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Par Abdeslam Seddiki
Parallèlement au déclin de la richesse globale, les inégalités globales de richesse ont également diminué en 2022, la part de richesse des 1 % les plus riches au monde tombant à 44,5 %.
Le nombre de millionnaires en dollars américains dans le monde a diminué de 3,5 millions en 2022 pour atteindre 59,4 millions de personnes, avant de prendre en compte les 4,4 millions de « millionnaires de l’inflation » qui ne seraient plus admissibles si le seuil de millionnaire était ajusté en fonction de l’inflation en 2022. Pour l’ensemble du monde, la richesse médiane a quintuplé au cours de ce siècle, à un rythme environ deux fois supérieur à celui de la richesse par adulte, en grande partie en raison de la croissance rapide de la richesse en Chine.
Le segment suivant, couvrant ceux dont la richesse se situe entre 10 000 et 100 000 USD, a connu la plus forte augmentation de ce siècle, dont la taille a plus que triplé, passant de 503 millions en 2000 à 1,8 milliard à la mi-2022, soit 34,3% de la population détenant 13,6% de la richesse. Cela reflète la prospérité croissante des économies émergentes, en particulier la Chine, et l’expansion de la classe moyenne dans les pays en développement. Cette classe moyenne constitue un levier économique fondamental et elle est à la base de la dynamique que connaissent un certain nombre de pays émergents.
Le niveau supérieur, avec une richesse allant de 100 000 à 1 million de dollars, a également triplé en taille au cours de ce siècle, passant de 208 millions en 2000 à 642 millions de personnes en 2022. Les membres de ce groupe possèdent actuellement des actifs nets totalisant 178 900 milliards de dollars, soit 39,4 % de la richesse mondiale et plus de trois fois leur part en pourcentage de la population adulte (12%).
Au sommet de la pyramide, on trouve le groupe des millionnaires et de milliardaires. Il est petit en nombre, comptant 59,4 millions soit 1,1 % de tous les adultes, et grand en fortune, 45,8% de la richesse. Il est à remarquer que la richesse globale détenue par ce groupe de millionnaires mondiaux n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années. Elle a été multipliée par 5 entre 2000 et 2022.
Passant respectivement de 41 400 MM $ à 208300 MM$ alors que la richesse globale n’a été multipliée que par 3 au cours de cette période.
On distingue au sein de ce groupe de millionnaires le sous-groupe des super-riches désignés par l’acronyme UHNWI (ultra -high-net worth Individual) et dont le nombre de ceux qui possèdent une richesse supérieure à 50 M $ est estimé à 243060. (7020 personnes possèdent plus de 500 M $). La répartition régionale de ces UHNWI révèle la domination des USA avec 51 %, suivis de loin par la Chine avec 11%.
Par ailleurs, il est important de rappeler un certain nombre de considérations méthodologiques qui ont présidé à l’élaboration de ce rapport. Ainsi, la richesse dont il est question est définie comme la valeur des actifs financiers plus les actifs réels (principalement le logement) détenus par les ménages, moins leurs dettes.
Ce qui nous éloigne de la richesse globale telle qu’elle a été définie dans le rapport marocain sur la richesse. Par ailleurs, seule la richesse détenue par les personnes adultes est retenue excluant la richesse détenue par les enfants qui peut être importante dans certains pays.
Dans tous les cas, selon les projections établies par le « Global Wealth Report », la richesse mondiale augmenterait de 38 % au cours des cinq prochaines années, pour atteindre 629 000 milliards de dollars d’ici 2027.
Les pays à revenu faible et intermédiaire seraient à l’origine de 56 % de la croissance, bien qu’ils ne représentent que 31 % de la croissance actuelle.
La croissance des pays à revenu intermédiaire serait le principal moteur des tendances mondiales. On prévoit également que le nombre de millionnaires augmenterait sensiblement au cours des cinq prochaines années pour atteindre 86 millions, tandis que le nombre d'UHNW atteindrait 372 000.
Une telle évolution différenciée entre la richesse créée (38%) et le nombre de millionnaires (45%) constitue un démenti cinglant à ceux qui continuent encore de croire au mythe de la théorie du ruissellement.
Rédigé par Abdeslam Seddiki