La réforme du code de procédure civile marocain : une avancée contestée !

Projet de loi relatif à la procédure civile, adopté par la Chambre des Représentants


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 24 Juillet 2024

La Chambre des Représentants du Maroc a récemment adopté à la majorité le projet de loi n° 02.23 relatif à la procédure civile. Bien que ce projet soit présenté par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, comme une avancée historique visant à moderniser le cadre juridique en vigueur depuis 1913, il soulève de vives critiques parmi les professionnels du droit, notamment l'Association des Barreaux du Maroc (ABAM). Examinons les aspects controversés de cette réforme et questionne sa pertinence et son impact potentiel sur les justiciables marocains.



Un cadre juridique modernisé, mais à quel prix ?

Le projet de loi n° 02.23 sur la procédure civile, adopté par la Chambre des Représentants, marque une étape importante dans la modernisation du système judiciaire marocain.

Cette réforme, attendue depuis longtemps, vise à aligner les pratiques judiciaires sur les évolutions constitutionnelles et les engagements internationaux du Maroc en matière de droits de l'homme.

L'introduction du recours électronique et la numérisation des procédures judiciaires sont des avancées majeures qui promettent de simplifier l'accès à la justice et d'améliorer l'efficacité des services judiciaires. En harmonisant les règles de compétence matérielle avec les dispositions existantes, cette loi cherche à créer une justice plus spécialisée et plus accessible.

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a souligné l'importance de cette réforme pour garantir une protection juridique accrue et renforcer le rôle de l'avocat dans la défense des droits des justiciables. Cette réforme est également perçue comme un pas crucial vers la modernisation du cadre juridique, en phase avec les besoins d'un système judiciaire plus transparent et plus efficace.

Malgré les critiques, il est essentiel de reconnaître les efforts du gouvernement pour améliorer la justice marocaine et répondre aux attentes des citoyens en matière d'équité et de protection des droits.
 

L'adoption rapide du projet de loi n° 02.23 relatif à la procédure civile par la Chambre des Représentants suscite de vives inquiétudes.

Le processus législatif, marqué par une précipitation notable, a laissé peu de place à un débat approfondi et inclusif. L'Association des Barreaux du Maroc (ABAM) critique sévèrement cette approche, dénonçant la restriction des recours en appel pour les affaires de moins de 30 000 DH.

Cette mesure, perçue comme une limitation significative de l'accès à la justice, pose la question de l'équité pour les justiciables, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME).

Comment ces dernières peuvent-elles se protéger légalement dans un contexte où les montants en jeu, bien que modestes, peuvent être cruciaux pour leur survie ?

De plus, l'introduction du recours électronique et la numérisation des procédures, bien que modernisantes, soulèvent des inquiétudes quant à leur mise en œuvre effective et leur accessibilité pour tous. Le manque de transparence dans le processus d'élaboration de la loi, combiné à une consultation jugée insuffisante des professionnels du droit, met en lumière des failles potentielles dans cette réforme.

La question demeure : cette législation, adoptée dans l'urgence, servira-t-elle réellement les intérêts des citoyens et renforcera-t-elle la confiance dans le système judiciaire marocain ?

L'avenir de cette réforme dépendra de la capacité des autorités à répondre aux préoccupations des parties prenantes et à garantir une application juste et équilibrée de la loi.




Mercredi 24 Juillet 2024
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