Régionalisation avancée : un projet ambitieux, des élites à la hauteur ?
Dans son discours adressé à la deuxième conférence nationale sur la régionalisation, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a exhorté à accélérer la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Ce projet, essentiel pour le développement global du Maroc, nécessite l'engagement de tous les acteurs dans un esprit de progressivité et de clarté quant aux compétences déléguées. En pointant sept défis majeurs, le Souverain a tracé une feuille de route claire pour garantir le succès de cette réforme ambitieuse.
Sept défis stratégiques à relever :
1-Effectivité du Pacte national de déconcentration administrative : Le Roi a insisté sur l'implication réelle des ministères, notamment dans les domaines prioritaires tels que l’investissement. Une déconcentration réussie permettra une meilleure coordination entre l'État et les régions.
2-Clarification et activation des compétences des conseils élus : Ces derniers doivent jouer un rôle moteur dans le développement économique et social à travers une coordination efficace entre les collectivités territoriales et les départements ministériels.
3-Renforcement de la démocratie participative : Il s’agit d’inclure activement les citoyens et la société civile dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques. Cette approche participative est essentielle pour renforcer la transparence et l’adhésion populaire.
4-Lien entre responsabilité et reddition des comptes : La lutte contre la corruption et le renforcement des institutions de contrôle et de transparence doivent être au cœur des réformes pour restaurer la confiance des citoyens envers les institutions.
5-Attractivité territoriale et développement durable : Améliorer l’attractivité des régions est crucial pour attirer des investissements productifs, stimuler la croissance économique, créer des emplois et valoriser les richesses naturelles et culturelles.
6-Innovation dans les mécanismes de financement : Les régions doivent trouver des solutions financières novatrices pour alléger la pression budgétaire tout en diversifiant les sources de financement.
7-Résilience face aux crises : Qu’elles soient naturelles, économiques ou environnementales, les régions doivent développer leur capacité à s’adapter et à surmonter les défis liés aux transformations globales.
Le rôle central des élites responsables
Au-delà des stratégies et des plans, le succès de la régionalisation avancée repose sur un élément fondamental : la qualité des élites impliquées dans sa mise en œuvre. Le discours royal est une interpellation directe aux responsables administratifs, politiques, économiques et sociaux, les appelant à un engagement sincère et pragmatique. Cependant, plusieurs interrogations persistent :
Une gouvernance appuyée par la numérisation et la durabilité
SM Le Roi a également souligné l’importance de la numérisation pour améliorer l’efficacité des collectivités territoriales. Cela inclut l’adoption des objectifs de développement durable, en particulier la gestion rationnelle des ressources en eau, un enjeu vital pour le Maroc.
Ce projet ne peut réussir sans une mobilisation collective et un système transparent pour promouvoir des élites compétentes, intègres et dévouées. Il s’agit d’un « nouveau modèle d’élites » capable de mener à bien cette réforme historique. Car, quelles que soient la qualité des stratégies, elles resteront inefficaces si elles ne sont pas soutenues par des acteurs compétents et engagés.
La régionalisation avancée est plus qu’un projet de décentralisation ; elle incarne une vision pour une nation unie dans sa diversité, résolue à affronter les défis du XXIe siècle avec ambition et détermination.
Sept défis stratégiques à relever :
1-Effectivité du Pacte national de déconcentration administrative : Le Roi a insisté sur l'implication réelle des ministères, notamment dans les domaines prioritaires tels que l’investissement. Une déconcentration réussie permettra une meilleure coordination entre l'État et les régions.
2-Clarification et activation des compétences des conseils élus : Ces derniers doivent jouer un rôle moteur dans le développement économique et social à travers une coordination efficace entre les collectivités territoriales et les départements ministériels.
3-Renforcement de la démocratie participative : Il s’agit d’inclure activement les citoyens et la société civile dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques. Cette approche participative est essentielle pour renforcer la transparence et l’adhésion populaire.
4-Lien entre responsabilité et reddition des comptes : La lutte contre la corruption et le renforcement des institutions de contrôle et de transparence doivent être au cœur des réformes pour restaurer la confiance des citoyens envers les institutions.
5-Attractivité territoriale et développement durable : Améliorer l’attractivité des régions est crucial pour attirer des investissements productifs, stimuler la croissance économique, créer des emplois et valoriser les richesses naturelles et culturelles.
6-Innovation dans les mécanismes de financement : Les régions doivent trouver des solutions financières novatrices pour alléger la pression budgétaire tout en diversifiant les sources de financement.
7-Résilience face aux crises : Qu’elles soient naturelles, économiques ou environnementales, les régions doivent développer leur capacité à s’adapter et à surmonter les défis liés aux transformations globales.
Le rôle central des élites responsables
Au-delà des stratégies et des plans, le succès de la régionalisation avancée repose sur un élément fondamental : la qualité des élites impliquées dans sa mise en œuvre. Le discours royal est une interpellation directe aux responsables administratifs, politiques, économiques et sociaux, les appelant à un engagement sincère et pragmatique. Cependant, plusieurs interrogations persistent :
Les partis politiques investiront-ils dans la formation et le suivi des élus pour qu’ils servent réellement les intérêts du pays et non des ambitions électoralistes ?
L’État et les collectivités territoriales réussiront-ils à sélectionner et encadrer les meilleurs talents administratifs pour garantir l’efficacité des institutions ?
Les élites économiques répondront-elles à l’appui de l’État par des investissements créateurs de richesse et d’emplois ?
Les élites scientifiques et civiles joueront-elles un rôle actif dans l’évaluation, la proposition et le suivi des initiatives publiques ?
Une gouvernance appuyée par la numérisation et la durabilité
SM Le Roi a également souligné l’importance de la numérisation pour améliorer l’efficacité des collectivités territoriales. Cela inclut l’adoption des objectifs de développement durable, en particulier la gestion rationnelle des ressources en eau, un enjeu vital pour le Maroc.
Ce projet ne peut réussir sans une mobilisation collective et un système transparent pour promouvoir des élites compétentes, intègres et dévouées. Il s’agit d’un « nouveau modèle d’élites » capable de mener à bien cette réforme historique. Car, quelles que soient la qualité des stratégies, elles resteront inefficaces si elles ne sont pas soutenues par des acteurs compétents et engagés.
La régionalisation avancée est plus qu’un projet de décentralisation ; elle incarne une vision pour une nation unie dans sa diversité, résolue à affronter les défis du XXIe siècle avec ambition et détermination.
Rabat, un réflexe jacobin qui freine à la régionalisation avancée ?
Et si le véritable obstacle à la régionalisation avancée résidait dans un réflexe socio-politique profondément ancré dans l'administration centrale de Rabat ?
Héritage du centralisme jacobin, cette culture administrative privilégie une concentration excessive des décisions au cœur de la capitale, reléguant les régions à un rôle secondaire. Malgré les promesses de transfert de compétences et les discours ambitieux, la mise en œuvre effective de la régionalisation semble prisonnière d’une dynamique où le pouvoir est délégué au compte-gouttes, souvent sous la forme de demi-mesures.
Ce centralisme perpétue une asymétrie dans la relation entre l’administration centrale et les collectivités territoriales, limitant leur autonomie et leur capacité à agir. Dès lors, la régionalisation pourrait-elle véritablement réussir sans une transformation profonde de cette mentalité jacobine, au profit d'une approche fondée sur la confiance et la responsabilisation des régions ?
Héritage du centralisme jacobin, cette culture administrative privilégie une concentration excessive des décisions au cœur de la capitale, reléguant les régions à un rôle secondaire. Malgré les promesses de transfert de compétences et les discours ambitieux, la mise en œuvre effective de la régionalisation semble prisonnière d’une dynamique où le pouvoir est délégué au compte-gouttes, souvent sous la forme de demi-mesures.
Ce centralisme perpétue une asymétrie dans la relation entre l’administration centrale et les collectivités territoriales, limitant leur autonomie et leur capacité à agir. Dès lors, la régionalisation pourrait-elle véritablement réussir sans une transformation profonde de cette mentalité jacobine, au profit d'une approche fondée sur la confiance et la responsabilisation des régions ?