Des enfants se pressent pour obtenir de la nourriture lors d'une distribution à Rafah, dans la bande de Gaza, le 12 mars 2024. (JEHAD ALSHRAFI / ANADOLU / AFP)
Après l'adoption d'une première résolution de cessez-le-feu par le Conseil de sécurité de l'ONU lundi 25 mars , les Etats-Unis s'étant abstenus lors du vote , de profondes inquiétudes persistent quant au respect de cette trêve par les deux parties au moment où le devoir de solidarité et l'exigence humanitaire s'imposent face au chaos humanitaire et à la famine qui menace .
A Gaza, les attaques israéliennes contre les escortes de convois d’aides mettent volontairement en péril la distribution des aides !Et les fonctionnaires et bénévoles, aidant à sécuriser les camions de nourriture aux Gazaouis, ont été visés de façon récurrente par des tirs de l’armée.
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) avait également annoncé dimanche 24 mars , par la voix de son chef, être désormais formellement interdite par Israël de toute livraison d’aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza.
« En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l’ONU du fait qu’elles n’approuveraient plus de convois alimentaires de l’Unrwa dans le nord » de la bande de Gaza, avait annoncé Philippe Lazzarini sur X, soulignant que l’agence reste « la principale ligne de vie pour les réfugiés palestiniens ».
L’agence n’avait dans les faits plus pu distribuer de l’aide dans ce secteur, où le risque de famine est le plus criant, depuis le 29 janvier, a précisé sa porte-parole Juliette Touma. Elle peut en revanche continuer à le faire dans la partie sud.
Normalement, la Maison Blanche aurait dû faire pression sur Tel-Aviv pour acheminer par voie terrestre plutôt que par le pont maritime ou par largage car cela aurait été certainement plus pratique et crédible et plus conforme à la superpuissance de l'Amérique démocratique
D’anciens responsables de Médecins du monde ont également sonné l'alarme en publiant un cri d'alerte :
« L’urgence est de permettre le déploiement d’une assistance humanitaire puissante, neutre et professionnelle , afin de surmonter le chaos humanitaire à Gaza .Un secours international prenant en compte enfin l’exigence de solidarité, d’impartialité et de respect des populations, sans discrimination fondée sur l’appartenance ethnique ou religieuse, est impératif d'urgence ! » !Une situation humanitaire hors de contrôle
La réponse humanitaire à Gaza était jusqu'alors jugée insuffisante, entravée et critiquée pour ses errements. Elle apparaît désormais hors de contrôle. Tous les protagonistes sur place semblent dépassés. Ni l'armée israélienne, ni le Hamas, ni l'Égypte, ni les ONG, ni les agences onusiennes n'assurent un déploiement professionnel et efficace de l'aide à la population.
Israël tout d'abord, dont l'armée est impliquée directement dans la tragédie du jeudi 29 février, qui avait touché les Gazaouis lors d'un mouvement de foule autour d'un convoi alimentaire.
Selon l'article 55 de la Convention (IV) de Genève, « dans toute la mesure de ses moyens, la Puissance occupante a le devoir d'assurer l'approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux ».
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, les employés des agences des Nations unies et de nombreuses ONG internationales basées à Jérusalem rencontrent des difficultés pour renouveler leur titre de séjour, ce qui entrave la coordination des secours destinés à l’enclave palestinienne.
Dans la bande de Gaza, Israël assume sa stratégie de la faim dans la moitié nord de l’enclave palestinienne, où 300 000 personnes demeurent soumises à un siège quasi total dans les ruines de la métropole que fut Gaza, la famine menace .
Israël mène une politique de la faim à Gaza. Au mépris du droit international, l’Etat hébreu a organisé une pénurie de nourriture, qui finit par indisposer son principal allié américain et fragilise la poursuite de sa guerre.
L’administration de Joe Biden promet de livrer elle-même de l’aide par la mer. Elle presse aussi Israël de faciliter les livraisons de vivres des Nations unies et de commerçants privés par les routes, notamment dans la moitié nord de l’enclave, où 300 000 personnes demeurent soumises à un siège quasi total, dans les ruines de la métropole que fut Gaza.
Et malgré l’arrivée de l’aide humanitaire par la mer, la nourriture manque toujours
”La voie terrestre est la plus rapide et la plus pratique pour acheminer l’aide à Gaza”
Le commissaire européen chargé de l’Aide humanitaire, Janez Lenarcic souligne que les largages aériens et l’aide maritime ne permettront pas de répondre aux besoins de la population de la bande de Gaza, dont une partie est menacée par la famine.
Dans la bande de Gaza, la situation humanitaire est désastreuse et l'ONU redoute une famine généralisée. Ce samedi 16 mars, le premier bateau d'aide humanitaire, parti de Chypre, a fini de décharger sa cargaison, une aide encore très insuffisante au vu des immenses besoins de la population.
Un deuxième bateau d'aide est prêt à partir pour le territoire palestinien, mais son départ pour l'heure est retardé en raison des conditions météo.
A Gaza, les attaques israéliennes contre les escortes de convois d’aides mettent volontairement en péril la distribution des aides !Et les fonctionnaires et bénévoles, aidant à sécuriser les camions de nourriture aux Gazaouis, ont été visés de façon récurrente par des tirs de l’armée.
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) avait également annoncé dimanche 24 mars , par la voix de son chef, être désormais formellement interdite par Israël de toute livraison d’aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza.
« En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l’ONU du fait qu’elles n’approuveraient plus de convois alimentaires de l’Unrwa dans le nord » de la bande de Gaza, avait annoncé Philippe Lazzarini sur X, soulignant que l’agence reste « la principale ligne de vie pour les réfugiés palestiniens ».
L’agence n’avait dans les faits plus pu distribuer de l’aide dans ce secteur, où le risque de famine est le plus criant, depuis le 29 janvier, a précisé sa porte-parole Juliette Touma. Elle peut en revanche continuer à le faire dans la partie sud.
Normalement, la Maison Blanche aurait dû faire pression sur Tel-Aviv pour acheminer par voie terrestre plutôt que par le pont maritime ou par largage car cela aurait été certainement plus pratique et crédible et plus conforme à la superpuissance de l'Amérique démocratique
D’anciens responsables de Médecins du monde ont également sonné l'alarme en publiant un cri d'alerte :
« L’urgence est de permettre le déploiement d’une assistance humanitaire puissante, neutre et professionnelle , afin de surmonter le chaos humanitaire à Gaza .Un secours international prenant en compte enfin l’exigence de solidarité, d’impartialité et de respect des populations, sans discrimination fondée sur l’appartenance ethnique ou religieuse, est impératif d'urgence ! » !Une situation humanitaire hors de contrôle
La réponse humanitaire à Gaza était jusqu'alors jugée insuffisante, entravée et critiquée pour ses errements. Elle apparaît désormais hors de contrôle. Tous les protagonistes sur place semblent dépassés. Ni l'armée israélienne, ni le Hamas, ni l'Égypte, ni les ONG, ni les agences onusiennes n'assurent un déploiement professionnel et efficace de l'aide à la population.
Israël tout d'abord, dont l'armée est impliquée directement dans la tragédie du jeudi 29 février, qui avait touché les Gazaouis lors d'un mouvement de foule autour d'un convoi alimentaire.
Selon l'article 55 de la Convention (IV) de Genève, « dans toute la mesure de ses moyens, la Puissance occupante a le devoir d'assurer l'approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux ».
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, les employés des agences des Nations unies et de nombreuses ONG internationales basées à Jérusalem rencontrent des difficultés pour renouveler leur titre de séjour, ce qui entrave la coordination des secours destinés à l’enclave palestinienne.
Dans la bande de Gaza, Israël assume sa stratégie de la faim dans la moitié nord de l’enclave palestinienne, où 300 000 personnes demeurent soumises à un siège quasi total dans les ruines de la métropole que fut Gaza, la famine menace .
Israël mène une politique de la faim à Gaza. Au mépris du droit international, l’Etat hébreu a organisé une pénurie de nourriture, qui finit par indisposer son principal allié américain et fragilise la poursuite de sa guerre.
L’administration de Joe Biden promet de livrer elle-même de l’aide par la mer. Elle presse aussi Israël de faciliter les livraisons de vivres des Nations unies et de commerçants privés par les routes, notamment dans la moitié nord de l’enclave, où 300 000 personnes demeurent soumises à un siège quasi total, dans les ruines de la métropole que fut Gaza.
Et malgré l’arrivée de l’aide humanitaire par la mer, la nourriture manque toujours
”La voie terrestre est la plus rapide et la plus pratique pour acheminer l’aide à Gaza”
Le commissaire européen chargé de l’Aide humanitaire, Janez Lenarcic souligne que les largages aériens et l’aide maritime ne permettront pas de répondre aux besoins de la population de la bande de Gaza, dont une partie est menacée par la famine.
Dans la bande de Gaza, la situation humanitaire est désastreuse et l'ONU redoute une famine généralisée. Ce samedi 16 mars, le premier bateau d'aide humanitaire, parti de Chypre, a fini de décharger sa cargaison, une aide encore très insuffisante au vu des immenses besoins de la population.
Un deuxième bateau d'aide est prêt à partir pour le territoire palestinien, mais son départ pour l'heure est retardé en raison des conditions météo.
L'aide humanitaire ne suffit pas à endiguer le risque de famine dans la bande de Gaza
Des enfants mangent des feuilles de cactus, à défaut d'avoir trouvé d'autre nourriture, le 28 février 2024 à Beit Lahia (bande de Gaza). (MAHMUD ISA / ANADOLU / AFP)
Israël provoque la famine !
La famine pourrait sévir d'ici mai dans le territoire, selon des agences internationales. En cause, notamment : l'entrée trop lente de l'aide alimentaire. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, accusait, lundi 18 mars, Tel-Aviv d'utiliser les pénuries alimentaires "comme arme de guerre" dans la bande de Gaza.
Plus de 1,1 million d'habitants y sont confrontés à "une situation de faim catastrophique", selon un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Et la totalité de la population du territoire palestinien est désormais concernée par "une insécurité alimentaire aiguë", révèle le document publié lundi 18 mars .
"Presque toutes les familles sautent des repas quotidiennement et les adultes réduisent leurs portions pour que les enfants puissent manger", illustre Jonathan Crickx, porte-parole de l'Unicef Palestine. Il faut parfois des heures aux Gazaouis pour trouver de quoi se nourrir, et les maigres repas sont souvent complétés par des "plantes et des herbes", voire des céréales auparavant utilisées pour les animaux.
Un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë !
La pénurie est particulièrement critique dans le nord de l'enclave, où "un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë", précise Jonathan Crickx.
"Dans deux tiers des foyers" de cette région, "des habitants ont passé la journée sans manger au moins dix fois" au cours du dernier mois.
La famine pourrait sévir d'ici mai dans le territoire, selon des agences internationales. En cause, notamment : l'entrée trop lente de l'aide alimentaire. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, accusait, lundi 18 mars, Tel-Aviv d'utiliser les pénuries alimentaires "comme arme de guerre" dans la bande de Gaza.
Plus de 1,1 million d'habitants y sont confrontés à "une situation de faim catastrophique", selon un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Et la totalité de la population du territoire palestinien est désormais concernée par "une insécurité alimentaire aiguë", révèle le document publié lundi 18 mars .
"Presque toutes les familles sautent des repas quotidiennement et les adultes réduisent leurs portions pour que les enfants puissent manger", illustre Jonathan Crickx, porte-parole de l'Unicef Palestine. Il faut parfois des heures aux Gazaouis pour trouver de quoi se nourrir, et les maigres repas sont souvent complétés par des "plantes et des herbes", voire des céréales auparavant utilisées pour les animaux.
Un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë !
La pénurie est particulièrement critique dans le nord de l'enclave, où "un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë", précise Jonathan Crickx.
"Dans deux tiers des foyers" de cette région, "des habitants ont passé la journée sans manger au moins dix fois" au cours du dernier mois.
Sans action "urgente", la famine sévira dans la bande de Gaza d'ici mai, évalue l'ONU. L'IPC définit cette situation comme "un état de privation alimentaire extrême", entraînant une hausse de la mortalité, un manque extrême de nourriture pour au moins 20% des foyers et une malnutrition aiguë chez au moins 30% des enfants. "Cela prend normalement des années... Ici, nous parlons d'une famine en moins de quatre mois, c'est une crise créée artificiellement", a jugé lundi le chef l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Plus de 1 000 camions bloqués à la frontière
Cette catastrophe humanitaire est causée par "une accumulation de pénuries depuis octobre", confirme Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en France.
Avant le début de la guerre, la bande de Gaza était déjà soumise à un blocus israélien. Pour assurer la survie des habitants de l'enclave, "500 camions en moyenne y entraient chaque jour, dont 300 transportant de la nourriture", souligne Jonathan Fowler, porte-parole de l'UNRWA.
Les autres acheminaient du carburant, du matériel médical ou des produits commerciaux.Mais après les attaques du Hamas, Tel-Aviv a imposé en octobre un "siège total" au territoire. Même lorsque les poids lourds ont à nouveau été autorisés à passer la frontière, au bout de deux semaines, les livraisons de vivres ont été sévèrement réduites.
Début mars, seuls 160 camions d'aide humanitaire en moyenne entraient dans la bande de Gaza chaque jour, selon Jonathan Fowler. "C'est absolument insuffisant", dénonce le porte-parole de l'UNRWA, qui rappelle que "plus aucun produit commercial" n'est importé.
"C'est mathématique : si on n'atteint pas le nombre de 500 camions nécessaires pour répondre aux besoins de la population, les réserves de nourriture sont vouées à s'épuiser."
"Plus de temps passe sans que l'on assure le seuil minimum de livraisons de vivres et d'eau potable, plus la famine devient inévitable. La seule question est de savoir quand elle débutera."Jonathan Fowler, porte-parole de l'UNRWAà franceinfoLes humanitaires disent disposer d'assez de nourriture pour répondre aux besoins de la population. Mais les précieuses cargaisons sont bloquées aux portes de la bande de Gaza.
"L'aide humanitaire n'entre que par deux points de passage [terrestres] : Rafah et Kerem Shalom", au Sud, note Jonathan Crickx, de l'Unicef Palestine. Avant d'être autorisés à passer la frontière, les véhicules doivent être inspectés par l'armée israélienne à Kerem Shalom ou au point de contrôle de Nitzana, 40 kilomètres plus loin, rapporte le New York Times.
"Il y a beaucoup de démarches administratives, des heures d'opérations limitées dans la journée et de longues vérifications", remarque Jonathan Fowler.
"La seule façon d'empêcher une famine, c'est d'arrêter les combats", martèle Jonathan Crickx. "Il faut une arrivée massive d'aide, mais aussi rétablir un semblant d'économie, avec des importations de produits commerciaux et la reprise de l'agriculture : c'est tout le secteur alimentaire gazaoui qu'il faut reconstruire", abonde Jonathan Fowler, de l'UNRWA.
Alors que la totalité de la population dépend désormais de l'aide humanitaire, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a prévenu que "l'ampleur des restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide à Gaza, ainsi que la manière dont il continue de mener les hostilités, pouva]ent équivaloir à l'utilisation de la famine comme méthode de guerre". Un procédé qui constituerait "un crime de guerre".
Avec AFP