Par Aziz Boucetta
La semaine dernière, donc, coup de tonnerre dans le secteur de la santé. 31 personnes sont chargées par les juges pour un nombre considérable de chefs d’inculpation : Détournement de fonds publics, manipulation de marchés publics, abus de pouvoir, révélation du secret professionnel… Les 31 viennent du secteur privé ou prospèrent dans le secteur public.
Cela fait maintenant des années que quelques laboratoires pharmaceutiques aux dirigeants intègres (il en existe encore…) dénonçaient les « anomalies » (pour rester politiquement correct…), les incohérences et la mauvaise gouvernance du ministère. Il était question de favoritisme, de népotisme, de copinage et de grande, très grande corruption. Mais cela est toujours très difficile à prouver par des particuliers, aussi bien intentionnés soient-ils. C’est à la justice de le faire. Gageons qu’aujourd’hui, les juges iront loin, le plus loin possible, sans s’éloigner de l’esprit de justice et d’équité…
Puis, ailleurs, dans une autre ville et dans un tout autre secteur, voilà l’affaire de cet élu, (haut) gradé du RNI, le parti qui dirige la coalition gouvernementale et le gouvernement. Lui, il est président de commune et député, chargé en principe de gérer le quotidien de ses administrés et les affaires de la nation. Il semble avoir préféré gérer ses affaires, au quotidien, sans se préoccuper de loi ou de droit. Il est aujourd’hui incarcéré pour « corruption administrative généralisée ». Cela sonne comme « cancer généralisé »…
Et voilà aussi cet élu parlementaire de l’UC, qui a falsifié à tour de bras des documents bancaires et qui se retrouve embastillé, avec son présumé complice de la banque en question.
Nous pouvons être certains d’une chose : ces trois affaires ne sont que l’arbre qui cache la jungle. Quelle personne sensée pourrait croire que les indélicatesses, les corruptions et les détournements dans le pays se limitent à ces trois affaires ? Mais une justice sensée doit poursuivre et s’inscrire dans la régularité et la fermeté dans la traque de ces personnages qui confondent l’argent public avec leur poche, leurs intérêts avec ceux des instances qu’ils sont chargés de gérer.
La justice, aujourd’hui menée par un tandem de choc, aguerri et expérimenté, formé de Mohamed Abdennabaoui, Premier président de la Cour de Cassation et Hassan Daki, Procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du Ministère public, doit aller plus haut, plus vite, plus loin, et plus fort. Très fort. En effet, et à en croire les recommandations du modèle de développement, l’un des quatre principaux nœuds à l’origine de l’essoufflement de l’élan de développement est cette « justice qui pâtit d’un manque de confiance », d’une « justice considérée comme inefficiente »… et cette sentence assénée comme une porte de prison qui se referme :
Cela fait maintenant des années que quelques laboratoires pharmaceutiques aux dirigeants intègres (il en existe encore…) dénonçaient les « anomalies » (pour rester politiquement correct…), les incohérences et la mauvaise gouvernance du ministère. Il était question de favoritisme, de népotisme, de copinage et de grande, très grande corruption. Mais cela est toujours très difficile à prouver par des particuliers, aussi bien intentionnés soient-ils. C’est à la justice de le faire. Gageons qu’aujourd’hui, les juges iront loin, le plus loin possible, sans s’éloigner de l’esprit de justice et d’équité…
Puis, ailleurs, dans une autre ville et dans un tout autre secteur, voilà l’affaire de cet élu, (haut) gradé du RNI, le parti qui dirige la coalition gouvernementale et le gouvernement. Lui, il est président de commune et député, chargé en principe de gérer le quotidien de ses administrés et les affaires de la nation. Il semble avoir préféré gérer ses affaires, au quotidien, sans se préoccuper de loi ou de droit. Il est aujourd’hui incarcéré pour « corruption administrative généralisée ». Cela sonne comme « cancer généralisé »…
Et voilà aussi cet élu parlementaire de l’UC, qui a falsifié à tour de bras des documents bancaires et qui se retrouve embastillé, avec son présumé complice de la banque en question.
Nous pouvons être certains d’une chose : ces trois affaires ne sont que l’arbre qui cache la jungle. Quelle personne sensée pourrait croire que les indélicatesses, les corruptions et les détournements dans le pays se limitent à ces trois affaires ? Mais une justice sensée doit poursuivre et s’inscrire dans la régularité et la fermeté dans la traque de ces personnages qui confondent l’argent public avec leur poche, leurs intérêts avec ceux des instances qu’ils sont chargés de gérer.
La justice, aujourd’hui menée par un tandem de choc, aguerri et expérimenté, formé de Mohamed Abdennabaoui, Premier président de la Cour de Cassation et Hassan Daki, Procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du Ministère public, doit aller plus haut, plus vite, plus loin, et plus fort. Très fort. En effet, et à en croire les recommandations du modèle de développement, l’un des quatre principaux nœuds à l’origine de l’essoufflement de l’élan de développement est cette « justice qui pâtit d’un manque de confiance », d’une « justice considérée comme inefficiente »… et cette sentence assénée comme une porte de prison qui se referme :
« Malgré les réformes entamées pour garantir l’indépendance de la justice et renforcer son efficacité et sa fiabilité, les résultats tardent à se manifester : délais longs, imprévisibilité des jugements, manque de compétences, déficit de transparence, faible éthique et moralité ».
Tout est dit dans cette phrase, et si tout n’est pas fait pour y remédier, tous les efforts déployés pour mettre le royaume sur les rails du développement resteront vains. Pour cela, il appartient aux deux patrons de la justice de veiller sur les jugements et de surveiller les juges, d’apurer et si possible clôturer les anciens dossiers (comme celui du projet Hassan II, entamé en… 2003 !), de sévir aussi rapidement contre les responsables indélicats (comme cela est apparu dans l’affaire mahkamagate remontant à 2020), de sensibiliser les juges sur l’effectif effarant des détenus provisoires (la moitié de la population carcérale !), de bien lire, et relire au besoin, les rapports de la Cour des Comptes et des différentes inspections...
Le développement d’un pays, de n’importe quel pays et à n’importe quelle période de l’histoire, est davantage tributaire d’une justice juste et efficace que d’investisseurs audacieux, de jeunes ambitieux, ou même d’un Etat œuvrant à être consciencieux… et n'oublions pas qu’en vertu de l’article 124 de la constitution, « les jugements sont rendus et exécutés au nom du Roi et en vertu de la loi », et que si le respect est exigé pour les juges, il doit aussi et surtout être mérité !
Rédigé par Aziz Boucetta sur Panora Post