La gestion des carrières des ressources naturelles reviennent sur la table

Vers une gestion durable des ressources naturelles au Maroc : Analyse de la rencontre entre Nizar Baraka et le CESE


Rédigé par La Rédaction le Lundi 10 Juin 2024

Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a accueilli une délégation du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), dirigée par Ahmed Reda Chami. Cette réunion a été consacrée à l'examen du rapport du CESE sur les mécanismes d’autorisation et de contrôle de l’exploitation des ressources naturelles, notamment l'eau et les carrières



Mais que retenir de cette rencontre ? Quelles implications pour la gestion des ressources naturelles au Maroc ?

Lors de cette réunion, Nizar Baraka a mis en avant l'importance de ce rapport, particulièrement dans le contexte actuel de sécheresse persistante et de pression croissante du changement climatique sur les ressources en eau du Maroc. Il a souligné la contribution significative du CESE à ce sujet stratégique. Le ministre a également rappelé les directives royales pour gérer le stress hydrique, telles que l'accélération de la construction des barrages, le développement des stations de dessalement de l’eau de mer et le programme de réutilisation des eaux usées épurées.

En parallèle, Nizar Baraka a évoqué les Plans Directeurs d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) à l’horizon 2050, approuvés pour concilier les besoins et les ressources en eau de manière décentralisée. Ces initiatives sont-elles suffisantes pour répondre aux défis actuels ?

Les carrières jouent un rôle essentiel dans le développement économique et social du Maroc, notamment dans l’approvisionnement en matériaux du secteur du bâtiment et des infrastructures de base. Nizar Baraka a rappelé la refonte du cadre juridique régissant ce secteur avec la loi 27-13 et ses textes d’application, ainsi que la réalisation des Schémas Régionaux de Gestion des Carrières (SRGC) pour une alimentation du marché en matériaux de construction concertée et durable.

Cependant, ce cadre juridique est-il réellement efficace ? Quels sont les obstacles qui entravent son application ?

Ahmed Reda Chami, président du CESE, a mis en avant les nombreux défis auxquels sont confrontées les ressources naturelles du Maroc, tels que la surexploitation et les pratiques illicites. Il a appelé à un renforcement du dispositif en place et à l’application rigoureuse du cadre juridique régissant les mécanismes d’autorisation et de contrôle de l’exploitation de ces ressources.

Moncef Ziani, membre du Conseil et rapporteur du thème, a détaillé les principales contraintes : la complexité et la lenteur des procédures, la multiplicité des intervenants, les capacités limitées de contrôle, la prévalence de l’informel, et l'insuffisance des moyens de surveillance et de contrôle.

Ces contraintes sont-elles insurmontables ? Quelles solutions propose le CESE pour améliorer la gestion des ressources naturelles ?

Face à ces défis, le CESE a formulé plusieurs recommandations. Il s'agit notamment de :


Assurer l'effectivité des textes législatifs et réglementaires.
Simplifier les procédures et respecter les délais d’octroi des autorisations.
Renforcer le cadre juridique, notamment par l’élaboration des schémas régionaux de gestion des carrières et l’adoption des textes d’application nécessaires pour la loi 49-17.
Améliorer la gouvernance dans les secteurs de l’eau et des carrières.
Renforcer les moyens de contrôle et mettre en place un mécanisme inter-institutionnel pour gérer les ressources en eau en situation de crise.
Développer les compétences des intervenants.
Instituer des Chambres spécialisées pour les affaires environnementales et améliorer le recouvrement des redevances liées à l’exploitation des ressources.
Mettre en place un système d’information national intégré pour les domaines de l’eau et des carrières.

Ces recommandations, si elles sont mises en œuvre, pourront-elles réellement transformer la gestion des ressources naturelles au Maroc ?

Nizar Baraka a assuré que les recommandations du CESE seront étudiées attentivement par le ministère et intégrées, dans la mesure du possible, dans la mise en œuvre des politiques publiques. Cette rencontre marque un pas important vers une gestion plus durable et efficace des ressources naturelles du Maroc, essentielle pour la résilience face aux crises futures.

Ainsi, en renforçant les mécanismes d’autorisation et de contrôle de l’exploitation des ressources naturelles, le Maroc peut espérer mieux protéger ses richesses naturelles tout en assurant un développement économique durable. La voie vers une gestion optimale est encore longue, mais les discussions actuelles et les recommandations du CESE offrent une base solide pour progresser dans cette direction.




Lundi 10 Juin 2024
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