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Par Aziz Boucetta
Pour les historiens, le 24 février 2022 restera non seulement la date de l’invasion de l’Ukraine par les chars de Poutine mais aussi du début de l’accélération de l’implosion d’une Union qui craquelait de partout jusque-là. La Hongrie et la Pologne étaient menacées de sanctions par ce qu’on appelait le « couple » franco-allemand qui conduit de fait Bruxelles, Visegrad se constituait et piétinait, la Grèce est encore essoufflée des suites de sa Grande crise de 2008…
Aujourd’hui, les choses s’accélèrent singulièrement… En France, le quinquennat Macron commence dans ce qui ressemble bien à un chaos que ses concitoyens ne voient pas encore, ou refusent de voir. Le « détricotage » de la Vème République avance à grands pas, avec des institutions qui s’éloignent de plus en plus de l’esprit qui fut à l’origine de leur fondation et qui a été renforcé par la réduction du mandat présidentiel à cinq années.
Aujourd’hui, le pays est ingouvernable, l’équilibre bipolaire qui a fait les grands jours de la République n’est plus et les conséquences apparaissent au grand jour. Le gouvernement est en difficulté, chahuté par sa propre majorité, ou ce qui y ressemble, et la société désemparée est en émoi (pénuries de carburant, inflation, contestation sociale convergente, xénophobie ‘’compensatrice’’…). Face à cela, une certaine arrogance du chef de l’Etat et un souffle de révolte, type gilets jaunes, enfle. Bref, la France tangue.
Aujourd’hui, les choses s’accélèrent singulièrement… En France, le quinquennat Macron commence dans ce qui ressemble bien à un chaos que ses concitoyens ne voient pas encore, ou refusent de voir. Le « détricotage » de la Vème République avance à grands pas, avec des institutions qui s’éloignent de plus en plus de l’esprit qui fut à l’origine de leur fondation et qui a été renforcé par la réduction du mandat présidentiel à cinq années.
Aujourd’hui, le pays est ingouvernable, l’équilibre bipolaire qui a fait les grands jours de la République n’est plus et les conséquences apparaissent au grand jour. Le gouvernement est en difficulté, chahuté par sa propre majorité, ou ce qui y ressemble, et la société désemparée est en émoi (pénuries de carburant, inflation, contestation sociale convergente, xénophobie ‘’compensatrice’’…). Face à cela, une certaine arrogance du chef de l’Etat et un souffle de révolte, type gilets jaunes, enfle. Bref, la France tangue.
L’Italie inaugure une ère de droite extrême, avec la présentation du gouvernement Meloni. L’ennui avec l’extrême-droite est que personne ne sait ce qu’elle fera une fois aux commandes, ainsi qu’on l’a vu avec Matteo Salvini à l’Intérieur voici quelques années. Cette mouvance politique a toujours un double visage, celui des campagnes électorales et celui du gouvernement si elle y accède. Il faudra donc s’attendre à bien des surprises avec la « mère italienne chrétienne » Georgia Meloni, qui ne cache pas son hostilité personnelle à l’égard d’Emmanuel Macron et sa méfiance envers l’UE.
L’Allemagne pour sa part, affaiblie aussi bien sur le plan énergétique que sur celui de la défense, ne trouve pas sa voie après la longue ère Merkel. Il faut reconnaître à l’actuel chancelier Olaf Scholz qu’il n’a pas eu le temps nécessaire pour s’installer puisque quelques semaines après avoir été désigné, il a été confronté au choc majeur de la guerre en Ukraine.
Et, en conséquence, ce qu’on a souvent et pompeusement allemand « le couple franco-allemand » (pour exorciser l’Histoire sans doute) laisse apparaître encore plus de failles que jamais : énergie, défense commune, soutien aux entreprises, attitude face à la Russie…
Par ailleurs, et bien que le Royaume-Uni se soit brexité, le chaos politique qui règne à Londres impactera peu ou prou l’Europe des 27, puisque plusieurs dossiers restent ouverts entre les deux parties et plusieurs questions sont encore à ce jour sans réponse.
Pendant ce temps, l’euro plonge, le dollar se renforce, les structures d’approvisionnement sont sévèrement ébranlées et la géostratégie européenne patauge et patine.
L’Union européenne n’a tout simplement pas les moyens de sa géopolitique, affaiblie par les Etats-Unis, faible face à la Chine, bousculée par le militarisme russe et chahutée dans le monde (Afrique, Golfe, Asie…). Et elle persiste pourtant à croire en sa bonne étoile, ou en ses 27 bonnes étoiles, bien qu’elles soient plus divisées que jamais, et elle continue de projeter son européocentrisme…
Et le Maroc, dans tout cela ? Le Maroc devrait montrer encore une fois son aptitude à l’anticipation, si ce n’est à la prudence… En effet, L’UE est le premier partenaire commercial du royaume, avec 56 % de ses échanges de marchandises en 2019. 64 % des exportations marocaines étaient destinées à l’UE cette année-là et 51 % des importations du Maroc provenaient de l’UE. Etre aussi dépendant, ou au moins lié, à un ensemble économique en péril, est encore plus périlleux pour une économie fragile comme l’économie marocaine.
Le royaume gagnerait à accélérer sa politique de diversification économique, en se traçant une feuille de route chiffrée et régulièrement évaluée. Il est temps de sortir de l’histoire de nos relations avec un continent menacé d’implosion institutionnelle, et donc de récession économique durable, un continent fut un temps un allié de poids, avant de devenir aujourd’hui un poids.
L’Allemagne pour sa part, affaiblie aussi bien sur le plan énergétique que sur celui de la défense, ne trouve pas sa voie après la longue ère Merkel. Il faut reconnaître à l’actuel chancelier Olaf Scholz qu’il n’a pas eu le temps nécessaire pour s’installer puisque quelques semaines après avoir été désigné, il a été confronté au choc majeur de la guerre en Ukraine.
Et, en conséquence, ce qu’on a souvent et pompeusement allemand « le couple franco-allemand » (pour exorciser l’Histoire sans doute) laisse apparaître encore plus de failles que jamais : énergie, défense commune, soutien aux entreprises, attitude face à la Russie…
Par ailleurs, et bien que le Royaume-Uni se soit brexité, le chaos politique qui règne à Londres impactera peu ou prou l’Europe des 27, puisque plusieurs dossiers restent ouverts entre les deux parties et plusieurs questions sont encore à ce jour sans réponse.
Pendant ce temps, l’euro plonge, le dollar se renforce, les structures d’approvisionnement sont sévèrement ébranlées et la géostratégie européenne patauge et patine.
L’Union européenne n’a tout simplement pas les moyens de sa géopolitique, affaiblie par les Etats-Unis, faible face à la Chine, bousculée par le militarisme russe et chahutée dans le monde (Afrique, Golfe, Asie…). Et elle persiste pourtant à croire en sa bonne étoile, ou en ses 27 bonnes étoiles, bien qu’elles soient plus divisées que jamais, et elle continue de projeter son européocentrisme…
Et le Maroc, dans tout cela ? Le Maroc devrait montrer encore une fois son aptitude à l’anticipation, si ce n’est à la prudence… En effet, L’UE est le premier partenaire commercial du royaume, avec 56 % de ses échanges de marchandises en 2019. 64 % des exportations marocaines étaient destinées à l’UE cette année-là et 51 % des importations du Maroc provenaient de l’UE. Etre aussi dépendant, ou au moins lié, à un ensemble économique en péril, est encore plus périlleux pour une économie fragile comme l’économie marocaine.
Le royaume gagnerait à accélérer sa politique de diversification économique, en se traçant une feuille de route chiffrée et régulièrement évaluée. Il est temps de sortir de l’histoire de nos relations avec un continent menacé d’implosion institutionnelle, et donc de récession économique durable, un continent fut un temps un allié de poids, avant de devenir aujourd’hui un poids.
Rédigé par Aziz Boucetta sur PanoraPost