La haine entre Musulmans renforce Israël


Rédigé par le Lundi 30 Septembre 2024

Naïm Qassem, secrétaire général par intérim du Hezbollah, a annoncé, dans une intervention télévisée, la poursuite de la lutte contre Israël. Les capacités militaires du mouvement chiite libanais seraient toujours opérationnelles et les leaders tombés seront rapidement remplacés.



Naïm Qassem, secrétaire général par intérim du Hezbollah libanais
Trois jours après l’assassinat du leader du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, suite à la frappe aérienne israélienne contre le siège du parti, le 27 septembre, dans la banlieue Est de Beyrouth, c’est son secrétaire général adjoint, Naïm Qassem, qui a fait une déclaration pour signifier que son mouvement, même sérieusement ébranlé, allait poursuivre son combat contre Israël.

Naïm Qassem est, avec Hashim Safyeddine, cousin de Hassan Nasrallah, l’un des deux probables futurs dirigeant du mouvement chiite libanais.

Le discours de Naïm Qassem, comportant l’aveu du grave revers encaissé par son mouvement, était porteur de trois messages essentiels. 

Tout chef militaire du Hezbollah tué est automatiquement remplacé et le futur secrétaire général du Hezbollah sera prochainement désigné. Même décapité, le mouvement chiite est structuré de manière à renaître de ses cendres. 

Le martyre est, d’ailleurs, l’un des piliers de la théologie chiite. 

Debout mais groggy

Les capacités militaires du mouvement, par ailleurs, n’ont pas été largement détruites, comme le prétendent les médias israéliens, et les miliciens du Hezbollah sont prêts à repousser toute tentative d’invasion terrestre israélienne, a-t-il affirmé.

Le Hezbollah va continuer sur la voie tracée par son leader assassiné, a-t-il tenu à préciser. Ce qui revient à dire que le mouvement va persister dans sa condition d’arrêt des hostilités israéliennes dans la bande de Gaza pour accepter de faire taire les armes aux frontières.

La sortie médiatique de l’un des dirigeants les plus éminents du Hezbollah, afin de rassurer ses membres, alliés et sympathisants, peine toutefois à cacher la fragilisation de la milice chiite suite aux coups successifs que lui ont porté les services secrets israéliens. 

L’élimination de Hassan Nasrallah a été révélatrice des multiples faiblesses dont souffre le Hezbollah.

Il y a d’abord le degré d’infiltration du mouvement chiite libanais par les services de renseignements israéliens. Un fait devenu évident depuis les attaques aux bippers et talkies walkies contre les commandants des forces d’élite du Hezbollah, dix jours auparavant.

Faux amis et vrais ennemis

La timidité de la réaction, suite audit assassinat, de l’Iran et de la Syrie, pourtant les deux plus importants alliés du Hezbollah est, de fait, politiquement plus désagréable. 

Face à Israël, fermement soutenu par les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, le Hezbollah se retrouve esseulé. 

Le nouveau président réformiste iranien, Massoud Pezechkian, cherche d’abord à débarrasser son pays des lourdes sanctions qui entravent le développement de son économie, une démarche qui passe par l’amélioration des relations de son pays avec l’Occident. 

Le président syrien, Bachar El Assad, qui doit pourtant sa survie et son maintien au pouvoir en partie à l’engagement des milices du Hezbollah à ses côtés, ne ferait rien qui pourrait amener Israël et les pays occidentaux à reprendre leurs efforts de changement de régime à Damas. 

Il est à remarquer que Damas ne fait pas entendre ses revendications sur le plateau du Golan occupé par Israël. Ce n’est donc pas le sort de la bande de Gaza et du Sud du Liban qui va inquiéter Bachar El Assad outre mesure.

En termes crus, Hassan Nasrallah a été abandonné, en pleine guerre, par ses plus proches alliés.

Quant à ses ennemis, tels les mouvements de la rébellion syrienne d’obédience sunnite, ils ont publiquement jubilé à l’annonce de sa mort.

Au suivant !

On en arrive, ainsi, à l’autre leçon, et non des moindres, à tirer de la récente élimination du chef du Hezbollah. La haine viscérale entre Sunnites et Chiites, qui déchire le monde arabo-musulman, dépasse de loin la volonté de chacune des deux parties de venir en aide aux Palestiniens et de libérer Al Qods.

Israël, actuellement dirigée par une coalition d’extrême droite allaitée au sionisme religieux, peut se permettre, de ce fait, de nourrir l’ambition démesurée de mise au pas l’ensemble du monde arabo-musulman.

A qui le tour pour se faire corriger par Israël ?




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Lundi 30 Septembre 2024
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