion après la faillite de la banque SVB, d'après Bloomberg.
Cette mesure «stopperait immédiatement l'exode des clients des plus petites banques, stabiliserait le secteur bancaire et réduirait grandement les risques d'autres faillites», a argumenté la Mid-Size Bank Coalition of America dans une lettre adressée aux autorités, selon un article publié samedi par l'agence de presse. Les faillites récentes de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank suscitent une crise de confiance dans le secteur.
De nombreux clients de banques similaires ont retiré leur argent pour le déposer dans des banques plus grandes, comme JPMorgan Chase ou Bank of America, considérées comme trop importantes pour que l'État ne les renfloue pas en cas de crise. Actuellement, aux États-Unis, les dépôts sont protégés par le régulateur bancaire, la FDIC, jusqu'à 250.000 dollars.
Cette semaine, la banque First Republic, qui sert principalement des clients fortunés, a vu sa valorisation en Bourse fondre de 80 %. Basée à San Francisco, c'est la 14e banque américaine par la taille des actifs. «Quelle que soit la santé générale de l'industrie bancaire, la confiance a été érodée pour toutes les banques sauf les plus grandes», a déclaré la coalition, d'après Bloomberg.
Elle appelle notamment la FDIC, la réserve fédérale (Fed) et la ministre de l'Économie Janet Yellen à «restaurer la confiance».Le groupe de banques propose de financer cette mesure elles-mêmes en augmentant le montant des cotisations
Quelles ont été les conséquences en Europe?
En Europe, la succession de faillites aux États-Unis et les déboires boursiers de Crédit Suisse ont ravivé le spectre de la crise financière de 2008. Les indices boursiers et les valeurs bancaires ont été chahutés ces derniers jours, avant que les aides apportées aux banques américaines et au groupe suisse ne ramènent l'apaisement sur les marchés.
Lors d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) au lendemain de la "journée noire" de Crédit Suisse, sa présidente Christine Lagarde s'est voulue rassurante en garantissant que les banques européennes étaient "solides", mais que l'institution serait prête à intervenir "si nécessaire" pour protéger le système financier.
Et, malgré les turbulences, la BCE a poursuivi sa lutte contre l'inflation et n'a pas renoncé à augmenter ses taux directeurs le même jour, comme prévu, de 0,5 point de base.
Et, malgré les turbulences, la BCE a poursuivi sa lutte contre l'inflation et n'a pas renoncé à augmenter ses taux directeurs le même jour, comme prévu, de 0,5 point de base.
Mais le calme a été de courte durée malgré toutes les bouées de sauvetage: après une journée de répit, le secteur bancaire chute encore en Bourse vendredi dernier emportant tous les indices européens: vers 15h (heure de Paris), Paris reculait de 1,11%, Francfort de 1,04% et Milan de 1,33%.
avec AFP