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La diplomatie algérienne devient une usine de Fake News

Flagrant délit de manipulation des propos du secrétaire d’État adjoint américain pour l’Afrique du Nord


Rédigé par Jamal HAJJAM le Mardi 12 Décembre 2023

Que ne ferait pas le régime algérien pour se configurer même chimériquement, à des fins de satisfaction de l’égo et de consommation intérieure, un revirement de l’administration américaine en faveur de sa thèse éculée dans le dossier du Sahara marocain ?



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Par Jamal HAJJAM : La propagande algérienne tourne au ridicule

Vaincu sur le terrain diplomatique, aux abois sur celui géostratégique et fragilisé sur le front intérieur, le régime algérien fait du mensonge, de la désinformation délibérée, de la dissimulation de vérités et de la manipulation grossière des faits, un outil de propagante qui n’a finalement pour unique résultat que sa ridiculisation et sa décridibilisation totale aux yeux de ses amis avant ses ennemis.

Sa dernière performance en la matière pose une question cruciale, celle de savoir quel crédit peut-on encore accorder à un Etat qui fait du mensonge et de la falsification une ligne de conduite et un mode de gouvernance ?   

Lors de la visite, le 6 décembre à Alger, de Joshua Harris, secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour l’Afrique du Nord, ce régime manifestement déboussolé a jugé opportun de charger l’un de ses médias aux ordres, “Algérie Maintenant”, d’interviwever le responsable américain pour lui faire dire à son insu ce que les galonnés d’Al Mouradia rêvent d’entendre de la part d’un official américain. 

Mais c’était sans compter la vigilance et la subtilité de l’ambassade américaine à Alger qui a très vite dévoilé la manipulation médiatique, mettant en avant les élucubrations du journal et de ses donneurs d’ordres.

L’intégralité de l’entretien (l’interview réelle de Harris) a tout bonnement été publiée par la chancellerie américaine sur son site, ce qui a dû, on l’imagine, constituer une giffle douloureuse pour les responsables algériens dépourvus de scrupule.

Voici notamment ce que l’interview  publiée par “Algérie Maintenant” attribute à M. Joshua Harris :

"Il n'y a pas de raccourci pour résoudre le problème, si ce n'est l’appui des Nations unies à soutenir le peuple sahraoui afin qu'il ait le droit à l'autodétermination". Ou encore : "La solution politique permanente est, pour moi, de permettre au peuple du Sahara occidental de prendre une décision appropriée concernant son avenir. Notre politique est claire et notre position est claire avec le gouvernement algérien, selon laquelle toute initiative de solution doit venir des Sahraouis eux-mêmes car elle concerne le peuple sahraoui".

Par ces deux passages, les auteurs du faux veulent faire entendre un alignement des États-Unis avec la position algérienne et cherchent aussi à signifier que l’Algérie n’est pas partie au conflit et ce de l’avis même d’un responsible américain. Et bien, ces deux paragraphes sont une pure invention algérienne et n’existent nulle part dans le texte intégral de l’interview publié par l’Ambassade US.

L’on notera au passage que la désinformation algérienne sur la position américaine concernant le Sahara sont récurrentes depuis le 10 décembre 2020, date de l’annonce de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara.

Tout récemment, en septembre, lors la précédente visite dans la région de Joshua Harris, la diplomatie algérienne lui avait déjà attribué son appui à une solution au conflit du Sahara qui "garantisse le droit du peuple sahraoui à l’auto-détermination", ce qui a été soigneusement démenti par la diplomatie américaine.

Auparavant, en août, le ministère des Affaires étrangères algérien avait usé du même procédé lors de sa communication sur les entretiens entre le ministre algérien des Affaires étrangères et Antony Blinken à Washington. Là encore, la diplomatie américaine avait usé de subtilité pour remettre les pendules à l’heure.

Et voilà que la mauvaise foi algérienne fait encore des siennes en confiant cette fois-ci la mission de l’intox à l’un des outils médiatiques de la junte militaire qui tient les rênes du pouvoir.

Habitués à la déformation de leurs déclarations, les américains ont donc très vite publié les véritables propos tenus par Joshua Harris. Le décalage des versions est plus que révélateur de la mauvaise foi algérienne. Voilà  ce que dit Harris : "Les Etats-Unis souhaitent une solution politique durable et digne au Sahara occidental.

Nous envisageons sérieusement d’utiliser notre influence pour permettre un processus politique réussi à l’ONU. Une résolution facilitée par l’ONU se fait attendre depuis longtemps. Les envoyés précédents de l’ONU ont essayé de nombreuses voies différentes, mais malheureusement jusqu’à présent, ces efforts n’ont pas abouti".

Et le diplomate américain de mettre en avant le plan marocain d’autonomie au Sahara, ce que le journal algérien a censuré bien évidemment : "Les Etats-Unis considèrent la proposition d’autonomie du Maroc comme sérieuse, crédible et réaliste, et comme une approche potentielle pour satisfaire les aspirations du peuple du Sahara occidental".

Voilà, pas la moindre allusion à l’autodétermination tel que la conçoit l'Algérie et seule la proposition marocaine d’autonomie est mise en avant.

Joshua Harris n’a pas omis en outre de mettre l’accent, dans le même esprit, sur le fait qu’il est revenu en Algérie "pour avoir une nouvelle série de consultations (…) sur les mesures pratiques à prendre pour un processus politique réussi".

Et, fait remarquable mais passé sous silence par le journal algérien, Harris a évoqué les récentes attaques contre la ville marocaine Es-Smara, commises par les séparatistes du Polisario et qui ont coûté la vie à un jeune civil marocain.

A ce propos, il a mis en garde contre le ciblage terroriste des civils : "Nous considérons que cibler tout civil est totalement inacceptable" a-t-il averti, ce qui peut sous-entendre la possibilité d’une réaction dans le cadre du droit international en cas de récidive. 

Une fois révélés par l’Ambassade américaine dans leur version authentique, les propos du secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour l’Afrique du Nord ont provoqué une vague de colère en Algérie allant même jusqu’à la fermeture, le 10 décembre, de l’espace aérien algérien à un avion de l’US Air Force.

Selon les informations rapportées par plusieurs sources médiatiques espagnoles, l’Algérie aurait en effet empêché un avion militaire américain, un Boeing C-17 Globemaster III, d’utiliser son espace aérien. Une telle mesure dénote la fébrilité d’un régime qui a toujours manqué de subtilité et qui peine toujours à gérer ses irritations par la diplomatie.  





Mardi 12 Décembre 2023

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